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Une hausse des dépenses de défense financées par la dette, combinée à des taux d'intérêt plus élevés, pourrait compliquer le retour à l'équilibre budgétaire dans le cadre du
nouveau pacte européen, explique la Banque centrale européenne. La Banque centrale européenne a averti mercredi que les hausses prévues des dépenses de défense dans la zone euro pourraient
raviver les inquiétudes sur la dette de certains Etats, si elles ne s'accompagnent pas d'une croissance suffisante. Une hausse des dépenses de défense financées par la dette,
combinée à des taux d'intérêt plus élevés, pourrait compliquer le retour à l'équilibre budgétaire dans le cadre du nouveau pacte européen, explique la BCE dans son dernier rapport
semestriel de la stabilité financière. "Associée à des freins structurels à la croissance potentielle (comme la faible productivité), cette dynamique pourrait raviver les inquiétudes
autour de la soutenabilité de la dette", prévient l'institut monétaire. La BCE n'établit toutefois aucune comparaison directe avec la crise de la zone euro d'il y a dix
ans ni avec celle en 2020 liée à la pandémie de Covid-19. Quatre grandes économies dépassent les 100% de dette publique rapportée au PIB: la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la
France. 120 MILLIARDS D'EUROS PAR AN POUR LA FRANCE Face à l'absence, pour l'heure, de perspectives de paix crédible entre l'Ukraine et la Russie, qui mène une guerre
d'invasion, plusieurs États de la zone euro envisagent d'augmenter leurs budgets militaires comme jamais depuis la fin de la Guerre froide. En France, porter les dépenses de
défense de 2% actuellement à 3,5% d'ici 2030, comme affiché par Paris, représenterait 120 milliards d'euros par an, soit le double du niveau actuel. Un défi de taille, alors que le
pays affiche le déficit public le plus élevé de la zone euro (5,8%) et un endettement élevé (113% du PIB). En France comme ailleurs, ces investissements pourraient stimuler l'économie
s'ils sont réalisés au sein de l'Union européenne, mais ils risquent aussi d'alourdir des finances publiques déjà fragilisées par les séquelles de la pandémie et par la hausse
des coûts d'emprunt. Le tout risque d'augmenter l'offre d'obligations souveraines dans un contexte où la BCE a cessé ses achats de dettes publiques. Aussi, la capacité
des investisseurs à absorber ces émissions supplémentaires "sera cruciale pour le bon fonctionnement des marchés de la dette souveraine", prévient l'institution. Enfin, une
"revalorisation" du risque souverain pourrait "se propager" au secteur privé et bancaire, à travers des dégradations de notation et une hausse des coûts de financement.
OC avec AFP