Le chancelier allemand a-t-il fait marche arrière? Berlin ne s'engage pas à livrer à l'ukraine des missiles pouvant frapper à 500 km

Le chancelier allemand a-t-il fait marche arrière? Berlin ne s'engage pas à livrer à l'ukraine des missiles pouvant frapper à 500 km

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L’Ukraine se dit prête à des pourparlers avec la Russie lundi, sous conditions. Au même moment, le chancelier allemand veut accentuer la "pression sur Vladimir Poutine" mais


n'a pas promis à Volodymyr Zelensky de lui livrer les missiles Taurus qu'il réclame. Augmenter la pression sur Vladimir Poutine. C'est la volonté affichée ce mercredi par


Friedrich Merz. Et cela passe, pour lui, par un soutien accru à l’Ukraine. Sur ce plan, le chancelier allemand se démarque encore un peu plus de son prédécesseur. Notamment avec cette


annonce faite à l’issue de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky hier: l'Allemagne s’engage à aider Kiev à produire sur son sol des missiles sans restriction de portée. > "Cela 


permettra à l'Ukraine de se défendre pleinement, même > contre des cibles militaires situées hors de son territoire. Cela > marque le début d'une nouvelle forme de 


coopération > militaro-industrielle entre nos pays, une coopération au fort > potentiel", a déclaré Friedrich Merz. Cette coopération pourrait aussi avoir lieu en Allemagne,


précise-t-il, sans donner plus de détails. PAS DE FEU VERT POUR LES TAURUS En revanche, Volodymyr Zelensky n'est pas reparti avec une promesse de livraison de missiles Taurus. C’est


pourtant ce que le président ukrainien réclame depuis des mois si ce n’est des années. Ces missiles allemands peuvent frapper à plus de 500 km de distance, ce qui permettrait à Kiev de


toucher le territoire russe en profondeur. Olaf Scholz s’est toujours opposé à leur livraison, craignant de faire de son pays une partie prenante de la guerre. Lorsqu'il était dans


l'opposition, Friedrich Merz lui reprochait son hésitation. Et aujourd’hui c’est lui qui peine à franchir le pas. Lundi, il a créé la confusion en annonçant que les principaux alliés


occidentaux de Kiev, dont Berlin, ne fixaient plus de restrictions à la portée des armes fournies. Certains en ont tiré la conclusion que le feu vert était donné à la livraison des missiles


Taurus. Pourtant le chancelier s’est bien gardé de prononcer le mot. La situation a provoqué le mécontentement dans ses propres rangs. Un parlementaire de la CDU, déplore des


"déclarations contradictoires" alors même qu’il n’y aurait aucune "unité au sein de la coalition" sur le sujet. FERMETÉ AFFICHÉE Cela n’empêche pas le chancelier de se


montrer ferme face au Kremlin. > "Nous continuerons à augmenter la pression sur la Russie", a-t-il > déclaré aux côtés de Volodymyr Zelensky. Outre 5 milliards d’euros d’aide


supplémentaire annoncés, le chancelier s’oppose à la remise en service du gazoduc Nord Stream 2. "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’empêcher", dit-il alors que


l’hypothèse est de nouveau évoquée pour approvisionner l'Europe en gaz russe Dimanche, le chef du gouvernement de Saxe, un ténor conservateur, affirmait qu'une relance du gazoduc


constituerait "une ouverture possible pour un dialogue avec la Russie". Hors de question donc pour Merz qui accuse Poutine de jouer la montre s’agissant des négociations. Le chef


du Kremlin est toujours aussi inflexible, ne lâchant aucun de ses objectifs. La frustration de Trump et des européens n’y change rien. Il y a pourtant urgence à obtenir des résultats. Kiev


redoute une offensive russe d’ampleur d’ici l’été. Caroline Loyer