"l'ombre, le fantôme": qui était mohammed sinouar, le chef présumé du hamas tué par israël à gaza?

"l'ombre, le fantôme": qui était mohammed sinouar, le chef présumé du hamas tué par israël à gaza?

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé, ce mercredi 28 mai, la mort de Mohammed Sinouar, le chef présumé du Hamas à Gaza et frère de l'ex-chef suprême Yahya Sinoua


tué par l'armée israélienne en octobre 2024 à Rafah. Figure énigmatique du Hamas à Gaza, Mohammed Sinouar, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé la mort, ce


mercredi 28 mai, passait pour l'un des derniers hauts dirigeants du mouvement islamiste palestinien encore actif dans la bande de Gaza. "Nous avons chassé les terroristes de notre


territoire, pénétré de force dans la bande de Gaza, éliminé des dizaines de milliers de terroristes, éliminé (...) Mohammed Sinouar", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une


session au Parlement. Cette annonce est le résultat d'une frappe commanditée le 13 mai dernier, par l'armée israélienne, sur un centre de commandement et de contrôle du Hamas,


située selon Israël "dans une infrastructure souterraine terroriste, sous l'hôpital européen de Khan Younès", au sud de la bande de Gaza. • SINOUAR, FRÈRE DE L'EX-CHEF


SUPRÊME DU HAMAS Mohammed Sinouar est né à Khan Younis en 1975. Il est d'abord connu pour son patronyme, car il est le frère de YAHYA SINOUAR, ex-chef suprême du Hamas tué par


l'armée israélienne en octobre 2024 à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Ce dernier était dépeint comme le principal architecte de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël du


7 octobre 2023, qui a déclenché la riposte israélienne et la nouvelle guerre à Gaza. Alors que son frère, Yahya Sinouar est détenu dans une prison israëlienne, Mohammed Sinouar est accusé


par Israël d'être l'un des responsables de l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit en 2006. L'otage israélien représentait en effet un moyen de pression pour le


Hamas, qui a conduit en 2011 à la libération de 1.000 Palestiniens détenus par Israël, indique le New York Times. Surnommé "l'ombre" ou "le fantôme", Mohammed


Sinouar n'a fait presque aucune apparition publique, même lors des funérailles de son père en 2022, rapportent plusieurs médias palestiniens cités par l'AFP. Selon le New York


Times, il aurait échappé à six tentatives d'assassinat depuis 2021. • HAUT DIRIGEANT DE LA BRANCHE ARMÉE DU HAMAS Depuis la mort de son frère Yahya, Mohammed Sinouar était présenté dans


les médias israéliens comme l'un des principaux dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza. Selon les experts du mouvement islamiste interrogés par l'AFP, l'homme dirigeait


depuis 2005 la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, considérées au même titre que leur mouvement politique, comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union


européenne notamment. Après la mort de Mohammed Deif, commandant en chef des Brigades, en juillet 2024, Mohammed Sinouar aurait pris la tête de tout ou d'une partie des combattants, a


minima dans le sud de la bande de Gaza, pour éviter une vacance du pouvoir et avant que le Hamas ne statue sur son successeur. Mais le mouvement, en particulier sa branche armée, demeure


protégé par une culture digne d'un service de renseignement. "Le nom du chef d'Al-Qassam restera secret", assurait récemment à l'AFP une source proche des Brigades.


Certains commentateurs estiment que Mohammed Sinouar n'avait pas l'autorité plus large dont jouissait Yahya. Amos Harel, analyste de la sécurité pour le journal israélien Haaretz,


écrit qu'il partageait "les responsabilités de direction à Gaza avec Az al-Din al-Haddad, un commandant dont la base de pouvoir se trouve dans le nord de la bande". • UN HOMME


DUR ET INTRANSIGEANT Citant diverses sources anonymes, Wall Street Journal affirmait que Mohammed Sinouar avait contribué à recruter de nombreux nouveaux combattants et prônait une ligne


dure dans les négociations indirectes entre le Hamas et Israël pour parvenir à une trêve. En le ciblant, l'armée israélienne pourrait espérer se débarrasser d'un négociateur


particulièrement intransigeant. Dans une rare interview accordée à Al Jazeera en 2021, Mohammed Sinouar, alors haut commandant de l'aile militaire du Hamas avait déclaré: "Pour


nous, tirer des roquettes sur Tel-Aviv est plus facile que boire de l'eau", rapporte le New York Times. Au moment de sa mort, il avait accumulé 30 ans d'expérience militaire,


selon les médias américains. Cessez-le-feu à Gaza: les coulisses d'un accord fragile entre Israël et le Hamas Mahmoud Ishtiwi, un commandant des Brigades Al-Qassam, dont Mohammed


Sinouar était le leader, le dépeignait comme "un monstre, le méchant flic" dans un journal qu'il tenait en cellule, rapporte Le Monde. Tombé en disgrâce après avoir été accusé


d'homosexualité par le Hamas, Mahmoud Ishtiwi a exécuté de trois balles dans la poitrine en février 2016. L’homosexualité est un crime passible de mort devant les tribunaux religieux


du Hamas. Suite à l'attaque du 7-octobre par le Hamas, qui a entraîné la mort de 1.218 israéliens, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP, Benjamin Netanayahu a juré de


détruire le mouvement islamiste présent à Gaza. Au total, plus de 54.084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des


données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Orlane Edouard