"ça me tue": le désespoir de cette française qui se bat pour ramener ses petits-enfants depuis gaza

"ça me tue": le désespoir de cette française qui se bat pour ramener ses petits-enfants depuis gaza

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Depuis les attaques sans précédent du 7-Octobre et le déclenchement de l'offensive israélienne, Fatima Kollab tente de rapatrier en France ses petits-enfants coincés dans la bande de


Gaza. Elle raconte sur BFMTV la peur et la faim qui les ronge et l'énième déplacement forcé qu'ils subissent. Depuis plus d'un an et demi, Fatima Kollab se bat pour rapatrier


ses petits-enfants de la bande de Gaza où Israël mène une offensive meurtrière dans l'objectif de détruire le Hamas. Trois de ses petits-enfants âgés de 17 à 26 ans et sa belle-fille


actuellement à Khan Younès dans le sud de l'enclave "se préparent à être évacués pour la septième fois". Son quatrième petit-enfant est quant à lui "bloqué" en


Cisjordanie après y avoir été envoyé pour une opération en raison d'un cancer de la thyroïde. "Ils sont dans la zone rouge" que l'armée israélienne a décidé "de


détruire", explique sur BFMTV l'ancienne professeure de français d'origine algérienne. "Ils sont obligés de partir". "Ils préparent" leurs affaires


"pour partir, ils n'ont plus rien, ni habits, ni chaussures, rien", explique la grand-mère domiciliée dans l'Essonne qui a reçu un appel de sa famille la veille.


"Ils n'ont même pas de tente pour se protéger (...) Ils n'ont plus que leur natte pour dormir et quelques marmites pour cuire des choses", relate-t-elle. "ILS SE


RÉVEILLENT LE MATIN, ILS SE DISENT 'HEUREUSEMENT, ON EST VIVANTS'" Selon Fatima Kollab, la faim les ronge. "Au début, ils avaient des conserves, on leur donnait un peu de


riz, de lentilles, etc. Mais depuis le 2 mai, il n'y a plus rien, donc leur stock a été complètement fini, ils n'ont plus que des lentilles", assure celle qui a quitté Gaza


en 2007 lorsque son fils policier est mort dans l'exercice de ses fonctions. > "Le plus jeune n'a plus que la peau sur les os, il y a les yeux qui > ressortent", 


alerte-t-elle affirmant qu'ils ont "tous" perdu des > dizaines de kilos. Sans parler de "la peur" dans laquelle ils vivent "continuellement" depuis le


7-Octobre. "Ils se réveillent le matin, ils se disent 'heureusement, on est vivants'. Ils dorment le soir, ils se demandent ce qui va se passer la nuit, comment ils vont être


bombardés", avance la retraitée qui a enseigné dix ans à Gaza avec le centre culturel français et le consulat de Jérusalem. "C'est horrible". "C'EST ÇA QUI ME


TUE, J'AI ESSAYÉ PAR TOUS LES MOYENS" Fatima Kollab explique à BFMTV avoir enclenché des procédures pour rapatrier sa famille au lendemain du 7-Octobre et du déclenchement de


l'offensive israélienne. En novembre 2023, elle affirme avoir écrit "à la cellule de crise, au ministère et au président" de la République. Emmanuel Macron "m'a


répondu au début, il m'a demandé de lui donner les noms des personnes. Maintenant, il ne me répond plus", déplore-t-elle. Avec l'aide d'un avocat, elle s'est tournée


vers la justice. Mais le 5 mai dernier, le Conseil d'État a refusé la délivrance de documents de voyages, confirmant la décision du tribunal administratif de Nantes. Elle a décidé de


faire appel de cette décision devant la Cour européenne des droits de l'homme. > "C'est ça qui me tue, j'ai essayé par tous les moyens", déplore > cette 


grand-mère qui raconte avoir vécu des bombardements à Gaza > en 2014 et en 2021 lorsqu'elle y revenait pour quelques mois. "Ils disent que ce ne sont pas mes enfants directs,


que ce ne sont pas mes ayant-droits, mais leur père est mort, leurs deux grands-pères sont décédés, ils n'ont plus que leur mère et moi", s'indigne l'ancienne professeure


soulignant les avoir vu naître, les avoir vu grandir et avoir vécu avec eux. Elle se questionne: "Ils ont le droit de mourir là-bas seulement parce que je n'ai pas de lien de


parenté direct avec eux?" "Je voudrais poser la question aux autorités", affirme Fatima Kollab. Juliette Brossault