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L'armée israélienne dément avoir tiré sur des civils à proximité d'un centre d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, après des informations faisant état de dizaines de morts
et blessés à la suite de tirs israéliens. L'un accuse, l'autre dément. Au moins 31 personnes ont été tuées dimanche 1er juin à Gaza par des tirs israéliens, selon la Défense
civile, en marge de distributions d'aide dans le territoire palestinien où l'espoir d'une trêve se heurte toujours à l'absence d'accord entre Israël et le Hamas sur
une proposition américaine. La situation humanitaire est désastreuse dans la bande de Gaza, où un blocus imposé par Israël de plus de deux mois et partiellement assoupli la semaine dernière
a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité. La Défense civile de la bande de Gaza assure que ces tirs israéliens contre des
personnes qui se dirigeaient vers un centre américain de distribution d'aide alimentaire dans le territoire palestinien ont fait en outre plus de 176 blessés. "Il y avait beaucoup
de monde, c'était le chaos", et "l'armée a tiré depuis des drones et des chars", raconte à l'AFP Abdallah Barbakh, 58 ans. Il dit s'être rendu dans ce
centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée soutenue par Israël et les États-Unis. ISRAËL DÉMENT L'armée israélienne a nié dans la foulée avoir tiré sur des
civils à proximité d'un centre d'aide humanitaire dans la bande de Gaza. "Ces dernières heures, de fausses informations ont été diffusées, notamment de graves allégations
contre l'armée concernant des tirs sur des habitants de Gaza dans la zone du site de distribution d'aide humanitaire dans la bande de Gaza", a déclaré l'armée dans un
communiqué. > "Les conclusions d'une enquête initiale indiquent que l'armée n'a > pas tiré sur des civils qui se trouvaient à proximité ou à > l'intérieur
du site", a-t-elle ajouté. Le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a indiqué que la distribution d'aide humanitaire à Gaza était devenue
un "piège mortel", citant des informations de médecins sur le terrain faisant état de "pertes massives" parmi les civils affamés dimanche matin. "Les livraisons et
la distribution de l'aide doivent se faire à grande échelle et en toute sécurité", a écrit le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, dans un message publié sur son compte X.
"Dans la bande de Gaza, cela ne peut se faire que par l'intermédiaire des Nations unies, notamment l'Unrwa", a-t-il ajouté. "L'ENDROIT LE PLUS AFFAMÉ AU
MONDE" Seules des quantités limitées d'aide sont entrées à Gaza depuis l'allègement du blocus imposé par Israël. Selon le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de
l'ONU (Ocha), la bande de Gaza est "l'endroit le plus affamé au monde", où "100% de la population est menacée de famine". Près de 20 mois après le début de la
guerre, les négociations en vue d'un cessez-le-feu et d'un accord pour la libération des otages retenus dans la bande de Gaza n'ont pas abouti depuis la reprise des combats à
la mi-mars, à l'initiative d'Israël, après une trêve de deux mois. Sur 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 57 restent retenues à Gaza, au moins 34 d'entre elles étant mortes,
selon les autorités israéliennes. Le Hamas a affirmé samedi avoir répondu "de manière positive" à une proposition américaine présentée cette semaine, mais l'émissaire des
Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a jugé cette réponse "complètement inacceptable", critiquant un retour en arrière. Le Hamas "devrait accepter la proposition
que nous avons présentée comme base pour des pourparlers", a-t-il affirmé sur la plateforme X, sans autre détail. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui aussi jugé que
la réponse du Hamas faisait "reculer le processus". "AMENDEMENTS AUX CLOSES" DU HAMAS Dimanche, un dirigeant du Hamas a reproché aux Américains d'être revenus sur
ce qui avait été convenu précédemment. "Nous avons exigé des amendements aux clauses qui ne garantissent pas la fin des massacres, qui n'assurent pas une aide humanitaire durable,
le retour des personnes déplacées, ou qui n'imposent pas d'obligations claires à l'occupation (Israël, ndlr) de se retirer et d'arrêter la guerre", a déclaré ce
responsable du Hamas, Mahmoud al-Mardawi. Bombardements, famine: à Gaza, jusqu'où ira Benjamin Netanyahu? "Ironiquement, les amendements que nous avons demandés sont identiques,
mot pour mot, à ce qui avait été convenu avec le médiateur américain au cours des dernières semaines", a-t-il affirmé. Fin mai, Benjamin Netanyahu avait conditionné la fin de la guerre
à l'"exil" du Hamas et au "désarmement" de la bande de Gaza, des exigences jusque-là rejetées par le mouvement palestinien qui y a pris le pouvoir en 2007.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Plus de
54.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour
Gaza, jugées fiables par l'ONU. L.V. avec AFP