"elle est partie dans la douleur": la colère d'une iséroise après la mort de sa mère qui réclamait l'aide à mourir

"elle est partie dans la douleur": la colère d'une iséroise après la mort de sa mère qui réclamait l'aide à mourir

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Elle réclamait le droit à mourir dignement mais la loi française ne lui a pas permis. Claudette, atteinte de la maladie de Parkinson, est morte l'an dernier après avoir décidé


d'elle-même d'arrêter de s'alimenter, sans autre solution. L'Assemblée nationale a adopté largement les propositions de loi sur l'aide à mourir et les soins


palliatifs ce mardi 27 mai. Une grande étape pour un texte très attendu par de nombreux malades, encore nombreux à partir à l'étranger pour avoir droit à mourir dignement et de manière


assistée. Beaucoup de familles et de personnes souhaitant faire valoir leur droit au suicide assisté espéraient qu'une telle loi fasse son apparition plus tôt, notamment dès les


premiers débats avant la dissolution de l'Assemblée nationale il y a un an. En mars 2024, BFM Lyon avait rencontré Claudette, habitante de Chavanoz (Isère) de 80 ans, alitée depuis plus


de huit mois en raison de la maladie de Parkinson. Sans perspective d'amélioration de son état de santé, cette Chavanozienne réclamait le droit à mourir sans douleur. > 


"J'en ai marre", nous confiait-elle. "J'ai envie de mourir... si on > me le permettait." L'octogénaire demandait à l'État d'avoir droit à


"une mort accompagnée, dans le calme" et sans douleur. Claudette est morte quelques semaines plus tard, après avoir décidé elle-même d'arrêter de s'alimenter. Une douleur


pour ses proches, en colère, qui déplorent que la France n'ait pas pris le sujet à bras-le-corps plus tôt. "ELLE EST PARTIE DANS LA DOULEUR" Pour la fille de Claudette, ces


longues souffrances, autant pour elle que pour sa mère, aurait pu être évitées si la France avait entendu plus tôt l'appel à l'aide de Claudette. > "Elle est partie dans la


 douleur. Elle n'est pas partie sereinement, > comme elle l'aurait voulu", accuse Fabienne Tartarin. "Personne ne > voulait l'aider pour partir. Elle a choisi 


elle-même d'arrêter de > manger. Pour partir dignement." "Certes, ça a été une douleur, parce que quand vous ne mangez plus vous n'avez plus rien. Il ne vous reste que


les os sur la peau." À la fin de sa vie, Claudette prenait plus d'une vingtaine de cachets par jour. Un acharnement thérapeutique pour Fabienne. "Pour quoi faire? On savait


qu'elle allait partir. Pourquoi s'acharner? On nous aurait dit 'avec ça, elle va remarcher et reprendre sa vie comme avant', mais non, elle n'a pas eu ça." Et


de conclure: "Son lit était sa prison". ENCORE UN LONG PARCOURS PARLEMENTAIRE Encore aujourd'hui, plus d'un an après la mort de sa mère, Fabienne dénonce toujours la


lenteur de l'État. "Je suis en colère contre le gouvernement, le Sénat, et tous ces politiques. Je voudrais qu'on s'aligne avec la Belgique et la Suisse. Pourquoi eux ils


y arrivent et pas nous?" > "C'est plus serein, et c'est plus humain", assure-t-elle. Les deux textes adoptés à l'Assemblée nationale en première lecture


sont maintenant dans les mains du Sénat. La Chambre haute se prononcera, probablement cet automne, sur les deux propositions de loi. Elle est toutefois dominée par des parlementaires de


droite, traditionnellement opposés à la légalisation du suicide assisté. Le rapporteur du texte, Olivier Falorni (PS), veut croire que les sénateurs ne pourront pas ignorer la majorité très


nette avec laquelle l’Assemblée a adopté le texte, ni l’opinion: "C'est l'exigence de la société. Je pense que le Sénat ne sera pas forcément aussi fermé qu'on


l'imagine." Jade Theerlynck, avec Juliette Moreau Alvarez