Play all audios:
Comme le Royaume-Uni, la France souhaite lutter contre les violences par armes blanches entre adolescents. Depuis plusieurs années, nos voisins britanniques prennent des mesures dans ce
sens. En France, le "phénomène" de la détention d'armes blanches par des mineurs, selon les mots de la vice-présidente de l'Assemblée nationale Naïma Moutchou,
"inquiète". Pour faire face à ce fléau qui touche "n'importe quel territoire", des propositions ont été émises ce mercredi 28 mai par une mission de l'Assemblée
nationale, notamment portée par la députée du Val-d'Oise. Le rapport appelle notamment à "interdire à la vente, directe comme en ligne, les armes zombies (armes à double
tranchant, à la lame incurvée, NDLR), à la détention et au port en les classant en catégorie A". Ou encore à rendre obligatoire la vidéosurveillance à l'entrée et dans
l'enceinte des établissements scolaire. Sur BFMTV ce jeudi 29 mai, Naïma Moutchou a précisé vouloir interdire la vente d'armes blanches aux mineurs dans les commerces ou en ligne.
"On peut imaginer demander l'identité au moment de l'achat pour prouver la majorité. On peut imaginer la demander à la remise du colis", a-t-elle détaillé. UNE PREMIÈRE
LOI BRITANNIQUE EN 2016 Des propositions qui font écho à celles mises en place par nos voisins britanniques ces derniers mois. Le Royaume-Uni est également touché par une augmentation des
violences à l'arme blanche entre adolescents. Entre mars 2023 et mars 2024, 50.500 attaques au couteau ont globalement été recensées dans le pays, un chiffre en hausse de 80% depuis
2015. Quatre personnes meurent poignardées chaque année. En septembre 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a ainsi fixé pour objectif de réduire de moitié les attaques à
l'arme blanche dans les dix ans à venir. Dès 2016, les Britanniques se sont emparés du sujet: l'ancienne Première ministre Theresa May a fait passer une loi interdisant les
"couteaux zombies". Dans ce premier texte, ce type de couteau était défini comme ayant "un bord tranchant et un autre dentelé" avec "dessus des images ou des mots
suggérant que l'arme soit utilisée à des fins de violence". Pour maintenir leur commercialisation, les fabricants ont décidé de modifier leur production en retirant les
inscriptions. En réaction, une nouvelle loi a été promulguée en septembre 2024: elle a interdit "toute arme blanche de plus de 20 centimètres de long avec un côté tranchant et une
extrémité pointue". UN RENFORCEMENT DES CONTRÔLES POUR LA VENTE AUX MINEURS En février dernier, le gouvernement britannique a annoncé imposer aux sites internet qui vendent des couteaux
au Royaume-Uni le renforcement de leurs contrôles auprès des mineurs à partir du printemps. Ils seront désormais tenus de signaler à la police tout achat de couteaux suspect ou en grande
quantité, et la peine de prison pour vente d'armes à des moins de 18 ans sera portée de six mois à deux ans. Une nouvelle unité va également être créée au sein de la police britannique
pour traquer la vente de couteaux sur les réseaux sociaux, où ils sont souvent revendus illégalement et sans aucun contrôle. Fin mars, le gouvernement britannique a annoncé l’interdiction de
la vente et de la possession de sabres de type katana, à partir du 1er août. Toute personne interpellée en possession d’une telle arme pourra être condamnée à une peine allant jusqu’à deux
ans d’emprisonnement dans le cadre d’une nouvelle loi, a détaillé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. En France, les pistes de travail évoquées "n'ont pas encore été
arbitrées par le gouvernement". Elles doivent ainsi être confirmées par les ministres. Juliette Brossault