Avec l’a390, alpine enfile un smoking et monte à l’assaut du marché du suv électrique

Avec l’a390, alpine enfile un smoking et monte à l’assaut du marché du suv électrique

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Car cette Alpine doit lutter contre un embonpoint massif et inévitable. Long de 4,72 mètres (soit autant qu’un Renault Rafale ou qu’un Porsche Macan), ce crossover à la silhouette de coupé emporte une grosse batterie d’accumulateurs lourde de « _450 kg environ_ », témoigne un responsable du montage, à la Manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé. Le défi, pour les ingénieurs, consistait à trouver les moyens de compenser les effets néfastes de cet alourdissement pour garantir de belles accélérations et faire en sorte que l’A390 soit véritablement perçu comme « _une A110 à quatre places_ », pour reprendre le descriptif qu’en fait Philippe Krief, directeur de la marque Alpine. Il voulait « _un véhicule de conquête, pour élargir la clientèle d’Alpine_ », mais aussi un véhicule qui sache « _respecter l’héritage de la marque_ ». En prenant pour base la plateforme (dite AmpR Medium) du Renault Scenic E-Tech électrique – un engin au comportement voulu placide –, les ingénieurs d’Alpine ont associé un moteur électrique à chacune des deux roues arrière pour offrir « _l’agilité et le plaisir de conduite de la mythique A110_ ». C’est ce qu’on appelle la vectorisation de couple (ou _torque vectoring_, en anglais) : accélérer la vitesse de rotation de la roue extérieure au virage augmente le taux de lacet, compense la tendance au sous-virage et aide la voiture à virer plus vivement. A en croire Sovany Ang, directrice de la performance produit Alpine, cette panoplie technologique rend « _l’Alpine A390 capable de prouesses qu’aucun crossover thermique ne peut égaler, en raison d’un centre de gravité nettement plus bas_ ». En attendant de pouvoir apprécier sur route l’efficacité de ce système, nos regards se portent sur l’habitacle de l’A390, quelque peu contraint par la priorité donnée au design. D’entrée de jeu, le cahier des charges prévoyait de sacrifier l’espace dévolu aux passagers et à leurs bagages pour garantir la finesse de la silhouette. Avec une hauteur de seulement 1,53 mètre, l’Alpine A390 est plus basse de 9 centimètres que le crossover coupé Renault Rafale pourtant plus court d’un centimètre. Officiellement, l’Alpine A390 accueille cinq passagers, mais les claustrophobes ne s’y sentiront pas très à l’aise. Le coffre fait presque jeu égal avec celui du Rafale : sa capacité de 532 litres dépasse tout ce qui était connu jusqu’alors chez Alpine. L’essentiel est ailleurs. Selon l’expression du directeur du design, Antony Villain, cette Alpine doit être comprise comme « _une voiture de course en smoking_ ». Son style voulu très expressif « _doit être remarqué afin de contribuer à mieux faire connaître la marque_ ». Il ne reconnaît à l’Alpine A390 « _aucune rivale directe_ », puisque la Porsche Macan est plus coûteuse (Alpine indique une fourchette de prix entre 65 000 et 76 000 euros), quand les SUV Mercedes, Audi et BMW se montrent moins incisifs et moins plaisants à conduire vite. Par conséquent, l’essai routier sera essentiel pour convaincre la clientèle visée de commettre une infidélité aux références allemandes. L’avenir dira si Alpine réussira, là où Alfa Romeo et Maserati peinent à s’imposer. DEUX VERSIONS POUR LE LANCEMENT Dans l’attente de l’officialisation des tarifs et de l’ouverture des commandes, en fin d’année, Alpine annonce deux versions, pour son crossover A390. Les GT et GTS ont chacune le droit d’emporter trois moteurs électriques, mais elles se différencient par leur puissance : 400 chevaux et 650 Nm pour l’une ; 470 ch et 808 Nm pour l’autre. La première se contente de roues de 20 pouces, quand l’autre chausse du 21 pouces. La batterie d’une capacité utile de 89 kWh devrait permettre de couvrir jusqu’à 555 km sur le cycle mixte WLTP. La puissance de charge maximale admise (190 kW) ramènerait à 25 minutes le temps de charge de 15 à 80 %.

Car cette Alpine doit lutter contre un embonpoint massif et inévitable. Long de 4,72 mètres (soit autant qu’un Renault Rafale ou qu’un Porsche Macan), ce crossover à la silhouette de coupé


emporte une grosse batterie d’accumulateurs lourde de « _450 kg environ_ », témoigne un responsable du montage, à la Manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé. Le défi, pour les ingénieurs,


consistait à trouver les moyens de compenser les effets néfastes de cet alourdissement pour garantir de belles accélérations et faire en sorte que l’A390 soit véritablement perçu comme «


_une A110 à quatre places_ », pour reprendre le descriptif qu’en fait Philippe Krief, directeur de la marque Alpine. Il voulait « _un véhicule de conquête, pour élargir la clientèle


d’Alpine_ », mais aussi un véhicule qui sache « _respecter l’héritage de la marque_ ». En prenant pour base la plateforme (dite AmpR Medium) du Renault Scenic E-Tech électrique – un engin au


comportement voulu placide –, les ingénieurs d’Alpine ont associé un moteur électrique à chacune des deux roues arrière pour offrir « _l’agilité et le plaisir de conduite de la mythique


A110_ ». C’est ce qu’on appelle la vectorisation de couple (ou _torque vectoring_, en anglais) : accélérer la vitesse de rotation de la roue extérieure au virage augmente le taux de lacet,


compense la tendance au sous-virage et aide la voiture à virer plus vivement. A en croire Sovany Ang, directrice de la performance produit Alpine, cette panoplie technologique rend «


_l’Alpine A390 capable de prouesses qu’aucun crossover thermique ne peut égaler, en raison d’un centre de gravité nettement plus bas_ ». En attendant de pouvoir apprécier sur route


l’efficacité de ce système, nos regards se portent sur l’habitacle de l’A390, quelque peu contraint par la priorité donnée au design. D’entrée de jeu, le cahier des charges prévoyait de


sacrifier l’espace dévolu aux passagers et à leurs bagages pour garantir la finesse de la silhouette. Avec une hauteur de seulement 1,53 mètre, l’Alpine A390 est plus basse de 9 centimètres


que le crossover coupé Renault Rafale pourtant plus court d’un centimètre. Officiellement, l’Alpine A390 accueille cinq passagers, mais les claustrophobes ne s’y sentiront pas très à l’aise.


Le coffre fait presque jeu égal avec celui du Rafale : sa capacité de 532 litres dépasse tout ce qui était connu jusqu’alors chez Alpine. L’essentiel est ailleurs. Selon l’expression du


directeur du design, Antony Villain, cette Alpine doit être comprise comme « _une voiture de course en smoking_ ». Son style voulu très expressif « _doit être remarqué afin de contribuer à


mieux faire connaître la marque_ ». Il ne reconnaît à l’Alpine A390 « _aucune rivale directe_ », puisque la Porsche Macan est plus coûteuse (Alpine indique une fourchette de prix entre 65


000 et 76 000 euros), quand les SUV Mercedes, Audi et BMW se montrent moins incisifs et moins plaisants à conduire vite. Par conséquent, l’essai routier sera essentiel pour convaincre la


clientèle visée de commettre une infidélité aux références allemandes. L’avenir dira si Alpine réussira, là où Alfa Romeo et Maserati peinent à s’imposer. DEUX VERSIONS POUR LE LANCEMENT


Dans l’attente de l’officialisation des tarifs et de l’ouverture des commandes, en fin d’année, Alpine annonce deux versions, pour son crossover A390. Les GT et GTS ont chacune le droit


d’emporter trois moteurs électriques, mais elles se différencient par leur puissance : 400 chevaux et 650 Nm pour l’une ; 470 ch et 808 Nm pour l’autre. La première se contente de roues de


20 pouces, quand l’autre chausse du 21 pouces. La batterie d’une capacité utile de 89 kWh devrait permettre de couvrir jusqu’à 555 km sur le cycle mixte WLTP. La puissance de charge maximale


admise (190 kW) ramènerait à 25 minutes le temps de charge de 15 à 80 %.