Dior, gucci, chanel, balenciaga, celine : « dans le luxe, c’est une année de mercato »

Dior, gucci, chanel, balenciaga, celine : « dans le luxe, c’est une année de mercato »

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SERGE CARREIRA – Depuis plusieurs mois, la rumeur circulait dans l’industrie. Elle s’était amplifiée récemment et devenait de plus en plus certaine. Aussi, on ne peut réellement parler de surprise. Si ce départ était anticipé, le fait de voir, en moins d’un an, les maisons Gucci, Chanel, Balenciaga, Celine et Dior changer de directeur artistique, est assez unique. On a rarement eu autant de changements simultanés au sein de ces grandes maisons ! C’est une année de mercato. On peut affirmer qu’il est remarquable. En neuf ans, le chiffre d’affaires de la maison a quand même triplé (_ndlr_ : pour atteindre 8,7 milliards d’euros en 2024, selon HSBC). Elle a su avoir beaucoup de cohérence, tout en développant un vocabulaire Dior. Elle l’a fait évoluer, en douceur et de façon progressive, mais en profondeur, en ajoutant à chaque fois des couches successives. Elle a aussi mis la maison au diapason des femmes d’aujourd’hui. Elle a su créer des collections qui parlaient aux consommatrices, avec une dimension culturelle et un engagement féministe. La « femme-fleur » Dior est devenue une femme forte. C’est la raison de ce succès commercial incontestable. Dior par Maria Grazia Chiuri était une certaine idée d’un vêtement pour une femme active. Il y avait une notion de confort et de style, une expression de féminité mais qui n’est pas forcément dans le glamour, peut-être plus retenue, sans pour autant être effacée. C’était un vestiaire quotidien mais pas commun. La jupe jupon restera une de ses pièces iconiques. Cette réinterprétation de la jupe du tailleur Bar peut, d’une certaine façon, symboliser son ère. L’idée est de continuer à écrire l’histoire d’une des maisons les plus légendaires du marché. C’est une des dix plus importantes marques au monde. L’enjeu principal sera de faire vibrer l’héritage et le message de la maison au tempo du monde d’aujourd’hui. Depuis vingt-cinq ans, Dior s’est construit par une multiplicité de visages et d’expressions, avec en commun les valeurs, les codes et l’héritage de Monsieur Dior qui a fondé la maison en 1947. Si l’on prend l’exemple du symbole de la rose, il a été mis en avant dans le monde du parfum, en motif dans les collections de Maria Grazia Chiuri ou Kim Jones et réinterprété en joaillerie par Victoire de Castellane. Est-ce que, dans un monde où il y a un besoin toujours plus croissant de clarté d’expression, Dior peut opter pour un message unique ? C’est bien évidemment possible.

SERGE CARREIRA – Depuis plusieurs mois, la rumeur circulait dans l’industrie. Elle s’était amplifiée récemment et devenait de plus en plus certaine. Aussi, on ne peut réellement parler de


surprise. Si ce départ était anticipé, le fait de voir, en moins d’un an, les maisons Gucci, Chanel, Balenciaga, Celine et Dior changer de directeur artistique, est assez unique. On a


rarement eu autant de changements simultanés au sein de ces grandes maisons ! C’est une année de mercato. On peut affirmer qu’il est remarquable. En neuf ans, le chiffre d’affaires de la


maison a quand même triplé (_ndlr_ : pour atteindre 8,7 milliards d’euros en 2024, selon HSBC). Elle a su avoir beaucoup de cohérence, tout en développant un vocabulaire Dior. Elle l’a fait


évoluer, en douceur et de façon progressive, mais en profondeur, en ajoutant à chaque fois des couches successives. Elle a aussi mis la maison au diapason des femmes d’aujourd’hui. Elle a su


créer des collections qui parlaient aux consommatrices, avec une dimension culturelle et un engagement féministe. La « femme-fleur » Dior est devenue une femme forte. C’est la raison de ce


succès commercial incontestable. Dior par Maria Grazia Chiuri était une certaine idée d’un vêtement pour une femme active. Il y avait une notion de confort et de style, une expression de


féminité mais qui n’est pas forcément dans le glamour, peut-être plus retenue, sans pour autant être effacée. C’était un vestiaire quotidien mais pas commun. La jupe jupon restera une de ses


pièces iconiques. Cette réinterprétation de la jupe du tailleur Bar peut, d’une certaine façon, symboliser son ère. L’idée est de continuer à écrire l’histoire d’une des maisons les plus


légendaires du marché. C’est une des dix plus importantes marques au monde. L’enjeu principal sera de faire vibrer l’héritage et le message de la maison au tempo du monde d’aujourd’hui.


Depuis vingt-cinq ans, Dior s’est construit par une multiplicité de visages et d’expressions, avec en commun les valeurs, les codes et l’héritage de Monsieur Dior qui a fondé la maison en


1947. Si l’on prend l’exemple du symbole de la rose, il a été mis en avant dans le monde du parfum, en motif dans les collections de Maria Grazia Chiuri ou Kim Jones et réinterprété en


joaillerie par Victoire de Castellane. Est-ce que, dans un monde où il y a un besoin toujours plus croissant de clarté d’expression, Dior peut opter pour un message unique ? C’est bien


évidemment possible.