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Depuis, leurs dirigeants modèrent les dépenses en capital. Les profits ont rebondi, et les capitalisations se sont raffermies. Mais, en face, leurs concurrents contrôlés par l’Etat chinois
sont toujours plus audacieux. A cause en partie d’une plus grande tolérance de Pékin à l’égard de pays aux régimes douteux. Des entreprises comme Zijin Mining et CMOC ont pris pied en
République démocratique du Congo (RDC) pour mettre la main sur les gisements de cuivre et les plus grosses réserves mondiales de cobalt. Et un consortium chinois s’est adjugé une
participation importante dans l’immense gisement de fer guinéen de Simandou, autrefois chasse gardée de Vale. Moins limités que leurs homologues occidentaux par les questions de droits
humains, de vandalisme environnemental et de corruption, les groupes chinois profitent de deux autres avantages. D’abord, ils se contentent de profits modestes. A 11 %, la marge
d’exploitation de Zijin est plus de moitié inférieure à celle de Rio Tinto et de Vale, et n’équivaut qu’à un tiers de celle de BHP. Jiangxi Cooper ne dégage qu’une marge de 2 %. Cette
désinvolture leur permet, autre atout, d’agir plus vite. Il n’a fallu à CNMC, contrôlée à 100 % par l’Etat chinois, que quatre ans pour exploiter la mine de cuivre et de cobalt en RDC. En
comparaison, il n’y a toujours pas d’issue en vue pour les démarches entamées en 2013 par BHP afin d’exploiter la mine de cuivre Resolution en Arizona. La rapidité importait moins lorsque
les taux d’intérêt extrêmement bas garantissaient peu ou prou la même valeur aux liquidités aujourd’hui et demain. Mais depuis la remontée des taux, elle s’est aussi valorisée. Les
compagnies minières ne doivent pas sacrifier la prudence. Mais elles seraient bien inspirées d’accélérer un peu leurs décisions.