J’ai testé : voir un match dans l’enceinte mythique du stade Yves-du-Manoir

J’ai testé : voir un match dans l’enceinte mythique du stade Yves-du-Manoir

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Il arrive que le foot ne soit qu’un jeu. On peut même dire que, le plus souvent, le foot n’est qu’un jeu. Loin des frasques du sport business et du cynisme qui ont conduit à attribuer


l’organisation de la Coupe du monde au Qatar, le foot est un jeu qui rassemble des milliers de joueurs et d’amateurs sur les terrains du Grand Paris chaque week-end. Sur les quelque 2 


millions de licenciés de la Fédération française de foot, près de 300 000 appartiennent à la ligue Paris – Île-de-France qui possède 30 clubs de plus de 1 000 licenciés.


Le foot est un jeu, et le Grand Paris, une terre promise pour les joueurs. « C’est le plus grand vivier du monde, devant la région de São Paulo », confiait en 2018 à Eurosport Antonio


Salamanca, recruteur qui a travaillé pour Liverpool, Tottenham et Villarreal. Sur les 23 joueurs présents dans l’équipe de France à la dernière Coupe du monde en Russie, huit venaient de


banlieue à l’image de Kylian M’Bappé, Paul Pogba et N’golo Kanté. Le foot est un jeu que le journaliste d’Enlarge your Paris et collaborateur des Cahiers du football (média qui a lancé


l’appel « La Coupe du monde n’aura pas lieu [pour moi] », NDLR) va nous raconter jusqu’à la finale de la compétition qatarie en allant humer les ambiances des stades, de Créteil à Saint-Ouen


en passant par Colombes. Allez hop !


« Reviens, JPP, reviens ! ». Cette célèbre rengaine, rendue virale dans les années 90 par les Guignols sur Canal +, s’est invitée de façon inattendue dans les travées du stade Yves-du-Manoir


à Colombes (Hauts-de-Seine) le 20 octobre dernier. On ne sait pas si Jean-Pierre Papin, en visite avec l’équipe de Chartres dont il était le coach depuis le début de saison (il vient de


quitter ses fonctions), a entendu depuis son banc de touche la chansonnette poussée par une bande de supporters du Racing Club de France un brin rigolards.


Il faut dire qu’il n’y avait pas trop de quoi s’amuser pour l’ancien Ballon d’or 1991, dont l’équipe a souffert quatre-vingt-dix minutes durant face aux ciel et blanc du Racing Club de


France. Invaincue dans son championnat de National 2 (le quatrième échelon national), l’équipe francilienne a en effet conforté son bon début de saison à domicile, en l’emportant 2-1 contre


une équipe pourtant ambitieuse. C’Chartres vise en effet la montée en National depuis plusieurs années et compte par exemple dans ses rangs Clément Chantôme, ancien pro aux 250 matchs avec


le PSG.


On ne sait pourtant pas trop si c’est la présence de prestigieux anciens noms de la Ligue 1 sur la pelouse ou le contexte particulier du match qui avait amené plusieurs centaines de


supporters dans les travées du stade Yves-du-Manoir. Il s’agissait en effet du dernier match du Racing avant que la vieille enceinte ne soit réaménagée pour accueillir les épreuves de hockey


sur gazon des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Les JO, le stade connaît déjà. Il y a près d’un siècle, plus de 40 000 spectateurs y avaient suivi la finale du tournoi de football olympique


entre l’Uruguay et la Suisse. À l’époque, la Coupe du monde n’avait pas été créée. Et le petit pays d’Amérique du Sud revendique encore aujourd’hui d’avoir été le premier champion planétaire


de ce sport (le tournoi avait été reconnu par la FIFA comme des « Championnats du monde ») et arbore une étoile sur son maillot ciel et blanc qui rend hommage à cette victoire en terres


grand-parisiennes (la première Coupe de monde aura en lieu en 1930 et sera remportée également par l’Uruguay).


Le ciel et blanc, ce sont donc un peu historiquement les couleurs de ce stade, qui a aussi vécu les grandes heures de la section rugby du Racing, avant que celle-ci ne s’installe à Paris La


Défense Arena de Nanterre (Hauts-de-Seine) en 2017. Il n’y a pas eu de feu d’artifice pour célébrer le dernier match de la saison dans cette enceinte historique du sport francilien. Du moins


pas officiellement ; car il y a tout de même eu quelques fumigènes en fin de match, lancés par le petit kop de supporters du Racing, pour saluer la belle performance de leur équipe fétiche


sur la pelouse.


Après le coup de sifflet final, plusieurs joueurs, dont le capitaine du Racing, sont aussi venus claquer des checks avec les spectateurs du jour en s’agrippant aux grilles qui séparent le


terrain des tribunes. Une proximité qui ne devrait pas être remise en cause lors des prochaines parties du Racing : le club évoluera, pour ses prochaines joutes en N2, quelques kilomètres


plus au sud dans le stade Montbauron de Versailles (Yvelines).


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