Superfluides réintroduit les bains chauds collectifs en ville

Superfluides réintroduit les bains chauds collectifs en ville

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D’où est venue l’idée d’offrir des bains chauds accessibles à tous lors des manifestations publiques ?


Thaïs Marques : Grégory Joye, l’initiateur du projet, est architecte et s’occupait depuis longtemps d’installer le réseau d’eau des festivals d’architecture éphémère du collectif Bellastock.


Depuis 2012, ils ont expérimenté diverses structures, du sauna au bain à remous, toujours en matériaux recyclés, afin d’offrir aux participants un instant de détente collectif. Ils ont vite


réalisé le pouvoir relaxant et fédérateur de l’eau chaude, comme cela se pratiquait dans l’Antiquité. Le défi en créant l’association Superfluides, portée par une dizaine de bons vivants,


fut de faire revivre l’esprit des bains publics de l’époque que ce soit en plein hiver comme nous l’avons fait aux Grands Voisins à Paris (14e) ou l’été avec Soukmachines. Pour nous, il est


primordial que l’accès soit gratuit pour les utilisateurs et que ce soit les organisateurs qui prennent en charge les coûts.


Nos six bains sont tous construits à partir de matériaux recyclés. Chaque bain est alimenté au bois et atteint les 40 degrés au bout de deux heures. L’eau est renouvelée une fois par jour,


et elle est traitée au sel, de façon écologique. Comme le veut la tradition, un ou deux des bains sont laissés froids pour que les gens alternent.


Après un an d’exploitation, vous croulez sous les invitations. Les français ne sont-ils donc pas si pudiques ?


Nous avons été très surpris de cet engouement. Les gens sont naturellement attirés par l’eau. D’autant plus dans une ville comme Paris, où les habitants ont rarement une baignoire, sont


assez déconnectés de la Seine et ne peuvent pas toujours se payer les hammams spécialisés. Lors du festival Bellastock mi-juillet, j’étais très amusée d’observer que même les plus pudiques


se sentaient vite à l’aise.


C’est toujours bluffant de voir combien l’eau chaude apaise les corps et instaure un état de relaxation et de partage. Les bains étant assez étroits, on y entre à cinq personnes maximum et


il n’est pas possible de les réserver. Cela pousse forcément à la rencontre, et la proximité physique donne lieu à une intimité entre des personnes qui ne se connaissent pas toujours. Nous


avons des retours d’utilisateurs émerveillés qui témoignent d’une véritable expérience conviviale. Nous proposons des bains jusqu’en début de soirée, avant l’énergie festive de la nuit,


comme un temps de pause collectif dans la ville en mouvement.


En août, nos bains vont faire le IN du festival de théâtre de rue d’Aurillac. Nous participons à la pièce “Bains publics” présentée par la compagnie Les 3 points de suspension. Et d’ici la


fin de l’année nous allons installer un hammam à destination des familles de l’Île-Saint-Denis sur le site d’ICI !,une association d’architectes qui participent à la co-construction d’un


quartier de la ville avec les habitants. Par la suite, nous voulons développer la possibilité de faire cuire des aliments grâce l’énergie produite pour chauffer l’eau. Pour l’instant, notre


atelier est à la Halle Papin à Pantin (93) mais nous cherchons un nouveau lieu afin d’y faire nos expérimentations et d’y installer de manière pérenne un espace détente, une véritable « 


station thermale urbaine ».


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