Balade dans un ancien carré vip devenu rectangle de verdure ouvert à tous

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Le Domaine de Marly à Marly-le-Roi / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris Il fut un temps que les moins de 300 ans n'ont pas connu. Encore fallait-il faire partie des quelques « happy


few » sélectionnés par Louis XIV pour profiter des fastes du château de Marly, aujourd'hui détruit mais dont le jardin (un domaine de 53 ha tout de même) est désormais accessible à tous. Ce


dont est allée profiter la journaliste d'Enlarge your Paris Joséphine Lebard.


« Sire… Marly ! » : telle était la formule consacrée quand un membre de la Cour souhaitait se voir inviter par Louis XIV dans ce château dont le roi commence l’édification à la fin des


années 1670. Un château qu’il envisage comme un lieu réservé à ses intimes. Terme relatif puisque entre 60 et 100 personnes prennent part aux escapades dans ce domaine situé entre


Saint-Germain-en-Laye et Versailles (Yvelines). De nos jours, plus besoin d’être dans les bonnes grâces royales pour s’y rendre : un coup de Transilien suffit. De la gare Saint-Lazare, en un


peu plus d’une demi-heure, me voilà arrivée à la gare de Marly-le-Roi. Encore quinze minutes de marche et je me retrouve dans le domaine royal. Soit 53 hectares (plus de deux fois les


Buttes-Chaumont) classés Monument historique.


En cette chaude journée de mai, j’avoue apprécier d’être à la fraîche sous les feuillages qui bordent les vastes étendues herbeuses du domaine. Les jardiniers sont en train de tondre les


pelouses et une bonne odeur de gazon flotte dans l’air. À d’autres endroits, elle demeure à une hauteur façon prairie, piquetée de fleurs sauvages. Côté bucolique, c’est clairement du haut


niveau.

Stade de prestige / © Joséphine Lebard pour Enlarge your ParisLa drague façon Louis XIV


On a beau être en pleine semaine, je ne suis visiblement pas la seule à apprécier la quiétude des lieux. Armés de bâtons de randonnée, des retraités arpentent les allées. Une famille a


dégainé le pique-nique à l’ombre d’un arbre. Face à un majestueux bassin, deux adolescentes goûtent aux rayons du soleil particulièrement généreux aujourd’hui. Au point qu’on serait tenté de


faire un plouf dans l’eau. « Je te déconseille, me confiera plus tard une amie dont le compagnon a grandi ici et a visiblement tenté l’expérience. C’est méga vaseux ! » Dont acte.


Après avoir déambulé dans le parc, j’attaque une montée assez traître pour me rendre au musée des lieux. Territoire giboyeux, le site est vallonné et, sous le soleil, je peine un peu. Mon


amie, qui visiblement aspire au titre de Stéphane Bern locale, me raconte que Louis XIV aimait emprunter cette voie en carrosse à toute blinde dans la descente en compagnie de ses conquêtes.


Lesquelles, effrayées par la vitesse, se lovaient ainsi contre lui. Je ne sais pas si l’anecdote est historique ou folklorique mais elle confirme en tous les cas qu’on n’est pas sur du


plat…


Le musée replonge dans l’histoire d’un château… qui n’est plus. En effet, après la Révolution, il est vendu en 1798 à un industriel. Celui-ci fait faillite et démantèle l’édifice pour en


revendre les matériaux. C’est d’ailleurs ce qui est émouvant au musée : admirer les vestiges d’un lieu qui n’est plus : fragments de faïence, vaisselle aux armes de Marly et bien sûr,


maquettes pour mieux comprendre la disposition des bâtiments. J’en profite pour faire un tour à l’exposition temporaire – jusqu’au 31 août prochain – consacrée aux maisons de plaisance des


environs de Paris de Louis XIV à Napoléon III. L’occasion, au fil de gravures et d’objets, de découvrir que la région parisienne comportait un nombre colossal de châteaux, folies et autres


pavillons (et qu’à l’époque déjà on « enlargeait » son Paris, à condition d’en avoir les moyens).

On dirait le Sud


Quitte à être sur place, je décide de m’offrir un petit tour dans la ville de Marly que je ne connais pas. Direction la Grande Rue : entre glycines rampant sur les murs façon anaconda et


vieilles bâtisses aux murs colorés, on n’est pas mal côté dépaysement avec le sentiment, sans en avoir l’air, d’avoir glissé vers le Sud. D’autant que la ville comporte quelques bonnes


adresses gastro, notamment un étoilé : Le Village Tomohiro, du chef Tomohiro Uido qu’on était allé tester en version à emporter durant le confinement. Pour un menu en six services, il vous


en coûtera 80 €. Un tarif raisonnable quand il s’agit d’un resto en région parisienne distingué par le Guide Rouge. Il ne me reste plus qu’à regagner la gare via de jolies petites rues


bordées de pavillons cossus. En n’étant pas marrie de cette balade à Marly…


Infos pratiques : Marly-le-Roi (78) est accessible par la ligne L au départ de la gare Saint-Lazare.

La Grande rue de Marly / © Joséphine Lebard pour Enlarge your Paris


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