Randopolitain : traversée d’un monument vert, la forêt de sénart

Randopolitain : traversée d’un monument vert, la forêt de sénart

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La forêt de Sénart / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Cet itinéraire de 16 km entre les gares de Ris-Orangis et de Boussy-Saint-Antoine propose la traversée de la forêt de Sénart,


monument vert situé entre les rives de la Seine et celles de la petite rivière de l'Yerres, avec en prime la découverte de la réserve naturelle du Bois Chardon, un ensemble de bois, de prés


et de champs.

De la gare de Ris-Orangis (RER D) à celle de Boussy-Saint-Antoine (RER D) / Itinéraire de 16 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 90 % / trottoirs : 10 %) – 5 heures de


marche. Parcours le long du sentier de grande randonnée de pays (GRP) de la Ceinture verte d’Île-de-France balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre  (*). Cet itinéraire


s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randos programmées jusqu’aux JO de Paris en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la randonnée pédestre en


Île-de-France


C’est un des géants verts du Grand Paris : la forêt de Sénart (Seine-et-Marne / Essonne) est un des bijoux de l’ancien arc forestier de l’est parisien. Au Moyen Âge, la forêt s’étendait du


bois de Vincennes (12e) vers le sud jusqu’à la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne) et vers le nord jusqu’aux bois de Livry (Seine-et-Marne) et de Bondy (Seine-Saint-Denis). Les princes


aimaient tant y chasser qu’ils l’annexèrent au domaine royal. Désormais forêt publique gérée par l’Office national des forêts (ONF), la forêt de Sénart offre 3 000 hectares de respiration


aux habitants d’une zone très urbaine.  Il a d’ailleurs fallu se battre contre le grignotage du béton, et la forêt de Sénart est devenue en 1996 la première à recevoir le label « forêt de


protection » pour prévenir tous les risques de mitage sur ses bordures urbaines. Mais, du côté de la Seine, la forêt peu accessible semble vide, et le promeneur passe des allées cavalières


aux paysages de lande et de tourbe en toute tranquillité. Une ambiance bucolique qui s’impose d’ailleurs dès la traversée de la Seine peu après avoir quitté la gare de départ, à Ris-Orangis


(Essonne). Depuis le pont, on atteint rapidement le domaine régional du Bois Chardon, un espace naturel de 30 hectares où alternent bois, prés, et une prairie qui abrite un ancien potager.


Un charme incroyable se dégage de l’ensemble. On rêve même aux paysages de la Seine campagnarde figés par les peintres du XIXe siècle. Le Bois Chardon joue ainsi un rôle de trait d’union


entre la forêt de Sénart, la Seine et la rivière de l’Yerres. Bref, un magnifique ensemble naturel. 


Seul petit bémol de ce parcours : la forêt de Sénart est zébrée dans son quart nord-est par la Nationale 6, qui amène de nombreux visiteurs le long de la route : le massif forestier de


Sénart accueille 3 millions de visiteurs par an, ce qui en fait le « monument » le plus visité de l’Essonne. Une route à traverser impérativement sur un passage clouté pourvu de feux


tricolores ! 


Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com et sur MaRando, l’application officielle de la Fédération française de la randonnée pédestre. Vous


pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites)


permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play  et App Store) ou GPX  Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ,


consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com.


*Parcours établi et publié grâce à la Fédération française de la randonnée pédestre d’Île-de-France. À noter : ce tracé s’écarte de celui de la Fédération française de la randonnée pédestre


sur le premier tiers du parcours afin de traverser le Bois Chardon. 


Sur le chemin : le domaine de Bois Chardon et la forêt de Sénart Le domaine de Bois Chardon : Le domaine de Bois Chardon a été acheté et est entretenu par Île-de-France nature, une structure


publique créée en même temps que le Conservatoire du littoral pour contenir le grignotage de la campagne francilienne par l’étalement urbain. De fait, Bois Chardon offre une magnifique


continuité naturelle entre la Seine et la forêt de Sénart, que l’on rejoint par le chemin de l’ancien bac qui traversait la Seine. À noter : Le village de Champrosay (Essonne), qui borde le


domaine du Bois Chardon, était une destination prisée des artistes au XIXe siècle. Delacroix s’y rendait pour peindre en forêt de Sénart, et le romancier Alphonse Daudet y avait acheté une


maison que l’on peut visiter.


La forêt de Sénart : Comme tant d’anciennes forêts royales dévolues à la chasse, la forêt de Sénart (Seine-et-Marne / Essonne), désormais entretenue par l’Office nationale des forêts, est


plantée de magnifiques chênes : c’est l’héritage d’une politique engagée il y a plus de trois siècles par un des ministres de Louis XIV, en réaction au piteux état de la marine française qui


au milieu du XVIIe siècle ne pouvait aligner plus de deux ou trois vaisseaux de haute mer. En cas de guerre, la France devait louer des navires étrangers. Scandalisé, Colbert décidait de


réorganiser toute la filière, depuis la culture des arbres jusqu’aux chantiers navals. Il a institué un Code forestier très restrictif, protégeant les forêts de la surexploitation. On pourra


donc avoir une pensée pour le ministre du Roi Soleil en prenant une pause autour des tables disposées sur la route du Chêne prieur : les chênes qui bordent les carrefours forestiers des


Princes, des Dames et du Lancé sont magnifiques. Autre caractéristique des anciennes forêts royales : elles sont quadrillées d’allées cavalières, de grandes lignes droites qui permettaient


aux chasseurs à cheval de calculer la vitesse de déplacement du gibier pourchassé. La forêt de Sénart en est bien sûr traversée, et ces allées offrent une succession de belles perspectives.


Mais Sénart propose une alternance de chemins rectilignes et de sentiers sinueux longeant les centaines de mares et de tourbières qui parsèment la forêt. L’alternance de ces ambiances en


fait tout le charme.


Pour aller plus loin : « Le chêne de 500 ans de la forêt de Sénart, un doyen fragile », un podcast de l’Institut Paris Region. L’écologue Nicolas Cornet y raconte l’histoire d’un chêne qui


n’était qu’une jeune pousse au moment du sacre de François Ier, en 1515. À écouter ici


Le Bois Chardon depuis le pont de Ris-Orangis / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Les berges de la Seine depuis le Bois Chardon, espace naturel propriété d’Île-de-France nature à


Draveil / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Les berges de la Seine depuis le Bois Chardon / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Le lavoir, le potager et la fontaine de


Champrosay dans le domaine du Bois Chardon / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Les prés du Bois Chardon / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Allée cavalière dans la forêt de


Sénart / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris Chêne sessile vieux de cinq siècles au niveau du Carrefour des Quatre chênes dans la forêt de Sénart / © Vianney Delourme pour Enlarge


your Paris La forêt de Sénart / © Vianney Delourme pour Enlarge your Paris


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