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C'est le 3 août 1958 que Peter Collins a trouvé la mort sur le Nürburgring au volant de sa Ferrari pendant le Grand Prix d'Allemagne. Le pilote anglais ne manquait pas de charisme
et entretenait une amitié virile avec son compatriote Mike Hawthorn, qui était son équipier cette année-là dans la Scuderia, et qui devint champion du monde à la fin de la saison. Très
éprouvé par la mort de son ami (son "mate", comme fut intitulée leur biographie), il décida aussitôt de raccrocher son casque... pour se tuer quelques semaines plus tard dans un
accident de la route. Après s'être fait remarqué en Formule Junior, Collins avait débuté en F1 sur HWM en 1952, puis au volant de Vanwall et d'une Maserati privée. En 1956, il
accède à la notoriété en intégrant la Scuderia Ferrari. Cette année-là, il remporte ses deux premiers Grand Prix (en Belgique puis en France) au volant de la Lancia-Ferrari D50 ce qui lui
permet d'aborder l'ultime manche du championnat en Italie avec de réelles chances de ravir le titre mondial à son équipier Juan Manuel Fangrio. L'abandon prématuré de
l'Argentin renforce les chances de Collins d'être titré, même si ce dernier doit encore compter sur les hypothétiques abandons des deux pilotes qui le précèdent pour coiffer Fangio
au championnat. Pourtant, de lui-même, le jeune Anglais décide de renoncer à ses dernières chances de sacre mondial en cédant sa voiture à Fangio, comme le règlement d'alors
l'autorisait. Contrairement à ce qui est souvent avancé, le sacrifice de Collins n'était en rien indispensable pour assurer le championnat à Ferrari, puisque le troisième larron au
championnat (Stirling Moss sur Maserati) était déjà mathématiquement éliminé de la course au titre. Pour expliquer son geste, Collins se borna à expliquer que Fangio méritait plus que lui
d'être titré et qu'il avait encore tout l'avenir devant lui pour y parvenir. Physique de jeune premier hollywoodien et charme ravageur, Peter achèva de devenir avec ce geste
chevaleresque l'une des coqueluches du monde de la Formule 1. L'année suivante, Collins se mettra moins en évidence. Enzo Ferrari n'hésitera d'ailleurs pas à mettre
publiquement les prestations en demi-teinte de son pilote sur le compte de sa romance avec l'actrice américaine Louise King. Quoique contesté dans la Scuderia, Collins sembla retrouver
toute sa verve en 1958, en fidèle ailier de son "mate" Mike Hawthorn. Victorieux du Grand Prix de Grande-Bretagne, il trouva la mort quinze jours plus tard sur le redoutable tracé
du Nürburgring lors d'une sortie de piste dans le virage de _Pflanzgarten_. Ejecté alors que sa voiture s'était retournée, il heurta violemment un arbre, subissant un grave
traumatisme crânien. Transporté à l’hôpital de Cologne par hélicoptère, il y décéda quelques heures plus tard.