Trafic de drogue : comment la justice grenobloise tente de retracer l'argent du narcotrafic - ici

Trafic de drogue : comment la justice grenobloise tente de retracer l'argent du narcotrafic - ici

Play all audios:

Loading...

Alors qu'une proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic est actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, "ici Isère" se penche sur les réseaux de ces


trafiquants. Comment tracer l'argent ? Comment assécher les réseaux ? La justice a-t-elle les moyens suffisants pour faire face ? Un "bon" point de deal, comme celui des


quartiers Mistral ou Hoche, génère environ 30 000 euros de chiffre d'affaires chaque jour. Une affaire très juteuse, contre laquelle la justice tente de lutter. "_On récupère une


partie de cet argent, en interpellant les personnes et via des actions patrimoniales, c'est-à-dire qu'on va essayer de saisir, de confisquer les fonds, les bénéfices qui sont


réalisés par les réseaux_" explique Christophe Barret, procureur général près la cour d'appel de Grenoble. La proposition de loi "_visant à sortir la France du piège du


narcotrafic_", avait été adoptée à l'unanimité au Sénat le 4 février. L'une de ses principales mesures, parmi les plus consensuelles, prévoit la création d'un parquet


national anticriminalité organisée (Pnaco) afin de gagner en efficacité et en rapidité. "_Cette loi est tout à fait nécessaire, on l'appelait de nos vœux depuis longtemps pour


faire face à trois évolutions majeures des trafics de stupéfiants : la première c'est qu'il y a une diffusion sur tout le territoire que nous n'avons jamais connu, la deuxième


c'est qu'il y a une internationalisation de ces trafics qui va avec la mondialisation, et la troisième évolution qui est très importante c'est qu'on assiste à une


augmentation de la violence qui accompagne ces trafics et de la corruption. Et tout le monde est évidemment exposé_" résume Christophe Barret. En 2024, selon le ministère de


l'Intérieur, Grenoble a connu 48 fusillades faisant six morts. PRÈS DE 80 MILLIONS D'EUROS SAISIS EN 2024 En 2024, la lutte contre le narcotrafic a permis à l'Etat de saisir


près de 79 millions d'euros, dévoile ce mercredi "ici", à l'occasion de la journée spéciale narcotrafic. "ici" s'appuie sur les données fournies par


l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). Depuis 2011, cet organe centralise tous les biens saisis dans le cadre de procédures judiciaires et en


assure la gestion en attendant leur éventuelle confiscation définitive. "_Les trafiquants ont des moyens considérables, pour utiliser le concours d'un certain nombre de personnes


notamment à l'étranger, dans des pays qui sont parfois peu coopérants avec nous, et qui leur permettent d'y placer leur argent_" confirme Christophe Barret. "_Alors nous,


on va intervenir à deux niveaux sur l'argent : le premier est de retracer les bénéfices, et le deuxième c'est que lorsqu'on trouve des gens qui ont des actifs importants dont


ils ne peuvent pas justifier l'origine, on peut leur confisquer_".