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Depuis début 2023, une quarantaine d'attaques de loup ont été observées sur les troupeaux d'ovins savoyards. Une situation qui inquiète beaucoup les éleveurs et à laquelle ils
tentent de trouver des réponses proportionnées. Des attaques en série de troupeaux d'ovins dernièrement en Pays de Savoie. LE LOUP EST MONTRÉ DU DOIGT À CHAQUE FOIS. Les bêtes ne sont
pas encore montées en alpage qu'elles sont déjà une cible. En Haute-Savoie, une dizaine de cheptels ont été visés depuis début mai DANS LE PAYS DU MONT-BLANC, LES ARAVIS, MAIS AUSSI LE
BASSIN ANNÉCIEN plus récemment. En Savoie, on compte déjà une quarantaine d'attaques depuis début 2023 avec UNE AUGMENTATION AUTOUR DE CHAMBÉRY (il y a eu notamment 6 attaques vers
Saint-Cassin). En 2022, il y a eu environ 250 attaques en Haute-Savoie, plus du double en Savoie (571). DES PROTECTIONS INSUFFISANTES ? C'est un vrai choc qu'a connu Julien
Callegari début mai en découvrant 12 DE SES BREBIS TUÉES EN DESSOUS DE LA DENT DU CHAT. "_On est toujours passés au travers des attaques. On pensait plus voir ce genre d'attaque en
montagne qu'ici_". La surprise a été encore plus grande pour cet éleveur de Billième (Savoie) étant donné que LE TROUPEAU ÉTAIT PROTÉGÉ PAR DES CLÔTURES ÉLECTRIQUES. D'autres
ont fait appel à des bergers ou à des chiens, mais cela n'est vraisemblablement pas suffisant. Pour Julien Callegari, cette situation est de plus en plus alarmante. "_Le loup
pénalise les élevages comme les nôtres. On nous regarde avec des gros yeux quand on essaie de mettre en place des moyens de protection, car les gens pensent qu'il n'y a pas de loup
dans le bassin chambérien_." loading "FAIRE PASSER L'AGRICULTURE AVANT LE LOUP" L'éleveur savoyard CRAINT MÊME DE POSSIBLES PRÉDATIONS EN JOURNÉE, VOIRE DANS LES
VILLAGES. Une inquiétude que partage le député de la 2ème circonscription de Savoie Vincent Rolland. "_On ne peut pas exclure des attaques sur l'homme, les loups s'en sont
déjà pris à des chiens domestiques_", explique l'élu savoyard qui pris la parole à l'Assemblée Nationale à le sujet. Il appelle le gouvernement à "_faire passer
l'agriculture avant le loup_", et à autoriser plus de prélèvements. FÉRUS DÉFEND LA COHABITATION DU LOUP AVEC L'HOMME Dans ce débat sur les attaques de loup, une association
porte un point de vue différent : L'ASSOCIATION FÉRUS, QUI MILITE POUR LA PROTECTION DES GRANDS PRÉDATEURS (ours, loup, lynx) et leur cohabitation avec l'homme. Férus estime que
tout n'a pas encore été essayé pour protéger les troupeaux, et que plutôt que d'abattre les loups, il faut d'abord appliquer tous les moyens de protection existants, et en
tester de nouveau. L'association milite par exemple pour DÉVELOPPER ENCORE DAVANTAGE LES TIRS D'EFFAROUCHEMENT, comme cela peut se faire à l'étranger. Parmi les autres moyens
de protection innovants : des robots dans des espaces clôturés (qui peuvent remplacer une présence humaine), ou encore des colliers posés sur des loups préalablement capturés, et qui leur
envoient une décharge électrique quand ils s'approchent trop près des exploitations, ou encore l'utilisation de caméras thermiques et de pièges-photo. "LES ÉLEVEURS PEUVENT
MODIFIER LEURS PRATIQUES" _"Férus ne demande pas aux éleveurs d'être pro-loup, mais simplement d'accepter, peut-être - et il y a des aides pour cela-, de modifier leurs
pratiques (...) si chacun reste sur ses positions, on va arriver à quoi... à une destruction du loup, comme il y a 100 ans ? Ce n'est pas acceptable, et l'Etat ne s'est pas
engagé à parler de biodiversité pour en arriver là",_ insiste DENIS DOUBLET, VICE-PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION, chargé du dossier loup. Férus rappelle également l'existence de
SON PROGRAMME PASTORALOUP (un réseau de bénévoles mobilisé pour surveiller les troupeaux) : depuis sa mise en place en 1999, _"ce sont plus de 800 bénévoles qui se sont succédés sur les
alpages avec des taux de prédation proches de zéro"._ Selon l'association, 48 LOUPS ONT DÉJÀ ÉTÉ ABATTUS EN FRANCE depuis le début de l'année.