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Le parquet de Bordeaux a fait le point sur le féminicide de Bordeaux ce dimanche. Le mis en cause s'était caché dans la nuit au domicile de la jeune femme. Il souhaitait avoir "une
explication avec elle". Il se serait "_réveillé d'un trou noir_" quelques minutes après avoir donné des coups de couteau à son ex-compagne, Sandra. Selon le parquet de
Bordeaux, le mis en cause dans le féminicide qui a eu lieu vendredi dans le quartier Saint-Augustin à Bordeaux, a reconnu S'ÊTRE RENDU AU DOMICILE DE LA VICTIME DÈS 4H30 DU MATIN ET
AVOIR ATTENDU DANS LA NUIT, CACHÉ DANS UN APPENTIS. Il était muni de gants, et avait préparé des affaires dans un sac à dos. Vers 8h30, Sandra quitte son domicile pour amener sa fille de
quatre ans à l'école. C'est au retour de la jeune femme de 31 ans, au moment où elle ouvre la porte de chez elle, que le mis en cause se serait jeté sur elle. Il l'aurait
alors poussée à l'intérieur et tenté, selon ses déclarations "_d'avoir une explication avec elle_". LA VICTIME SE SERAIT ENSUITE ÉCHAPPÉE, elle aurait attrapé un couteau
dans la cuisine pour le menacer. Selon lui, il serait parvenu à la maîtriser et à attraper le couteau. Quelques minutes plus tard, Sandra était morte. L'ex-compagnon de Sandra avait un
TAUX D'ALCOOLÉMIE D'1,87 GRAMME DANS LE SANG, ET UN TAUX ÉLEVÉ DE THC. Il justifie son geste par de la colère vis-à-vis de la victime. Il l'accuse d'avoir menti
plusieurs fois en disant qu'il lui avait fait subir des violences conjugales et un vol de voiture. Au cours de sa garde à vue, il a également exprimé une rancœur envers la justice,
après que la garde de leur enfant a été donnée exclusivement à la mère. À LIRE AUSSI UNE PLAINTE DÉPOSÉE LE 6 JANVIER 2021 Le mis en cause n'a jamais été condamné pour violences et
aucune main courante ou plainte n'était inscrite contre lui au Traitement d'Antécédents Judiciaires (TAJ), hormis deux plaintes postérieures au 1er janvier 2021. Celle du 6 janvier
2021 est celle de la victime, Sandra. A ce moment-là, ELLE DÉPOSE PLAINTE CONTRE LUI POUR "VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES" AU COMMISSARIAT DE POLICE DE BORDEAUX. La plainte avait été
classée sans suite, sous réserve d'un suivi psychologique pour prise en charge thérapeutique et d'un stage à destination des auteurs de violences conjugales. Le 30 mars 2021, la
jeune femme avait envoyé un courrier au procureur de la République dans lequel elle reprenait sa première plainte et y ajoutait des certificats médicaux qui pointaient des syndromes
d'anxiété. Dès le 1er avril 2021, le courrier a été transmis au commissariat dans le cadre d'une enquête. Le parquet conclu à 3 jours d'ITT pour Sandra. Le mis en cause a été
placé en garde à vue le 28 juin dernier pour "messages malveillants réitérés par concubin et harcèlement par concubin", puis déféré au parquet pour convocation par procès-verbal
et d'un placement sous contrôle judiciaire : il lui était interdit d'entrer en relation avec la victime, devait se soumettre à des soins, ne pas détenir d'arme, résider hors
du domicile de couple. LA PRISE EN CHARGE DE LA VICTIME Sandra avait cherché à obtenir une ordonnance de protection. La demande a été faite le 24 février 2021 au Juge aux Affaires Familiales
de Bordeaux mais LE MAGISTRAT NE LUI A PAS ACCORDÉ. Il n'était pas démontré que le danger était avéré et la jeune femme avait confié à l'enquêteur se sentir en sécurité, et que
son ex-conjoint n'était pas menaçant. UN RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE À LA VICTIME 300 PERSONNES SE SONT RÉUNIES CE DIMANCHE À 16 HEURES DEVANT LE DOMICILE DE SANDRA À BORDEAUX pour lui
rendre hommage, à l'initiative de plusieurs organisations féministes. Des slogans comme "pas une de plus", "que fait la justice ?" étaient inscrits sur des
pancartes. "_Je ne pensais pas devoir ressortir mon affiche aussi rapidement",_ exprimait avec tristesse une militante féministe, en référence au féminicide de Mérignac qui a eu
lieu quelques mois plus tôt. L'ex-compagnon de Sandra est mis en examen pour meurtre sur conjoint. Il a été placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à
perpétuité.