Polémique: pourquoi l'etat autorise la privatisation de certaines routes nationales

Polémique: pourquoi l'etat autorise la privatisation de certaines routes nationales

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l'essentiel Un décret publié en août dernier autorise des concessionnaires et sociétés privées à racheter certaines portions de routes nationales, sous conditions. Une décision qui ne


passe pas pour l'opposition.  Des routes nationales sous le joug de sociétés privées ? L'image aurait de quoi surprendre, et pourtant le projet n'est pas si loin de prendre


forme. En cause ? Un décret en date du 14 août 2020, qui encadre la privatisation de certains segments de routes nationales. L'adoption du texte de loi est passée quelque peu inaperçue


: ratifié par le Premier ministre Jean Castex, par Barbara Pompili, (ministre de la transition écologique) et par Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d'Etat chargé aux Transports), le


décret détaille avec précisions les conditions dans lesquelles une portion de route nationale serait amenée à être concédée à une entreprise privée. Le texte précise que les voies qui


s'inscrivent "dans le prolongement direct d'une voie bénéficiant déjà du statut autoroutier", pourraient être concernées. Il s'agit entre autres de portions de


routes qui mènent à une voie autoroutière (déjà privatisée). Seuls certains tronçons du réseau routier français sont ainsi concernés.  De quoi souligner l'intérêt de certaines sociétés


d'autoroutes pour le réseau national français. À ce titre, en 2018, l'Association française des sociétés d'autoroutes avait estimé qu'il était nécessaire d'investir


hors du réseau autoroutier. Du côté de l'État, cela permettrait entre autres aux autorités de ne plus avoir, à charge financière, l'entretien de ces portions de route,


particulièrement coûteux. En 2019, le plan de "sauvegarde des routes" indiquait que pas moins de 40% de la voirie française devant faire l'objet d'un renouvellement. Coût


total de l'opération : pas moins d'un milliard d'euros, étalé sur 10 ans, comme l'indique _LCI_.  "DU FRIC SUR LE DOS DES AUTOMOBILISTES !" Du côté de


l'opposition, l'analyse est plus pessimiste. "Les autoroutes, ça ne leur suffit pas pour faire du fric sur le dos des automobilistes !", commentait ce vendredi Jean-Luc


Mélenchon, sur les réseaux sociaux. > Les autoroutes, ça ne leur suffit pas pour faire du fric sur le dos > des automobilistes ! Le gouvernement veut maintenant privatiser... > les 


routes nationales. https://t.co/U7IPXEjygA > — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 18, 2020 Le ministère des Transports se défend de son côté de vouloir faire payer les Français


et qualifie l'analyse du leader de La France Insoumise "d'erronée". Selon Jean-Baptiste Djebbari, ce décret visait "à traduire dans le droit ce qui était déjà


existant  dans la pratique", et notamment à encadrer "la gestion des derniers kilomètres avant d'entrer sur l'autoroute". Le ministre évoque entre autres des


contraintes "logistiques", comme par exemple, "la mise en place de panneaux de signalisation" sur ces portions de routes nationales.  Ce vendredi, le c'est le Sénat


qui est monté au créneau, remettant en question la gestion du réseau autoroutier français par l'État. Un rapport pointe entre autres le manque à gagner certain des autorités françaises


dans la vente de portions autoroutières à des concessionnaires privés : "Il est essentiel de ne plus céder à la facilité consistant à faire financer des plans de relance ou


d’investissement autoroutiers par des allongements de la durée des concessions autoroutières", précisait le rapport.