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l'essentiel Dimanche soir le Rassemblement National est arrivé largement en tête du premier tour des législatives. La majorité absolue n’est pas à exclure dimanche prochain. Le Nouveau
Front populaire arrive en seconde position. Le 9 juin, le temps s’est arrêté et depuis les Français retiennent leur souffle. Et hier soir, à 20 h, les chiffres qui se sont inscrits sur les
écrans n’ont apporté une bouffée d’air. Selon les instituts de sondages le Rassemblement National obtiendrait, dimanche prochain, entre 230 à 280 députés voire même jusqu’à 310 ce qui
offrirait au parti de Marine Le Pen la majorité absolue. Une première en France. La patronne du RN est élue dès le premier tour à Henin-Beaumont comme plusieurs dizaines d’autres députés de
son camp. C’est donc tout sourire qu’elle s’est adressée aux Français par ces mots : le « bloc macroniste » est « pratiquement effacé ». Mais, a-t-elle tenu à ajouter : il ne s’agit que
d’une « première étape vers un choix d’alternance » et « rien n’est gagné » car « le second tour sera déterminant ». OLIVIER FAURE RÉÉLU Le bloc de gauche arrive juste derrière avec l’espoir
d’avoir dimanche prochain plus de 150 députés. C’est un succès tout relatif car ce chiffre est stable par rapport à 2022. Une défaite notable, celle du patron du parti communiste Fabien
Roussel alors que François Ruffin est, lui, en difficulté. La candidate de la majorité à annoncer se désister en sa faveur. François Hollande en revanche arrive en tête en Corrèze. Depuis
Tulle, l’ancien Président a défendu le rassemblement de la gauche "mais aussi de tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la République" pour faire barrage au RN. Le
parton du PS Olivier Faure est élu dès le premier tour. La campagne a été courte et difficile pour la gauche. Les tensions entre FLI et ses partenaires autour du profil du futur Premier
ministre en cas de victoire du Nouveau Front Populaire n’ont pas aidé les candidats PS et écologistes. Hier soir encore, la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon peu de temps après 20 h a
été à nouveau un sujet de polémique. DARMANIN TALONNÉ PAR LE RN Du côté de la majorité, la colère des électeurs envers le chef de l’État a énormément pesé. Et comme prévu, le parti
présidentiel et ses alliés s’effondrent passant de 250 députés à sans doute moins de 70, Renaissance pourrait n’obtenir que 53 députés. À ce titre, le pari d’Emmanuel Macron est donc un
échec. La dissolution a aussi dissous le centre. Agnès Pannier-Runacher est battue par le candidat RN, Élisabeth Borne est en danger. Même Gérald Darmanin est talonné par le RN. La majorité
ressort en lambeau. Le Président s’est exprimé hier soir par un très court communiqué pour appeler au rassemblement Républicain. Quant aux LR, ils sortent plus que jamais divisés entre ceux
qui pourraient apporter leur soutien à l’ex majorité présidentielle et les troupes d’Eric Ciotti. Ce dernier appelait hier soir à une « victoire pour porter Jordan Bardella à Matignon ».
ÉCHEC D’EMMANUEL MACRON Il y aura sans doute dimanche prochain plus de triangulaires que de duels peut-être jusqu’à 280. Les tractations qui ont commencé dès 20 heures peuvent donc encore
changer la donne. La majorité a appelé ses candidats à se désister afin de faire barrage au RN. Le bloc de gauche de la même manière a appelé au désistement (lire ci-contre). Emmanuel Macron
souhaitait, par cette dissolution, tourner la page des législatives de 2022 qui lui ont imposé une majorité relative. Il espérait se donner une assise plus large afin de réformer sans avoir
à négocier pied à pied avec les LR notamment. Une chose est certaine au vu des résultats d’hier soir, c’est que cela ne sera pas le cas. S’il veut se donner les moyens de constituer une
nouvelle majorité, le Chef de l’État va devoir ouvrir des négociations très larges avec la droite et la gauche, céder sur des éléments de programme. À moins que dimanche prochain le RN
n’emporte la majorité absolue.