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Les éditoriaux d'investigation s'appuient sur des mois de recherches et de reportages. Un effort qui peut s'avérer payant pour remporter un prix Pulitzer.
Le plus prestigieux prix de journalisme américain sera décerné le 5 mai prochain dans une vingtaine de catégories, y compris celle du meilleur éditorial. Certaines productions, qui mêlent
opinion et enquête, appartiennent à un genre particulier : l’éditorial d'investigation.
« Il faut quelque chose de bien écrit, qui vous saisit et vous stimule »
L’ancien reporter de 77 ans sait de quoi il parle : le journal qu’il a fondé avec son frère, The Storm Lake Times, couvre une petite zone rurale de l’Iowa. « La compétition est rude face à
des gros poissons comme le Times ou le Post », sourit-il. Il affirme, néanmoins : « En tant que membre du jury, nous devons prendre en compte les moyens mobilisables par les médias. Et dans
la catégorie “éditorial”, une grande enquête ne suffit pas. Il faut quelque chose de bien écrit, qui vous saisit et vous stimule. »
Art Cullen, lui aussi, a été félicité par le Pulitzer pour ses éditoriaux « alimentés d’un travail de reportage tenace [et] d’une impressionnante expertise ». Pourtant, à en croire Warren
Lerude, professeur émérite à l'École de Journalisme Reynolds de l'université du Nevada et ancien vainqueur du prix Pulitzer éditorial en 1977, ce « nouveau genre éditorial », n’en serait pas
vraiment un.
« J’ai écrit des milliers d’éditoriaux, et supervisé des milliers d’autres, insiste cet ancien journaliste du Reno Evening Gazette, qui avait, en 1976, révélé les exactions d’un proxénète
local. Nous nous appuyons sur le travail des reporters, certes, mais nous faisons aussi nos propres recherches. Cela passe par de l’investigation, du reportage, des interviews, peu importe.
Un bon éditorial se base sur la vérité des faits », martèle-t-il.
De même, l’équipe du Pulitzer estime que « les lauréats ont démontré des qualités d’investigation et de reportage tout au long de leur histoire. En 1963, par exemple, Hazel Brannon Smith a
utilisé des techniques de reportage pour montrer le mécontentement de la faculté face aux étudiants pro-ségrégation dans le Mississippi. »
Il demeure qu’avant les années 1990, ce type de travaux reste relativement rare dans l’histoire du prix. L’essentiel des éditorialistes récompensés proposait plutôt des sujets de toutes
sortes dont ils n’étaient généralement pas spécialistes. L’accent portait davantage sur l’éloquence du journaliste, ou le courage dont il faisait preuve en s’exprimant.
Face à ces critiques, Jeffrey Good concède : « Cela ne veut pas dire qu’il faut six mois de recherches pour écrire un bon éditorial. » Et s’il félicite le Pulitzer de pousser les rédactions
à investir davantage de temps dans leurs éditoriaux, il craint pour la suite : « Je pense qu’il y aura de moins en moins de médias capables d’offrir cette chance à leurs journalistes. Ils ne
sont déjà plus qu’une poignée. »
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