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© Crédits photo : Yann BASTARD LA CHINE, EMPIRE DU MILIEU NUMÉRIQUE - ÉPISODE 1/5 Les grands groupes numériques chinois tirent leur puissance de leur immense marché intérieur. Leur
développement international reste faible : la Chine suscite à l’Ouest une certaine défiance et son niveau technologique ne lui permet pas de s’imposer. Elle a donc orienté son offensive vers
les pays émergents. Camille Macaire Publié le 18 décembre 2018 S’il est toujours assez peu connu du grand public dans les pays occidentaux, l’écosystème numérique chinois est gigantesque et
extrêmement dynamique. Parmi les vingt plus grands acteurs mondiaux d’Internet, près de la moitié sont chinois, à quasi-égalité, donc, avec les États-Unis. Certes, le haut du classement
reste américain, avec Apple, Amazon, Microsoft, Google (Alphabet) et Facebook, et ce, malgré les forts mouvements baissiers sur les marchés financiers au cours des derniers mois de 2018.
> Parmi les vingt plus grands acteurs mondiaux d’Internet, près de > la moitié sont chinois, à quasi-égalité, donc, avec les > États-Unis Mais la Chine est représentée par des
acteurs de taille, en particulier Alibaba, dont le cœur de métier est le e-commerce, et Tencent, qui a créé le réseau social WeChat. Tous deux ont une valorisation boursière proche de 350
milliards de dollars (contre près de 1 000 milliards pour Apple, ou autour de 800 milliards pour Amazon et Microsoft). D’autres entreprises bien établies s’ajoutent au palmarès, comme Baidu,
détenteur du premier moteur de recherche en Chine, ou Xiaomi, fabricant de téléphones et d’électronique. Sur le marché des téléphones mobiles, les entreprises chinoises détiennent 40 % du
marché mondial, notamment avec Xiaomi mais aussi avec Huaweï qui dispute la deuxième place mondiale à Apple. La Chine se positionne également sur des « nouveaux » secteurs. Le pays a vu
l’émergence rapide d’acteurs des FinTech (Société de technologie financière) : Ant Financial, le bras financier d’Alibaba, opérateur de la plate-forme de paiement en ligne Alipay, dont la
valeur approche 150 milliards de dollars (_versus_ 100 milliards de dollars pour PayPal) et gère le plus gros fonds monétaire du monde, Yu’E Bao. Didi Chuxing, l’équivalent d’Uber, assure en
moyenne deux fois plus de courses par jour que son concurrent américain. Meituan-Dianping, spécialisé dans la livraison et la réservation liée à la restauration, ou encore ByteDance, qui
détient l’application Tik Tok de vidéos courtes, sont également en tête de liste sur la scène mondiale. LA CHINE, UN TERREAU TRÈS FERTILE POUR LES ENTREPRISES NUMÉRIQUES L’émergence rapide
de géants du numérique en Chine est liée à plusieurs facteurs spécifiques au pays. Tout d’abord, le marché domestique, immense, présente des références culturelles et linguistiques communes
propices au développement de poids lourds et ce, dans tous les secteurs d’activité. Dans le pays, 800 millions de personnes sont désormais connectées à Internet (contre 300 millions aux
États-Unis). Ce chiffre, impressionnant en soi, révèle aussi l’énorme potentiel de croissance, dans un pays de près d’1,4 milliards d’habitants. Par ailleurs, la population est très adepte
de nouvelles technologies et capable de s’adapter rapidement aux importants changements sociétaux qui leur sont liés. Elle est aussi, en grande partie, peu préoccupée de l’utilisation de ses
données personnelles. Or, la détention de bases de données est un élément clé pour le développement et l’amélioration d’algorithmes sophistiqués. > Dans le pays, 800 millions de
personnes sont désormais connectées > à Internet (contre 300 millions aux États-Unis) Ensuite, les autorités ont eu une position relativement conciliante concernant les financements du
secteur, au vu de de ce que représentait la croissance dudit secteur en termes d’emploi et de modernisation du pays. Elles y ont également vu un intérêt stratégique : l’innovation en matière
de numérique a eu un impact sur le positionnement de la Chine au niveau de la scène mondiale, le pays étant passé d’un statut de copieur à un stade véritablement innovant. La réglementation
des acteurs de la FinTech, par exemple, a longtemps été non contraignante et l’utilisation des données reste peu encadrée. Les épisodes de durcissement réglementaire, qui se sont multipliés
au cours des dernières années, ont souvent été tardifs. Un exemple frappant est le laisser-faire qui a caractérisé l’émergence fulgurante des plateformes de prêt entre particuliers, avec la
création de plus de 3 500 acteurs entre 2012 et 2015. À la fin 2015, plus d’un quart des sites existants étaient considérés comme problématiques sur le plan des équilibres financiers. Ce
n’est qu’en août 2016, après une série de fraudes et faillites, que le gouvernement a serré la vis, alimentant l’effondrement du secteur. Toutefois, ce cas extrême pourrait être considéré
comme l’effet indésirable d’une stratégie plus large visant à « laisser sa chance  ;» à l’innovation. Pékin soutient aussi activement la recherche dans les nouvelles technologies, en
particulier à travers l’initiative « Internet Plus », qui encourage le développement des nouvelles technologies digitales. > En accordant des marges d’action dans les premières étapes du
> développement des entreprises, les autorités accompagnent la > croissance En accordant des marges d’action dans les premières étapes du développement des entreprises, les autorités
accompagnent la croissance et ne durcissent finalement le ton que lorsque que le secteur est déjà robuste et prêt à absorber de nouvelles contraintes. Cette démarche très pragmatique a
notamment permis l’émergence de nombreux services financiers, proposés par des acteurs non bancaires (paiement en ligne, gestion d’actifs, crédit, etc.). Le gouvernement intervient aussi
pour faciliter certains développements, par exemple l’accord récent entre Pékin et Moscou visant à renforcer la coopération internationale dans le e-commerce, mais les initiatives privées de
développement à l’étranger répondent avant tout à des dynamiques reflétant les intérêts commerciaux propres à chaque entreprise. > L’explosion des services liés à Internet a répondu à un
> besoin, une demande latente, découlant de l’histoire du pays Enfin, l’explosion des services liés à Internet a répondu à un besoin, une demande latente, découlant de l’histoire du
pays. Coupé du monde et fermé aux innovations venues de l’Occident au cours de l’ère maoïste, le pays présentait en 1980 un PIB par habitant parmi les plus faibles du monde en parité de
pouvoir d’achat (l’avant-dernier sur les 140 pays recensés par le FMI). L’orientation de l’économie chinoise vers plus d’ouverture et le capitalisme a permis de réaliser une croissance
impressionnante, et ce, dans tous les secteurs. Mais, depuis une dizaine d’année, les activités internet ont bénéficié d’un terreau particulièrement favorable : un niveau de modernisation
toujours limité de certains secteurs, combiné à l’émergence d’outils de connexion au Web, simples et bon marché (en particulier, les smartphones). Ainsi, le réseau -toujours désorganisé- de
commerçants a-t-il été transformé par le e-commerce ; les systèmes de paiement, encore basés sur l’argent liquide, ont été bouleversés par les plateformes en ligne. Ces accélérations
brutales du cycle de développement, désignées par le terme anglais « _leapfrogging _» ( « bonds en avant ») ont été caractéristiques de la transformation récente de l’économie chinoise.
FORCES ET FAIBLESSES SUR LA SCÈNE MONDIALE Pourtant, les entreprises du numérique qui se sont nourries de ces tendances restent peu expansionnistes à l’étranger. Les activités à
l’international de Baidu ou Tencent, par exemple, représentent moins de 4 % de leur chiffre d’affaire total en 2017 et 8 % pour Alibaba (contre près d’un tiers pour Amazon). La taille du
marché domestique laisse en effet d’importantes marges de manœuvre, malgré une intense concurrence. Le faible taux de pénétration d’Internet, c’est-à-dire la proportion des ménages ayant
accès à Internet (58 % de la population seulement en 2018) et l’accroissement du niveau de vie de la classe moyenne assurent d’excellentes perspectives de croissance, aussi bien en nombre
d’usagers que de montant de leurs dépenses. Cet environnement national très porteur n’a pas encouragé les entreprises chinoises à internaliser les éléments nécessaires à l’expansion
internationale, en particulier les compétences linguistiques, la capacité à adapter l’offre aux autres cultures, les stratégies d’accès au client final. Aujourd’hui, alors que l’intérêt pour
les marchés étrangers commence à grandir, ces qualifications manquent, aussi bien dans le milieu académique que professionnel. L’offre universitaire est en mutation, mais la montée en
puissance prendra du temps. > Le niveau technologique de l’écosystème numérique chinois reste > inférieur à son homologue américain, rendant difficile > l’expansion de marques
chinoises dans les pays développés Ensuite, le niveau technologique de l’écosystème numérique chinois reste inférieur à son homologue américain, rendant difficile l’expansion de marques
chinoises dans les pays développés, déjà saturés par une offre haut de gamme. Tenter de détrôner Facebook ou Amazon aux États-Unis ou en Europe avec un produit qui ne peut pas se targuer
d’être beaucoup plus haut de gamme serait un gouffre financier, et sans aucun doute peine perdue. Cette réflexion est également valable dans des secteurs plus orientés vers des technologies
sophistiquées, comme l’Intelligence artificielle, où là aussi les États-Unis restent en tête. Chaque année, le MIT (Massachussetts Institute of Technology) dresse la liste des 50 entreprises
les plus « intelligentes » dans leur manière d’innover. Sur la liste de 2017 apparaissent sept noms chinois (dont iFlytek, qui a développé un traducteur vocal instantané, Tencent et Face++,
leader de la reconnaissance faciale, dans les quinze premiers). Un nombre remarquable, davantage que tous les pays d’Europe réunis, mais qui reste loin des 31 entreprises recensées aux
États-Unis. Sur leur territoire, les firmes chinoises peuvent compenser ce relatif retard par l’accès à des quantités très larges de données permettant d’affiner les algorithmes
d’intelligence artificielle. Mais à l’étranger, le renforcement de la protection des données personnelles, en particulier en Europe depuis mai 2018, avec l’adoption du RGDP (Règlement
général sur la protection des données ; en anglais la General Data Protection Regulation, GDPR), est très pénalisant pour les entreprises chinoises. > Une autre difficulté à laquelle sont
confrontées les entreprises > numériques chinoises sur le marché mondial, probablement la plus > importante, est l’image dégradée de la Chine Enfin, une autre difficulté à laquelle
sont confrontées les entreprises numériques chinoises sur le marché mondial, probablement la plus importante, est l’image dégradée de la Chine. Les dérives liées à l’expansion incontrôlée,
puis l’effondrement, de certains segments des FinTech (en particulier, le prêt entre particuliers), l’usage opaque et systématique des données personnelles, ou encore les craintes sur la
protection des données sensibles liées à la souveraineté nationale, sont autant d’éléments qui pèsent lourd sur l’image des acteurs numériques chinois à l’étranger. Le gouvernement multiplie
les annonces pour tenter de réhabiliter la Chine, notamment dans le cadre des nouvelles routes de la soie, qui sont présentées comme un projet « gagnant-gagnant » et propice au
développement des nations, mais les arguments peinent à convaincre pour l’instant. > Les entreprises chinoises présentent des caractéristiques très > porteuses à l’international. En
particulier, dans les pays en > développement Cependant, les entreprises chinoises présentent aussi des caractéristiques très porteuses à l’international. En particulier, dans les pays en
développement. La principale RAISONtient au fait que la Chine a elle-même vécu l’expérience du développement au cours des dernières décennies. L’essor économique extraordinaire du pays, en
particulier la modernisation rapide à travers le « bond en avant » lié aux technologies numériques, a permis de faire passer le taux de pauvreté de 67 % à 1,4 % de la population, entre 1990
et 2014, selon la Banque mondiale. Des applications mobiles accessibles, simples d’utilisation, ont facilité l’accès aux échanges commerciaux ou aux prêts bancaires pour des catégories de
personnes ou des petites sociétés jusqu’alors exclues du milieu des affaires. Avec sa plate-forme de e-commerce chinoise Taobao, Alibaba a, par exemple, transformé des zones rurales en les
connectant à des clients et fournisseurs du monde entier. > La Chine peut se targuer de posséder le savoir-faire pour répondre > aux besoins actuels de nombreux pays en développement
L’essor des FinTech a permis l’accès au financement pour des groupes sociaux jusqu’alors non bancarisés, et favorisé l’émergence du micro-crédit. En ayant elle-même vécu cette expérience, la
Chine peut se targuer de posséder le savoir-faire pour répondre aux besoins actuels de nombreux pays en développement. STRATÉGIE D’EXPANSION : ÉVITER LA CONFRONTATION ET SE POSITIONNER POUR
L’AVENIR Compte-tenu de ces différents inconvénients et avantages, on peut distinguer, au sein des stratégies d’internationalisation des groupes chinois, plusieurs axes communs. > L’Asie
est incontestablement le marché le plus important pour > l’instant Et tout d’abord, en termes géographiques. Les efforts d’expansion à l’étranger, depuis la Chine, sont principalement
dirigés vers les pays en développement1. L’Asie est incontestablement le marché le plus important pour l’instant, en raison de plusieurs éléments clés, à commencer par le fait que ces pays
ne sont pas encore saturés par l’offre américaine, et que la répartition des parts de marchés n’est pas encore figée. En Indonésie, par exemple, les acteurs numériques en grande partie
locaux, restent fragmentés, ce qui laisse une marge d’action sur ce marché de 270 millions d’habitants pour les multinationales chinoises. Alibaba s’est ainsi positionné en absorbant Lazada,
l’acteur de e-commerce le mieux implanté dans le pays. Ensuite, parce que l’offre chinoise, affinée par trois décennies de développement rapide, correspond aux besoins de ces pays en
recherche de modèle de croissance, permettant le recul de la pauvreté et l’essor de la modernisation. Si ces caractéristiques sont aussi vraies en Afrique, l’éloignement géographique et
culturel, comme le très faible niveau d’infrastructure numérique, en font un terrain moins propice, pour l’instant, à l’expansion chinoise. > Afin de pallier l’image dégradée due à leur
origine, les > groupes qui s’internationalisent choisissent souvent de > s’intégrer, de façon anonyme, sur les nouveaux marchés Deuxième axe commun aux géants chinois : le mode
opératoire. Afin de pallier l’image dégradée due à leur origine, les groupes qui s’internationalisent choisissent souvent de s’intégrer, de façon anonyme, sur les nouveaux marchés, via,
notamment, des investissements en capital, tout en conservant les marques locales. Cette stratégie d’expansion est aussi caractérisée par le format très horizontal des géants du numérique
chinois. Chacun d’entre eux couvre une palette très large de services, et la spécialisation initiale s’efface souvent pour laisser place à un écosystème très diversifié. Ainsi, Alibaba, qui
proposait historiquement un service de e-commerce, a internalisé tous les services annexes : paiement mobile, puis tous types de services financiers (Alipay), logistique (Cainiao), marketing
et traitement des données (Alimama), stockage des données (AliCloud), etc. L’expansion internationale de ces groupes tentaculaires reflète cette approche pragmatique et opportuniste, tous
azimuts. Avec l’acquisition de PayTM, Alipay a, par exemple, accédé au marché indien. Si certaines marques chinoises se développent directement à l’étranger, c’est surtout pour répondre à
une tendance nouvelle : l’accompagnement des clients chinois. Par exemple, la possibilité d’utiliser WeChat Pay ou Alipay aux Galeries Lafayette n’a pas pour but de gagner de nouveaux
utilisateurs, mais de servir les touristes chinois en visite en France. À l’inverse, l’expansion du réseau mondial des sites de e-commerce comme Alibaba ou JD.com a été un vecteur de
distribution massive des biens chinois à l'étranger, mais il est intéressant de constater que l'objectif est en train de se retourner : il s’agit aussi désormais d'assurer
l’approvisionnement en biens étrangers pour les consommateurs chinois. LE SECTEUR NUMÉRIQUE AU SERVICE DU PROJET DE PÉKIN POUR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL Dans son ensemble, le secteur numérique
accompagne le projet de rééquilibrage de l’ordre mondial voulu par la Chine, qui veut consolider son statut de puissance régionale et se projette comme une puissance mondiale. D’abord
terrestres, à travers le renforcement des infrastructures le long des nouvelles routes de la soie, les liens de la Chine avec l’étranger se renforcent désormais dans le cyberespace, et cette
tendance n’en n’est qu’à ses débuts. > À travers le renforcement des infrastructures le long des nouvelles > routes de la soie, les liens de la Chine avec l’étranger se >
renforcent désormais dans le cyberespace, et cette tendance n’en > n’est qu’à ses débuts Le discours officiel prône l’utilisation des ressources numériques chinoises au service « d’une
meilleure forme de mondialisation, plus inclusive et plus verte ». Ces technologies ont effectivement la capacité d’impacter positivement les cycles de développement, car elles constituent
un formidable levier pour l’accès à l’information, à l’éducation, aux services financiers, au commerce, et à l’optimisation de la consommation d’énergie. Certes, dans le secteur d’Internet,
comme dans beaucoup d’autres secteurs, les règles économiques et politiques propres à la Chine sont pour l’instant incompatibles avec le renforcement d’une véritable confiance sur la scène
mondiale. Les pays développés peuvent se permettre de réguler cette vague chinoise, comme en témoignent, par exemple, l’interdiction récente pour Huawei de déployer ses équipements 5G en
Australie, ou pour Alipay d’acquérir son homologue américain MoneyGram. Mais les arguments des groupes chinois séduisent les pays émergents, qui résistent difficilement à la vague
d’innovation et de capitaux provenant de la Chine, même si ceux-ci drainent avec eux des postes d’observation pour le régime très puissant de Pékin... > La Chine ne semble pas vouloir
concurrencer réellement les > Américains, tant leur influence culturelle et leur avance > technologique sont importantes. En revanche, le grand absent du > tableau est l’Europe À
plus long terme, la Chine ne semble pas vouloir concurrencer réellement les Américains, tant leur influence culturelle et leur avance technologique sont importantes. En revanche, le grand
absent du tableau est l’Europe, qui manque de fonds et d’efforts de recherche pour s’intégrer véritablement dans la course digitale. En 2017, les investissements en capital-risque y ont
atteint un nouveau record, à 19 milliards de dollars – c’est deux fois moins qu’en Chine. Et l’absence d’unité politique fragilise l’écosystème. Dans ce contexte, rien ne servira au vieux
continent de courir, et les barrières protectionnistes ne résisteront pas dans la durée. Il lui faudra trouver les synergies possibles qui existent avec les firmes numériques de premier
rang, aussi bien américaines que chinoises, afin de bénéficier, et non de souffrir, de la révolution numérique. * 1Voir le texte de Jean-Paul SIMON dans ce dossier, « Les Batx investissent
dans les médias et services numériques étrangers » LA CHINE, EMPIRE DU MILIEU NUMÉRIQUE - ÉPISODE 2/5 Prodigieux, le développement de l’internet chinois l’est par sa rapidité et sa capacité
d’innovation. Basé sur une vision à long terme de l’État, le dynamisme des entreprises privées et la réponse des usagers, le succès du secteur numérique a bousculé le paysage médiatique et
accentué la mainmise du pouvoir.