Faut-il des kalachnikovs, des images de mort et de décapitation pour intéresser la presse quand on est photojournaliste ? Dans un reportage qu'il a pu faire à Alep en 2013, Ammar Abd

Rabbo montre que la guerre ne se résume pas au front et aux combattants. Ammar Abd Rabbo Publié le 28 juillet 2014 Dans les rédactions parisiennes, lorsqu’on veut illustrer un conflit, on

choisit volontiers un cliché de soldats armés de kalachnikovs, accompagnés ou non d’enfants... C’est contre cette vision univoque que s’élève le photographe d’origine syrienne Ammar Abd

Rabbo. Dans les reportages qu’il a pu faire en 2013, notamment à Alep, il cherche à montrer tous les visages, cruels ou non, d’un pays en guerre. À LIRE ÉGALEMENT : UN ENTRETIEN AVEC AMMAR

2013 La citadelle d’Alep, qui remonte au XIIe siècle, dans sa forme actuelle, domine la ville du haut d’une petite colline d’une centaine de mètres. Ici, elle est vue à travers un trou de

sniper, sur les hauteurs du quartier d’Iza’a. FRONTIÈRE ENTRE LES DEUX PARTIES D'ALEP Deux hommes prient devant un bus, transformé en barricade, au niveau du « passage du Garage » du

quartier de Boustan Al Qasr, le seul point de passage entre les deux côtés de la ville. _ _ LA MOSQUÉE DE ZACHARIE - 12 JUILLET 2013 Cour de la Grande Mosquée des Ommeyades d’Alep, connue

aussi comme « la mosquée de Zacharie » (il y repose), dont certaines parties, comme le minaret, remontent au VIIIe siècle. Il fut abattu en avril 2013 (débris à droite de l’image), trois

mois avant cette photo prise le 12 juillet 2013.__ __CAMP D'ATMEH - MARS 2013 Au camp d’Atmeh, qui compte près de 15 000 réfugiés et qui bénéficie de très peu d’aide internationale, car

situé en territoire syrien, et donc pas accessible par les équipes de l’UNHCR. MARCHÉ D'ALEP - MAI 2013 Saison de l’ail à Alep, au mois de mai 2013. Les habitants continuent à tenter

de vivre une vie normale, faire leurs courses, se retrouver au marché… dans une ville sans eau et sans électricité._ _ LE QUARTIER DE SALHINE - JUILLET 2013 En l’absence d’approvisionnement

en essence, une station service est transformée en « marché aux puces » dans le quartier de Salhine à Alep. Ce marché permet aux habitants, sans ressources depuis des mois, de vendre toutes

sortes d’objets pour se faire un peu d’argent. LE QUARTIER DE KALLASSEH - 15 MARS 2013 Une mère et ses enfants marchent devant un immeuble bombardé dans le quartier de Kallasseh, au Sud

d’Alep._ _ LE QUARTIER DE BOUSTAN AL QASR Dans le quartier de Boustan Al Qasr, des enfants jouent au babyfoot dans la rue. En l’absence d’électricité depuis des mois, les jeunes n’ont plus

de jeux vidéo, et tous les jeux de rues, du babyfoot au foot, ont retrouvé du succès._ _ DANS LES RUES D'ALEP - MAI 2013 Des jeunes dansent à Boustan Al Qasr, lors de manifestations

hebdomadaires, chaque vendredi. Sous les bombardements aériens et les roquettes, les jeunes d’Alep continuent à se retrouver pour chanter, rire, se moquer du régime de Bachar, et danser sur

les photos du dictateur. LE QUARTIER D'AL FARDOSS Les poubelles ne sont plus ramassées depuis des mois, et la population se débrouille pour s’en débarrasser, comme cet adolescent qui

brûle quelques détritus dans le quartier d’Al Fardoss à Alep. DES AUTOBUS ANTI-SNIPERS Des autobus ont été compilés pour protéger les passants des snipers, au niveau du « Garage », qui est à

ce moment le seul point de passage entre les deux parties d’Alep, celle tenue par le régime et celle par les révolutionnaires. _ _ LE QUARTIER DE SALAHEDDINE - 15 MARS 2013 Des jeunes

dansent et chantent et célèbrent le drapeau de l’indépendance (différent de l’actuel drapeau de la Syrie) pour fêter le deuxième anniversaire du déclenchement de la Révolution, le 15 mars

2013, dans le quartier de Salaheddine. _ _ LE QUARTIER DE JALLOUM - MAI 2013 Un père et sa fille passent dans le trou d’un mur dans le quartier de Jalloum. Les murs sont ainsi « troués »

pour réaliser des rues couvertes, parallèles aux rues exposées au feu des snipers.