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Le projet de loi 95 prévoit limiter à 50 % le nombre de places en garderie qu’une entreprise ou une institution comme une université peut réserver à ses employés ou étudiants. Cependant, une
clause de droit acquis a été amendée au projet de loi en commission parlementaire mercredi afin de protéger les partenariats déjà établis ainsi que ceux qui sont sur le point d’être signés,
explique la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, qui a participé à l’étude détaillée. «C’était vraiment important. Ça veut dire que toutes les ententes qui existaient avec
l’Université de Sherbrooke, le Cégep, le CIUSSS et plein d’autres employeurs de la région vont pouvoir continuer de prioriser les familles [des employés ou des étudiants]», explique Mme
Labrie. > «Les CPE sur un campus universitaire contribuent à la > persévérance, à la réussite académique et au développement > sain de l’enfance.» > — Jocelyne Faucher,
secrétaire générale et vice-rectrice à > la vie étudiante de l’UdeS L’UdeS espère que Québec prendra en considération la conciliation entre le travail, la famille et les études dans ses
décisions à venir. «Nous accueillons positivement les changements proposés, qui nous permettent une prévisibilité pour notre offre actuelle de places en CPE. Toutefois, l’UdeS souhaite que
le gouvernement tienne compte, dans les mesures qui seront adoptées, de l’importance de la conciliation études-travail-famille dans une réelle proximité avec l’Université», a souligné
Jocelyne Faucher, secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante de l’UdeS. «S’il y a développement de nouvelles places par exemple sur un campus de cégep ou d’université, au moins
50 % des places devront être ouvertes à n’importe qui, pas nécessairement à des parents étudiants ou de la communauté universitaire», explique Christine Labrie. À ses yeux, l’équité dans
l’accès aux places en garderie n’est pas «mal en soi». Elle estime cependant que des personnes qui sont dans une situation plus précaire devraient obtenir une place en priorité. «Si on ne le
fait pas, on les met plus à risque», croit-elle. BESOINS IMPORTANTS À L’UDES Deux CPE, qui comptent au total 224 places, sont situés sur le campus principal de l’UdeS: Tout-petit,
Toute-petite et Au cœur des Mésanges. Et les besoins ne dérougissent pas, selon la directrice générale du CPE Tout-petit, Toute-petite, Lyne Bélanger. > «Il ne passe pas une semaine sans
qu’on n’ait pas d’appels de > parents désespérés, des étudiants ou des travailleurs sur le > campus qui n’ont pas de place.» > — Lyne Bélanger, directrice générale du CPE
Tout-petit, > Toute-petite Le son de cloche est le même du côté de la directrice générale du CPE Tout-petit, Toute-petite, Lyne Bélanger. «Je ne peux qu’être soulagée», mentionne-t-elle à
propos de la clause de droit acquis. Dans un mémoire daté de la fin avril 2025, l’UdeS recommandait au gouvernement d’exclure du projet de loi 95 les enfants de parents étudiants ainsi que
les enfants d’employés qui travaillent dans une entreprise ayant un service de garde en milieu de travail. «La discussion sur la priorisation, c’est une discussion qui a lieu juste parce
qu’il n’y a pas assez de places pour tout le monde», évoque Christine Labrie. UN MOTEUR POUR L’ACCÈS AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES Pour Ève Lapointe, une maman étudiante, l’accès à un CPE
directement sur le campus l’université a complètement changé sa vie. «J’étais maman monoparentale de mon garçon. J’espérais pouvoir commencer un baccalauréat et j’ai vraiment attendu d’avoir
une place pour m’inscrire», explique-t-elle. Son premier enfant est maintenant âgé de 9 ans. Elle a également maman d’une petite fille de trois ans qui fréquentent désormais le CPE
Tout-petit, Toute-petite. Elle a dû attendre un an et demi avant de commencer son baccalauréat à la Faculté des sciences, faute de place dans les CPE du campus. «J’étais dans une situation
quand même assez précaire. La seule façon de m’organiser était d’avoir un CPE qui était sur mon milieu d’études», raconte-t-elle. > Le manque de places en CPE est un frein à l’accès aux
études > supérieures pour plusieurs parents, selon Lyne Bélanger. «Ce que je trouve merveilleux d’avoir un CPE sur le campus, c’est vraiment d’avoir la tranquillité d’esprit», explique
Maud Coussa-Jandl, une employée de l’UdeS qui a un enfant qui fréquente le CPE Tout-Petit, Toute-Petite. Elle est aussi membre du conseil d’administration du CPE. Avant d’obtenir une place
dans un des CPE qui se trouve sur le campus principal, elle a dû voyager entre Rock Forest, Fleurimont et l’Université de Sherbrooke afin de faire la route entre la maison, la garderie et le
travail. «Avoir quelque chose à proximité [du travail], pour moi ç’a été la tranquillité d’esprit», explique celle qui a elle-même fréquenté une garderie sur le campus principal lorsqu’elle
était enfant. > Au total, 95 % des places de l’installation du Petit Campus du CPE > Au cœur des Mésanges sont occupées par des enfants de parents qui > sont aux études à l’UdeS.
Du côté du CPE Tout-Petit, > Toute-Petite, on retrouve 23 % de parents aux études et 77 % de > parents membres du personnel. Le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat
de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) constate aussi l’important besoin de places en garderie sur le campus, explique le directeur aux affaires politiques et externes, Marc-Olivier Jacob.
L’association étudiante a un partenariat de 80 places avec le CPE Au cœur des mésanges pour l’installation du Petit Campus sur le campus principal. Une personne étudiante sur deux possède un
revenu annuel de moins de 20 000 $ par année, rappelle-t-il. «Le premier enjeu pour les parents étudiants, ce sont les places en CPE. «On l’a vu déjà cette année de notre côté avec des
parents qui viennent nous voir. Ils sont désespérés parce qu’ils vont se retourner vers le privé. Ils n’ont pas nécessairement les moyens», résume-t-il.