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Alors que Québec s’apprête à revoir en profondeur son régime forestier, les acériculteurs du Québec demandent à être reconnus comme des acteurs à part entière de la forêt publique. > Ils
demandent au gouvernement Legault d’inscrire leur importance > noir sur blanc dans la réforme du régime forestier, présentement > à l’étude à l’Assemblée nationale. Celui-ci, imaginé
sous le principe de la triade, vise à délimiter trois zones dans la forêt publique. Une pour des aires protégées, une pour une forêt à usage mixte similaire à ce qui se fait présentement et
une zone «d’aménagement forestier prioritaire», destinée à une exploitation intensive par l’industrie. Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) réclament la même place que
l’industrie forestière dans ces zones prioritaires, et d’y aménager de nouvelles érablières. Le projet de loi ne prévoit pour l’instant que le droit de préserver les permis déjà octroyés. À
LIRE AUSSI Ils veulent aussi être explicitement nommés dans les parties consultées en marge de la planification des zones et s’opposent à la disparition des structures locales de
concertation, que le projet de loi, porté par la ministre Maïté Blanchette Vézina, prévoit remplacer. Le président des PPAQ, Luc Goulet, estime que Québec doit donner plus d’espace aux
érablières dans la forêt publique pour mettre en œuvre l’entente signée la semaine dernière, qui prévoit 50 000 hectares de forêt publique pour les projets acéricoles d’ici 20 ans. «Le
ministère des Forêts s’est d’ailleurs rendu à nos arguments [...] Maintenant, pour concrétiser cette promesse, le nouveau régime forestier doit être adapté», affirme-t-il dans un communiqué.
SONDAGE M. Goulet, qui sera de passage en commission parlementaire vendredi, s’appuie sur un sondage commandé par les PPAQ pour réclamer des modifications au projet de loi. > Celui-ci,
réalisé par Léger auprès de 1003 répondants, indique > que les Québécois préfèrent de loin les producteurs acéricoles > à l’industrie forestière. Il révèle que 44 % des répondants
aimeraient que le Québec produise plus de sirop et moins de bois, alors que l’affirmation inverse obtient 18 % d’appui. Le coup de sonde souligne aussi que 45 % des Québécois trouvent que le
gouvernement n’en fait «pas assez» pour assurer l’équilibre entre les différents usages de la forêt. 28 % jugent qu’il en fait «juste assez» et 2 % «trop». Finalement, le sondage confirme
un amour presque unanime pour les producteurs acéricoles, qui jouissent d’un fort appui du public. 95 % des répondants se disent «fiers» de la production de sirop, 84 % se disent d’accord
pour accorder un statut spécial de protection aux érables et 81 % considèrent les producteurs comme des «protecteurs» de la forêt.