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Le Château Laurier Québec est actuellement à construire une serre dans son stationnement intérieur. Elle sera destinée à la culture de champignons et de fines herbes pour le service de
traiteur de l’établissement. Si plusieurs hôtels de la région possèdent des jardins sur leur toit ― dont le Château Laurier ― l’établissement situé au coin de la Grande Allée serait le
premier de la région à utiliser ce type d’environnement. Un tel environnement peut sembler hostile, mais il serait aussi propice à la culture de champignons, de par sa noirceur et le
contrôle de l’humidité, détaille Corinne Lafrance-Girard, qui est en charge du développement durable de l’établissement. Présentée lundi lors d’une conférence au Sommet Québec Capitale
Climat, l’initiative illustre les efforts de l’hôtel pour améliorer son bilan énergétique. La direction de l’hôtel y voit deux avantages: favoriser l’autoapprovisionnement et optimiser ses
espaces. L’hôtel collabore avec les Urbainculteurs pour mener à terme le projet. > «Un stationnement peut avoir plus d’une vocation. Il faut y > réfléchir et voir comment on peut
bonifier ses usages.» > — Corinne Lafrance-Girard, directrice des projets spéciaux au > Château Laurier L’Hôtel Château Laurier Québec n’en est pas à ses premières initiatives en
matière de développement durable. Il a été parmi les premiers dans son secteur d’activités à adopter une politique verte, il y a près de 15 ans. En 2021, l’hôtel avait fait l’acquisition
d’un robot de compostage dans ses cuisines. «Pour nous, c’est une façon de pousser notre réflexion plus loin. On veut attirer les clients qui ont les mêmes valeurs que nous. Même si ça ne
plaît pas à tous, on garde le cap», affirme Mme Lafrance-Girard. CONTRER LES ÎLOTS DE CHALEUR Créer des jardins de pluie pour contrer les îlots de chaleur. Cette autre initiative est celle
du Centre culture et environnement Frédéric Back. Récemment, le Centre a retiré des cases de son stationnement pour y aménager des jardins de pluie. Ces petits bassins favorisent la
rétention de l’eau de pluie et viennent ainsi diminuer l’effet «îlot de chaleur». L’aménagement a été réfléchi avec l’organisme Vivre en ville, qui y avait d’ailleurs expérimenté parmi les
premiers toits végétaux à Québec. Le Centre Frédéric Back veut ainsi faire la preuve que des interventions concrètes sont possibles pour toutes les entreprises, peu importe leur taille. «Le
Centre, une petite entreprise d’économie sociale en opération depuis 2003 avec un budget annuel de seulement 1,2 million de dollars et sans professionnel dédié à temps plein, est fier
d’avoir réalisé plusieurs interventions tangibles en décarbonation et en adaptation», a souligné le président du conseil, Alexandre Turgeon. LE PHARE DU PORT DE QUÉBEC Le Port de Québec est
«un immense terrain de jeu» pour les entreprises et les jeunes pousses qui veulent y tester leurs innovations vertes, invite Pierre-Luc Gosselin, directeur intelligence d’affaires au Port de
Québec. Pour les accompagner, l’administration portuaire a mis sur pied Le Phare, un laboratoire d’innovation qui vise à mailler les partenaires et les entreprises. Les projets affluent
déjà. Parmi eux, le Port remplacera sous peu des voies ferrées sur son territoire par des dormants faits en plastique recyclé, lesquels ont été conçus par une jeune entreprise québécoise.
«On en a achetés 60 pour débuter. Ceux-ci peuvent durer 60 ans. […] Notre objectif est de faire plus. Pourquoi pas remplacer toutes nos infrastructures goudronnées dans le futur?» de lancer
le directeur du Port. UN AÉROPORT CARBONEUTRE? Un aéroport peut-il être carboneutre? À première vue, cela peut sembler contradictoire, alors que les déplacements en avion sont souvent
pointés du doigt pour leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais ce n’est pas impossible d’y arriver, croit l’administration de l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec. >
YQB a un objectif ambitieux: celui d’être carboneutre en 2040, > alors que la plupart des installations aéroportuaires dans le monde > visent 2050. Depuis 2016, YQB a diminué de 50 %
ses émissions de GES, confirme Katéri Ouellet, directrice Environnement pour YQB. «On est en voie de devenir, d’ici la fin de l’année, le premier aéroport au pays à avoir une flotte de
véhicules entièrement électrique. On va dans la bonne direction», a-t-elle donné comme exemple. MOBILISER LES EMPLOYÉS Ces projets et plusieurs autres ont été présentés au Sommet Québec
Capitale Climat. Tous avaient le même objectif: en inspirer d’autres. Mais, qu’est-ce qu’une bonne initiative? «Une bonne initiative est celle qui mobilise toute l’organisation», répond
Clémence Lallouz, directrice de Futur simple. «Il faut que les employés soient mis à contribution.» Face à un changement, certains employés peuvent craindre de voir leurs tâches s’alourdir
ou même de perdre leur emploi, soutient-elle. «Ces actions deviennent celles de toute l’organisation. Il vaut mieux partir de la base et, surtout, ne pas imposer des mesures aux employés»,
conseille-t-elle. > Des projets mobilisateurs rayonneront sur toute l’organisation, en > plus de favoriser le recrutement et la rétention des employés, de > réduire les coûts et
d’augmenter la productivité. Les entreprises qui réussissent à créer un sentiment d’appartenance autour des actions climatiques auraient un avantage concurrentiel, selon l’intervenante. «La
transition énergétique, c’est un mouvement de fond. On peut faire le parallèle avec la transition numérique: parfois, ça prend une motivation supplémentaire, mais ça vaut le coût.»