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« Nous sommes l’une des premières entreprises à émerger de l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke. Nos liens étroits avec l’Institute for Quantum Computing de l’Université de
Waterloo, où enseigne mon associé, nous situent ainsi à l’interstice de deux des plus grands instituts de recherche en sciences quantiques au monde », précise Jérôme Bourassa, cofondateur de
Qubic. Ce qui distingue Qubic est sa capacité à exploiter la mécanique quantique pour produire des signaux d’une fidélité inégalée et pour filtrer plus efficacement les interférences
nuisibles. L’entreprise est à finaliser un prototype qui sera opérationnel cet été afin d’en évaluer la performance. « Parallèlement, nous avons construit un prototype de système radar de
façon analogique, donc un jumeau classique, qui servira de plateforme de comparaison pour évaluer les gains du quantique. » DE LA PHYSIQUE AU MONDE DES AFFAIRES Les sciences quantiques
passionnent Jérôme Bourassa depuis des années et a d’ailleurs influencé son choix d’études, la physique. Lorsque l’opportunité de créer quelque chose de pratique et nouveau s’est présentée,
il n’a pas hésité à se lancer en affaires. Il a cependant réalisé que, de l’idée à sa commercialisation, il avait tout un monde à apprendre. « Comment monter un modèle d’affaires, approcher
les clients, dénicher les bons talents… tout cela était nouveau pour moi! En étant accompagné par l’ACET, j’ai appris à prioriser, à interpréter, à m’orienter dans la trajectoire d’une
entreprise. Cela m’a aussi permis de développer un réseau de contacts liés à l’entrepreneuriat et à la gestion. » En fait, l’accompagnement de l’ACET permet aux entreprises d’ajouter de la
profondeur à leur direction sans avoir à embaucher une personne qui serait difficile à trouver et dispendieuse à rémunérer. L’ACET permet ainsi à ses entreprises d’investir dans les éléments
les plus cruciaux à la commercialisation ou au développement du produit à court terme, tout en ayant accès à des conseils de professionnels dans tous les domaines d’affaires. Qubic propose
un produit très novateur. « Il y a une grande part d’éducation pour expliquer ce que l’on fait, sa pertinence, son utilité. J’ai appris à mieux vulgariser, à parler le langage des gens à qui
je m’adresse, par exemple des bailleurs de fonds. Aussi, il s’agit d’une technologie au stade de maturité très jeune. Les démonstrations qu’on peut faire aujourd’hui sont limitées et ne
sont pas à la hauteur de ce qu’on peut espérer. On est dans le _hardware _: construire des prototypes, c’est coûteux et long à faire. De plus, le quantique vient avec certaines fragilités.
Mais comme toute nouveauté, ce sont des défis que nous savons comment surmonter un jalon à la fois. » DÉVELOPPER LES BONS MARCHÉS L’une des composantes individuelles créées par Qubic pour
son prototype pourrait avoir des marchés secondaires. « On a développé des amplificateurs qui ne génèrent pas de chaleur; avec de petits ajustements, ils pourraient se retrouver dans des
satellites, par exemple, afin de les rendre plus efficaces. » Outre ce produit qui sera commercialisé d’ici 2026, Qubic entame une ronde de financement afin de pouvoir proposer, d’ici cinq
ans, son prototype à des clients dans les secteurs de l’aérospatiale, de la défense et en sécurité. « Bien que la technologie de Qubic puisse être utile dans plusieurs marchés, à l’étape de
croissance où se trouve l’entreprise, choisir le bon premier marché porteur est crucial, dû à des ressources et fonds limités. Ce point est central dans le processus d’accompagnement du
programme de l’ACET », précise Michel Brouillette, directeur du développement des affaires à l’ACET Quantique.