Zs solution assemblage: du terrain de basket à l’atelier d’assemblage

Zs solution assemblage: du terrain de basket à l’atelier d’assemblage

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Alors coéquipiers pour l’équipe nationale de basketball en fauteuil roulant, les deux hommes développent rapidement un lien fort. «On avait les mêmes valeurs, se rappelle Nambia Basile


Soulama. Alain avait le souci de venir en aide aux coéquipiers. Quand un membre de l’équipe avait un problème d’ajustement de fauteuil, tout de suite, il était le premier à l’aider. La


chimie a commencé comme ça.» Monter et réparer des fauteuils roulants, c’est maintenant le cœur de ZS Solution Assemblage que possèdent les deux hommes à Sherbrooke. L’entreprise est


spécialisée dans l’assemblage, la réparation d’engins à deux roues, de chaises roulantes et le montage de trousses d’assemblage pour des magasins à grande surface. NE PAS JUGER AU PREMIER


REGARD Simande Alain Zongo et Nambia Basile Soulama ont tous deux été frappés par la poliomyélite en bas âge. La poliomyélite s’attaque au système nerveux des personnes. Le virus peut


entrainer une paralysie permanente des bras et des jambes en quelques heures, selon l’Organisation mondiale de la santé. Une infection sur 200 engendre une paralysie irréversible qui affecte


généralement les jambes, indique-t-on. M. Zongo a contracté la maladie à l’âge d’un an. Jusqu’à l’âge de 14 ans, il n’avait pas de fauteuil, de vélo ou de tricycle pour se déplacer. «Je me


promenais par terre pour aller apprendre la mécanique. C’est dans les années 1990 que j’ai obtenu mon premier vélo. J’ai commencé les sports en 1998.» Le scénario est similaire pour M.


Soulama qui a été frappé par la poliomyélite à l’âge de 4 ans. «On m’a raconté que j’étais en train de jouer au soccer avec des amis et à un moment donné je me suis écroulé et mes jambes se


sont mises à trembler. [...] Il n’y avait pas de vaccin.» Lui aussi a été contraint d’attendre quelque temps avant d’obtenir un support pour se déplacer. C’est finalement la paroisse dans


laquelle il habitait qui lui a acheté son premier tricycle. En contrepartie, son père a travaillé pour l’organisation afin de rembourser le tricycle, explique-t-il. «Ça m’a permis de sortir


de la maison. C’est aussi ça qui m’a permis d’apprendre un métier.» En se lançant dans l’entrepreneuriat, les deux hommes ont fait face à de la stigmatisation. Certaines personnes ne


croyaient pas en leur capacité de mettre sur pied une entreprise en raison de leur handicap. Les gens se questionnaient notamment sur leur capacité à transporter les pièces, comme ils sont


en fauteuil roulant. Leur souhait? Que les employeurs ne jugent pas les capacités d’une personne au premier regard. «Il faut donner la chance à la personne qui est en face de toi. Il faut


l’essayer, lui donner la chance de prouver ce qu’elle peut faire avant de la juger. Je pense que beaucoup d’entrepreneurs passent à côté d’une main-d’œuvre de bonne qualité tout simplement


parce qu’ils n’ont pas donné la chance à la personne de prouver ce qu’elle est capable de faire», résume M. Soulama. ENTREPRENEURS EN AFRIQUE Avant de déménager au Canada, Simande Alain


Zongo avait son entreprise de mécanique tandis que Nambia Basile Soulama exploitait une entreprise de réparation d’appareils électroniques, en plus de jouer tous deux sur l’équipe nationale


de basketball. Pour développer ses compétences et se spécialiser en électronique, Nambia Basile Soulama a pris la décision de quitter son village d’origine, situé à l’ouest du Burkina Faso,


afin d’aller habiter à Ouagadougou, la capitale. Les opportunités d’apprentissages y étaient plus grandes. En 2001, la femme de M. Soulama a participé aux Jeux de la Francophonie qui se


déroulaient au Canada. C’est à ce moment que leur vie a pris un nouveau tournant. L’ouverture de la société canadienne et les nombreuses possibilités pour les personnes vivant avec un


handicap l’ont interpellée. «Quand elle est venue ici, elle a vu qu’il y avait plusieurs opportunités. C’était vraiment différent de ce que nous vivions en Afrique. Elle m’en a parlé. J’ai


quitté mon village pour aller à Ouagadougou pour une meilleure vie. S’il y a une autre meilleure vie quelque part, c’est ça l’objectif, se remémore M. Soulama. On veut se sentir autonome,


valorisé. On veut se sentir “humain”.» C’est donc en novembre 2007 que Nambia Basile Soulama est arrivé à Sherbrooke. Simande Alain Zongo a foulé le sol canadien un an plus tard. LE RÔLE CLÉ


DE PHYSIPRO ZS Solution Assemblage n’aurait pas pu voir le jour sans l’entreprise sherbrookoise Physipro, qui se spécialise dans la conception, la fabrication et la distribution d’aides


techniques à la posture et à la mobilité. Avant de se lancer en affaires, les deux hommes ont travaillé pour cette entreprise où ils préparaient les pièces pour les fauteuils roulants. «En


2020, notre patron [Mario Ouellet, PDG de Physipro] a eu l’idée de faire démarrer des entreprises dans sa propre usine. On a saisi l’occasion.» Avec le soutien de ce dernier, ils ont lancé


ZS Solution Assemblage, qui est désormais un sous-traitant de Physipro. À cause de la pandémie de la COVID-19, l’entreprise a démarré dans le sous-sol de Nambia Basile Soulama. ZS Solution


Assemblage, qui compte cinq employés, est maintenant installée dans les locaux de Physipro. L’idée derrière ZS Solution Assemblage est de donner un coup de pouce aux entreprises qui ont du


retard dans leur production ou bien qui manquent de main-d’œuvre pour réaliser leur projet. Les deux entrepreneurs souhaitent aider les entreprises à remédier à la pénurie de main-d’œuvre en


œuvrant à titre de sous-traitant. En plus de l’assemblage de fauteuils roulants, ils effectuent aussi de la réparation et de l’entretien de vélos et de fauteuils roulants pour des


particuliers. Les deux hommes d’affaires sont aussi ouverts à développer le créneau de la confection de divers ensembles d’assemblage pour des magasins de grande