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Ces signes de progrès vers une trêve temporaire surviennent alors que l’envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a exprimé son optimisme en début de semaine quant à
la négociation d’un accord visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas et à restituer d’autres otages capturés lors de l’attaque qui l’a déclenchée. La porte-parole de la
Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré aux journalistes qu’Israël «appuyait et soutenait» la nouvelle proposition. Pour sa part, le Hamas a déclaré dans un communiqué avoir reçu la
proposition et l’examiner de manière responsable dans le but de servir les intérêts du peuple, «de lui apporter une aide et de parvenir à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza».
Le Hamas avait précédemment affirmé avoir convenu avec M. Witkoff d’un «cadre général» d’accord qui conduirait à un cessez-le-feu durable, au retrait total d’Israël de Gaza, à un afflux
d’aide et au transfert du pouvoir du groupe militant à un comité politiquement indépendant composé de Palestiniens. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a refusé de mettre fin
à la guerre tant que tous les otages n’auront pas tous été libérés et que le Hamas ne sera pas détruit ou désarmé. Il a déclaré qu’Israël contrôlerait Gaza indéfiniment et faciliterait ce
qu’il appelle l’émigration volontaire d’une grande partie de sa population. Les Palestiniens et la majeure partie de la communauté internationale ont rejeté les projets de réinstallation de
la population de Gaza, une décision qui, selon les experts, serait probablement contraire au droit international. QUELQUES DÉTAILS DE LA NOUVELLE PROPOSITION Steve Witkoff n’a pas rendu
publique sa dernière proposition, mais un responsable du Hamas et un responsable égyptien ont confirmé indépendamment certains détails, sous couvert d’anonymat. Ceux-ci affirment que le
cessez-le-feu prévoit une pause de 60 jours dans les combats, des garanties de négociations sérieuses menant à une trêve durable et l’assurance qu’Israël ne reprendra pas les hostilités
après la libération des otages, comme il l’a fait en mars. Le Hamas libérerait dix otages vivants et plusieurs corps pendant la trêve de 60 jours, en échange de plus de 1100 Palestiniens
emprisonnés par Israël, dont 100 purgent de longues peines après avoir été reconnus coupables d’attaques meurtrières. Chaque jour, des centaines de camions transportant de la nourriture et
de l’aide humanitaire seraient autorisés à entrer à Gaza, où, selon les experts, un blocus israélien de près de trois mois a poussé la population au bord de la famine. DES QUESTIONS DIVISENT
TOUJOURS Depuis plus d’un an et demi, des modalités du cessez-le-feu perturbent les négociations menées par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar. Israël souhaite un cessez-le-feu temporaire
pour libérer davantage d’otages, alors que le Hamas réclame la permanence de celui-ci. Israël craint qu’un cessez-le-feu durable et un retrait immédiat ne confèrent au Hamas une influence
significative à Gaza, même s’il abandonne le pouvoir officiel. Avec le temps, le Hamas pourrait être en mesure de reconstruire sa puissance militaire et de lancer à terme de nouvelles
attaques du type de celles du 7 octobre. Le Hamas a été largement affaibli militairement et a perdu la quasi-totalité de ses principaux dirigeants à Gaza. Le groupe craint probablement que
la libération de tous les otages sans cessez-le-feu permanent ne permette à Israël de lancer une campagne encore plus dévastatrice visant à détruire le groupe. Le Hamas a déclaré qu’il ne
libérerait les otages restants – son seul atout – qu’en échange d’une libération davantage de prisonniers palestiniens, d’un cessez-le-feu durable et d’un retrait israélien complet. Le Hamas
détient toujours 58 otages. Environ un tiers seraient en vie, même si beaucoup craignent qu’ils soient en grave danger si la guerre se prolonge. Les hostilités ont repris après l’attaque du
Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle des militants ont pris d’assaut Israël, tuant quelque 1200 personnes, principalement des civils, et en enlevant 251 autres. L’offensive de
représailles israélienne a tué plus de 54 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas la distinction entre les
victimes civiles et les combattants.