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Le président de la Ligue canadienne de hockey (LCH), Dan MacKenzie, garde la tête froide devant la menace américaine. Il martèle que les trois ligues qu’il représente, la LHJMQ, l’OHL et la
WHL, demeurent le fournisseur officiel de la Ligue nationale de hockey. Le dirigeant cite en exemple les 170 joueurs figurant sur la liste finale de la Centrale de recrutement (sur 257) en
vue du prochain repêchage de la LNH. «Nos équipes doivent continuer de bien développer les joueurs en offrant de bonnes installations, de bons programmes d’entraînement et de nutrition»,
répète-t-il. LA MEILLEURE OPTION Si MacKenzie refuse de céder à la panique, c’est parce qu’il s’en remet au bon jugement des joueurs, des familles et des agents. Le numéro un de la LCH
rappelle que la NCAA est une ligue beaucoup plus vieille qui ne conviendra pas à tout le monde. «La question que les joueurs de 18 ou 19 ans devront se poser, c’est s’ils sont vraiment prêts
à aller jouer dans la NCAA contre des joueurs de 22, 23, 24 ou 25 ans», argumente-t-il. Nommé à la présidence de la Ligue canadienne en 2019, Dan MacKenzie persiste à croire que les 60
clubs de la LCH continueront d’être la meilleure option pour les jeunes de 16 à 20 ans en leur offrant un meilleur temps de jeu et des rôles de premier plan. «À moins de parler d’un joueur
exceptionnel, il est peu probable que les joueurs puissent retrouver cet environnement favorable ailleurs», estime-t-il. UN DOUTE A ÉTÉ SEMÉ MacKenzie comprend l’inquiétude qui a gagné
plusieurs organisations. Les départs ont été nombreux dans le reste du pays, Keaton Verhoeff et Cole Reschny ayant d’ailleurs rompu leur association avec les Royals de Victoria pour joindre
les rangs de North Dakota dans la seule journée de vendredi. Au Québec, on s’attend à ce que Justin Poirier du Drakkar annonce qu’il déménagera aux États-Unis la saison prochaine, sans
parler de l’hésitation de Justin Carbonneau de l’Armada. Le contexte actuel plonge plusieurs petits marchés — ils sont nombreux dans la LHJMQ — dans l’incertitude. ET LES PETITS MARCHÉS? Les
petites villes ont-elles encore un avenir dans le hockey junior canadien? «Medicine Hat n’est pas un gros marché, cite en exemple Dan MacKenzie. Les Tigers ont un bon entraîneur, une bonne
organisation, ils traitent bien leurs joueurs et ils font les choses de la bonne façon. Je ne pense pas que ça ait rapport à la taille du marché ou à l’argent.» Le président de la LCH promet
de ne pas rester les bras croisés, mais il ne voit pas le jour où les trois circuits canadiens décideront de piger dans leurs poches pour égaler les offres des universités américaines,
certaines évaluées à quelques centaines de milliers de dollars par an. MacKenzie attendra de voir ce qui va se passer après le prochain repêchage de la LNH, lors duquel plusieurs joueurs
visés pourraient perdre leur admissibilité dans la NCAA après avoir décidé de signer un premier contrat professionnel. «On prendra des décisions, on va s’ajuster et réagir, promet-il en
évoquant le potentiel des contrats de commandites. Nos joueurs sont des étudiants-athlètes et je ne pense pas que ça va changer, mais on va faire tout ce qui est possible pour s’assurer que
nos ligues soient le meilleur endroit pour eux.» UN NOUVEAU FORMAT? Enchanté par la qualité du tournoi rimouskois, Dan MacKenzie n’a dit que du bien à dire à propos du «travail phénoménal»
effectué par le comité organisateur dirigé par Sébastien Noël. Le format du tournoi de l’an prochain à Kelowna demeurera inchangé, mais le grand patron de la LCH n’exclut pas de le réformer
dans un futur rapproché. «Je ne pense pas que le tournoi de la Coupe Memorial soit à réparer, précise-t-il. Il faut se remettre en question et essayer de penser à de nouvelles idées pour
susciter de l’intérêt. Nous ne voulons pas diminuer le prestige de la Coupe Memorial et c’est important de respecter l’histoire et la tradition.» La finale de dimanche opposera les Kings de
London aux Tigers de Medicine Hat.