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Parce que beaucoup voyageurs investissent un temps considérable à comparer les prix en ligne pour trouver les meilleures offres sur les vols et l’hébergement, il serait dommage de voir ces
gains s’envoler à cause de frais parfois cachés ou méconnus. Et il y en a tout plein. Il y a des frais de conversion, des frais de retrait, des frais de guichet et des frais d’intérêts. Mais
il y a aussi les taux de change et la conversion dynamique des devises. C’est facile s’y perdre et payer dans le beurre. «C’est sournois, parce que tu ne vois pas nécessairement le montant
que tu paies chaque fois. Mais ça peut s’accumuler assez rapidement», dit Andrew D’Amours, cofondateur de Flytrippers, un site répertoriant les aubaines de vols à très bas prix. LE MEILLEUR
MOYEN DE PAIEMENT EN VOYAGE Ce dernier a visité 75 pays, et il n’a jamais retiré de l’argent au Québec avant de s’envoler vers une destination à l’étranger. «Jamais, même pas une seule fois.
Certes, c’est pratique avoir du liquide avant de partir, mais tu dois en payer le prix», lance M. D’Amours. > Par exemple, le 27 mai, obtenir 500 $US chez Desjardins coûtait > 706,90
$ canadiens, alors que le taux de change du jour était de > 690,75 $ canadiens pour la même somme. Tant Andrew D’Amours que le gouvernement du Canada recommandent de payer autant que
possible par carte de crédit plutôt qu’en argent comptant. «Les émetteurs de cartes de crédit imposent généralement des frais pour les transactions internationales, et vous pourriez profiter
d’un meilleur taux de change et de frais moins élevés que si vous changez de l’argent», est-il écrit sur le site du gouvernement canadien. La plupart des cartes de crédit, dont celle avec
Desjardins, avec la Banque Nationale et avec BMO, imposent des frais de conversion en devise étrangère de 2,5 %. Et cela n’inclut pas le taux de change du jour, bien entendu. «On conseille
alors de payer ses achats à l’étranger avec des cartes de crédit sans frais de conversion. Toutefois, très peu de banques offrent cette option au Québec», avance Marie-Ève Leclerc,
directrice du contenu Web à Milesopedia, expert en programmes de fidélité, cartes bancaires et conseil voyage. Elle me dit que seule la Banque Scotia offre ce type de carte, ce qu’une brève
recherche en ligne semble confirmer. L’institution financière propose notamment les cartes American Express Or, American Express Platine et Visa Infinite Passeport, toutes exemptes de frais
de conversion. > Malgré tout, Andrew D’Amours recommande toujours d’avoir de > l’argent américain en cas d’imprévu, peu importe la > destination. Cette devise est pratiquement
acceptée partout, alors > que le dollar canadien, non. «Tu peux toujours te _démerder_ avec ça», ajoute-t-il. ATTENTION AUX RETRAITS À L’ÉTRANGER Par contre, certaines devises, comme le
dinar tunisien, se font rares dans les banques québécoises. Et la plupart des transactions sont en argent comptant dans ce pays du Maghreb. «Tu n’auras peut-être pas le choix de retirer
là-bas, surtout si tu ne t’y prends pas d’avance ici», certifie le porte-parole de CAA-Québec, Simon Bourassa. Celui-ci déconseille de retirer de l’argent au bureau de change à l’aéroport,
pour s’éviter une «mauvaise surprise». «Le comptoir de devise offre les pires taux de change. À l’image de la bouteille d’eau qui coûte 6 $ au lieu de 2 $ à l’aéroport», illustre le
cofondateur de Flytrippers. > Il conseille de retirer de l’argent dans une banque à > l’étranger, car les frais de transaction y sont généralement > minimes, voire inexistants,
contrairement à ceux facturés par un > guichet indépendant dans une ruelle. Si les cartes de crédit sont la meilleure option pour payer au terminal, il est tout autre pour les retraits en
argent, en raison de l’avance de fonds. «Les frais de crédit [intérêts] sur une avance de fonds s’appliquent dès le jour de la transaction. À titre de comparaison, vous avez un délai d’au
moins 21 jours pour rembourser les achats faits avec votre carte de crédit sans devoir payer de frais de crédit», indique Desjardins sur site web. Les intérêts sur les avances de fonds
oscillent entre 13 % à 22 %, selon la carte de crédit que vous avez. «Ça peut être assez terrible», commente Andrew D’Amours Pour éviter cela, il faut d’abord payer son dû, et ensuite
prépayer le montant que vous allez retirer. Ou bien se procurer une carte de crédit prépayée, comme le proposent Marie-Ève Leclerc et Andrew d’Amours. «Les cartes de crédit prépayées sont
très avantageuses pour retirer de l’argent à l’étranger. Il y a la carte Wise, Wealthsimple et celle de la Banque EQ», donne en exemple Mme Leclerc. «C’est un peu comme une carte de débit.
Il n’y pas d’enquête de crédit et une remise de 0,5 %. Ce n’est pas énorme, mais elle ne charge aucuns frais de conversion», poursuit Andrew D’amours. > Quant à la carte de débit, elle
est probablement la pire pour > retirer de l’argent en voyage, fait savoir M. D’Amours. C’est également ce qui est mis de l’avant dans un comparatif réalisé par Milesopedia. Il y a une
différence de près de 30 $ de frais sur un retrait de 500 $US entre une carte de crédit prépayée et une carte débit. Ça fait beaucoup de cartes, j’en suis conscient. Mais au moins vous
connaissez maintenant toutes les options qui s’offrent à vous. Et pour terminer, lorsque vous retirez de l’argent, toujours sélectionner la devise locale et non le montant en dollars
canadien au guichet. «Il te facture 5 à 7 % de plus que le taux de change si tu sélectionnes le retrait en dollars canadiens», indique M. D’Amours. Il s’agit de la conversion dynamique des
devises. Ce conseil s’applique également au terminal de paiement avec une carte bancaire. «Il faut toujours refuser, même si ça semble naturel de payer en dollars canadiens. C’est un piège
facile», conclut la directrice du contenu Web chez Milesopedia.