Play all audios:
«MA FAMILLE S’IMAGINE QUE JE ME PRÉLASSE DES HEURES DANS UN FAUTEUIL» : LA VIE ÉTONNANTE DES MODÈLES NUS, HÉRITIERS D’UNE TRADITION ARTISTIQUE EN DÉCLIN RÉCIT - Plusieurs centaines de
personnes se mettent à nu chaque jour devant un parterre de dessinateurs, contre rémunération. Une profession centenaire négligée depuis que le milieu artistique a préféré l’abstraction au
figuratif. Lorsqu’elle était étudiante, Marie-Laure, ne pouvant compter sur l’aide financière de ses parents, enchaînait _«les boulots à la con»_. Le démarchage des badauds, place d’Italie,
pour leur faire tester des produits alimentaires de différentes marques reste son souvenir le plus traumatique. _«Il fallait avoir du bagout, ce que je n’ai pas du tout. J’étais nulle,
c’était affreux.» _En quête d’une situation plus confortable, elle décide d’écouter une professeur de dessin qui avait vu dans ses courbes généreuses un «Renoir» et accepte de devenir modèle
vivant contre rémunération. Le principe est simple : se dévêtir et offrir son corps nu à la vue d’une assemblée de dessinateurs, en variant les poses. Pour la mère de Marie-Laure, plutôt
traditionnelle, tendance _«coincée»_, c’était le drame. _«Elle trouvait ça dégueulasse, alors que pour mon père, ça paraissait très amusant»_, se souvient-elle. Aujourd’hui encore, sa
famille s’imagine qu’elle s’allonge dans un fauteuil et attend en regardant le…