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Alors que le bilan sécuritaire et humain des exactions commises après la victoire du PSG est lourd, le mouvement mélenchoniste reproche au ministre de l’Intérieur une expression «
déshumanisante » à l’égard d’« une partie de la population française ». Publicité À peine le coup de sifflet final du match PSG-Inter Milan avait-il retenti samedi soir que les Insoumis
criaient déjà haro sur Bruno Retailleau. En cause : une publication du ministre de l’Intérieur sur X, qui dénonçait, après de premiers incidents recensés dans la capitale, les exactions _«
de barbares (…) venus commettre des délits et provoquer les forces de l’ordre ». _Un qualificatif que n’ont pas du tout digéré les troupes mélenchonistes, donnant lieu, ce dimanche, à une
vive passe d’armes avec le premier flic de France. Premier à s’insurger : le député LFI Antoine Léaument, présent sur les Champs-Élysées pour célébrer la victoire du club parisien. Dans une
vidéo selfie publiée sur le même réseau social vers 1 heure du matin, l’élu de l’Essonne a accusé le ministre de l’Intérieur, après une probable charge des forces de l’ordre, d’_« organiser
le chaos à coups de gaz lacrymogènes ». _Assurant _« n’avoir rien cassé, rien pillé » _comme _« des milliers de supporteurs du PSG », _le parlementaire a d’emblée vu dans cette intervention
policière le symbole de la riposte sécuritaire menée par l’hôte de la Place Beauvau contre _« des gens pacifiques ». « Le barbare, c’est lui »_, a même écrit la figure LFI à l’endroit de
Bruno Retailleau. Si Antoine Léaument a condamné les violences survenues en marge des festivités, il a donné l’impression de prendre davantage le parti des fauteurs du désordre que celui du
maintien de l’ordre. « TOUJOURS LE MOT QU’IL NE FAUT PAS » Alors que le bilan des incidents s’avère lourd (563 interpellations, deux morts et des dizaines de blessés dans plusieurs grandes
villes), Bruno Retailleau s’est attiré les foudres d’autres cadres Insoumis tout au long de la journée de dimanche. _« Il a toujours le mot qu’il ne faut pas. Quand vous dites “les
barbares”, ça veut dire qu’il y a des gens qui sont barbares et d’autres qui sont civilisés. Et dans les termes de Bruno Retailleau, la civilisation, c’est judéo-chrétien »_, a pourfendu le
député LFI Éric Coquerel sur Franceinfo. Son collègue et coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, invité de France 3, a estimé, quant à lui, que le patron des Républicains (LR) _« aurait
mieux fait d’accomplir la mission qui est la sienne - garantir le fait que ces festivités puissent se tenir dans les meilleures conditions possibles -, plutôt que de venir mettre de l’huile
sur le feu »_, voyant dans son expression choc (_« barbares »_) une manière _« de déshumaniser une partie de la population française » _ainsi que des _« relents racistes »_. Quelques heures
après que le député de Marseille a sommé Bruno Retailleau de _« rendre des comptes » _sur les évnènements de la nuit précédente, l’intéressé a totalement assumé ses propos visant les auteurs
des exactions. _« Oui, ce sont des barbares. La barbarie, c’est quand tout devient prétexte à la violence, au plaisir, au désir désinhibé de la destruction et du pillage », _a-t-il
contre-attaqué avec force lors d’une conférence de presse organisée dans l’après-midi, reprochant à La France insoumise, qu’il a rebaptisé pour l’occasion _« La France incendiaire », _d’_«
encourager la violence »_. Avant d’enfoncer le clou : _« Dès que le feu des violences surgit, les LFI se précipitent pour défendre systématiquement ceux qui allument le feu et attaquer ceux
qui sont censés éteindre le feu_. _»_