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Pas de nationalisation, mais un encadrement des prix des péages et des bénéfices utilisés pour financer d’autres modes de transports. Voici les grandes lignes du futur des autoroutes
dévoilées par Philippe Tabarot le mardi 3 juin sur Public Sénat. Publicité Les plans du ministre des Transports se précisent, alors qu’est toujours en cours la grande conférence «Ambitions
France Transports»_,_ pour discuter de l’avenir des mobilités et notamment de celui des autoroutes. Sur Public Sénat, Philippe Tabarot a précisé le mardi 3 juin les réflexions qui se
dessinent autour de l’avenir de ces grands axes routiers. _« Je pense que la meilleure formule est d’encadrer le paiement des péages » _a ainsi insisté le ministre. Aujourd’hui, si les
sociétés d’autoroutes fixent leurs propres tarifs, leur processus est encadré. Or, pour le ministre les sociétés concessionnaires doivent pouvoir faire des profits, _« mais pas de
superprofits »._ Pour Philippe Tabarot, _« c’est plus à l’utilisateur de payer qu’au contribuable ». « Il faut faire payer le juste prix. Quand on utilise une autoroute on doit contribuer à
son entretien ». _Aujourd’hui, l’État perçoit 39% par le biais d’impôts et de taxes, notamment la TVA. Le reste est directement perçu par l’exploitant, qui le répartit comme suit : 30% pour
la construction et la modernisation des autoroutes, 13% pour l’exploitation et le service et 17% de bénéfices selon l’AFSA. Un système que le ministre souhaite modifier. Car les montants
sont loin d’être anodins : les péages actuellement rapportent 13 milliards d’euros par an de chiffre d’affaires. Parallèlement, l’État cherche à financer deux enjeux majeurs : la
décarbonation des autoroutes d’abord, mais aussi le réseau ferroviaire, qui nécessite plus de 4,5 milliards d’euros d’investissement. Le ministre souhaite donc que les bénéfices engrangés
grâce aux péages aillent à ces autres modes de transport qui sont en besoin de financement : «_Quand on utilise une autoroute on doit contribuer à son entretien et au financement d’autres
modes de transports comme les infrastructures ferroviaires ou les routes nationales ». _Le ministre a de fait écarté l’idée d’une nationalisation. Et de citer en contre-exemple l’Espagne,
qui a ouvert la gratuité de ses autoroutes depuis 2018, mais n’arrive plus à financer leur entretien. En revanche, il y aura une modification des règles du jeu prévient le ministre. Le
système de concessions sera moins long. Celles actuelles durent parfois depuis 75 ans. Et c’est justement la fin progressive des concessions, entre 2031 et 2036, notamment celle de la Sanef
fin décembre 2031 et celle d’Escota (appartenant à Vinci autoroutes) le 29 février 2032 qui oblige l’État à se pencher sur le futur des autoroutes. D’abord le ministre _« souhaite finir les
7 années qui restent sur tous les contrats » _a-t-il précisé sur Public Sénat, et, d’ici là, notifier les travaux restant à faire aux sociétés concessionnaires. Des notifications
fondamentales car elles visent l’entretien des routes, or le programme d’entretien se chiffre en centaines de millions d’euros pour Sanef et Escota avait précisé le ministre au _Figaro_ en
mars 2025. _« Nous ne sommes pas dans une négociation_, avait ajouté le ministre._ Les concessionnaires sont tenus de les réaliser. C’est le patrimoine des Français qui est concerné. Les
sociétés concessionnaires doivent restituer ces infrastructures en parfait état. »_