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BIENTÔT UN NUTRI-SCORE POUR LA TOXICITÉ DES PRODUITS MÉNAGERS ET LESSIVES ? Saisie sur le sujet par l’État, l’Anses propose d’apposer deux scores sur les produits d’entretien : un pour
jauger sa toxicité pour la santé, l’autre pour l’environnement. Publicité Un Nutri-score qui indiquerait à quel point un produit ménager est dangereux pour la santé et l'environnement :
c'est la proposition formulée par l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) ce mercredi 5 février. _«Les produits ménagers que nous utilisons au quotidien peuvent contenir des
substances potentiellement toxiques pour la santé et l'environnement»_, résume dans un communiqué l'Anses. Les produits visés sont, par exemple, des lessives ou des liquides
vaisselles, mais aussi des insecticides. La réglementation interdit l'usage de certaines substances dangereuses - tels que perturbateurs endocriniens, cancérogènes... - mais pour
d'autres, elle n'en proscrit l'usage qu'au-delà d'un certain seuil. _«Il est donc possible de les trouver en plus faible quantité dans ces produits»_, rappelle
Pauline Guillou, chercheuse à l'Anses, dans le communiqué. UNE NOTE DE A À E Cette situation rend peu lisible pour le consommateur le degré de risque auquel il est exposé. C'est
dans cette optique que l'Anses, saisie sur le sujet par l'État voici trois ans, a finalement rendu un travail qui propose un système d'étiquetage. Celui-ci rappelle
l'emblématique Nutriscore. Il classerait en effet les produits ménagers de A à E en fonction de ses risques pour la santé et pour l'environnement. Il y aurait donc deux scores
affichés. Pour établir ce classement, l'Anses a testé deux méthodologies. L'une est plutôt axée sur les substances considérées séparément, l'autre sur le produit pris dans son
ensemble. Elles semblent donner des résultats assez proches. Dans les deux cas, une majorité des produits testés obtient le pire score, mais l'Anses appelle à rester prudent sur les
conclusions à en tirer, car elle n'a fait ses expériences que sur un faible nombre d'échantillons. _«Il est difficile de savoir si les scores obtenus avec les produits testés
correspondent à ceux de l'ensemble des produits ou si elle est le reflet de l'échantillonnage»_, admet l'agence qui appelle à tester plus largement ses méthodes. Reste
désormais à savoir si l'État suivra l'avis de l'Anses : _«Il appartiendra aux ministères à l'origine de la saisine de retenir une approche pour catégoriser les produits
et choisir le type d'affichage à apposer sur ceux-ci»_, prévient l'agence. L’idée n’est pas nouvelle : en 2021, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait
annoncé la création d’un «toxi-score» pour les produits ménagers, mais il n’avait finalement jamais vu le jour.