Mort de nahel : sa famille réclame un élargissement de l’enquête à des faits de «faux en écriture publique»

Mort de nahel : sa famille réclame un élargissement de l’enquête à des faits de «faux en écriture publique»

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MORT DE NAHEL : SA FAMILLE RÉCLAME UN ÉLARGISSEMENT DE L’ENQUÊTE À DES FAITS DE «FAUX EN ÉCRITURE PUBLIQUE» Les proches de l’adolescent sont convaincus que les policiers ont consigné une


version fallacieuse des faits. Le juge d’instruction a fait droit à la demande d’investigations déposée par leur avocat. Publicité Les policiers ont-ils menti au sujet de l’intervention qui


a coûté la vie à Nahel ? C’est en tout cas la conviction de la famille de l’adolescent de 17 ans qui réclame, par la voix de son avocat Me Yassine Bouzrou, que l’enquête pour _«homicide


volontaire»_ visant le fonctionnaire Florian M. soit élargie à des faits de _«faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique»_, selon une information révélée par


_Le Parisien_ _, _confirmée au _Figaro_. Concrètement, la famille de Nahel soupçonne les policiers d’avoir consigné dans une fiche dite _«Pégase»_ une version fallacieuse de l’intervention


afin de présenter le mis en cause comme étant en état de légitime défense au moment du tir. D’après une source proche du dossier, _«cette fiche, comme tous les documents rédigés par des


policiers, a une valeur procédurale et peut donc caractériser un faux en écriture publique»_. VERSION MENSONGÈRE ? Dans ce rapport, rédigé par un opérateur du 17 sur les déclarations des


policiers sur place - et que _Le Figaro_ a pu consulter -, il est inscrit, à 8h22 le jour des faits, que _«le fonctionnaire de police s’est mis à l’avant du VL _(véhicule léger, NDLR)_ pour


le stopper. Le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire»_. Or, la scène filmée par un témoin et diffusée dans la foulée sur les réseaux sociaux, met en doute cette


version. Sur les images, la Mercedes jaune conduite par Nahel est d’abord à l’arrêt, deux policiers positionnés sur le côté gauche de la voiture : Florian M. est debout et accoudé sur le


pare-brise, il tient le conducteur en joue. Malgré ce contrôle, Nahel redémarre son véhicule, mais sans _«foncer sur le fonctionnaire»_ qui se déporte légèrement avant de tirer sur


l’adolescent. Près de deux heures après le drame, à 10h11, de nouvelles précisions validant cette première version, sont renseignées sur la fiche Pégase. _«TI720 précise les faits : TM711


_(l'indicatif radio de Florian M. ou de son coéquipier, NDLR) _a aperçu le VL Mercedes circulant dans une voie de bus lorsqu'il a voulu le contrôler. L'individu a refusé de


s'arrêter pour le contrôle. Le VL s'arrête à hauteur de l'impasse Arago. Le moteur coupé est rallumé et le conducteur fonce sur le fonctionnaire de police qui fait usage de


son arme»_. REQUÊTE VALIDÉE PAR LE JUGE D’INSTRUCTION Cela signifie que TI720 rapporte à l’opérateur les faits que Florian M. ou son coéquipier (TM711) lui ont décrits, relatant une mise en


danger du policier qui a riposté pour se défendre. Me Bouzrou soupçonne Florian M. d’avoir, juste après le tir, contacté par téléphone l’un de ses supérieurs afin de lui détailler sa version


des faits, laquelle a ensuite été dictée par ce gradé à l’opérateur et consignée dans la fiche Pégase. À ce titre, Me Yassine Bouzrou réclame que TI720 et l’opérateur soient identifiés et


entendus par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) afin de déterminer si la fiche Pégase a pu être rédigée de façon à maquiller délibérément le déroulé de l’intervention et les


raisons du tir de Florian M. _«En se basant sur ce seul récit, sans la vidéo qui est sortie après, on aurait pu conclure à l'irresponsabilité pénale de Florian M.»_, constate une


source proche du dossier. Cette requête, formulée par Me Bouzrou le 11 juillet, a été accueillie favorablement par le juge d’instruction. Après avoir _«fait droit»_ à la demande, le


magistrat l’a transmise au parquet de Nanterre _«pour appréciation»_ mais ce dernier a considéré, début août, que _«les faits invoqués étaient de nature distincte de ceux objets de


l'information judiciaire, et n'a pas souhaité en saisir supplétivement les juges d'instruction», _nous indique-t-on. En conséquence, la demande formulée par la famille de


Nahel fera l'objet d'une information judiciaire distincte.