«Un rayon de soleil»: qui était Hichem M., tué lors d’un crime raciste dans le Var?

«Un rayon de soleil»: qui était Hichem M., tué lors d’un crime raciste dans le Var?

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«Un rayon de soleil»: qui était Hichem M., tué lors d’un crime raciste dans le Var? Par Elisabeth Pierson et Esther Paolini Il y a 6 jours Suivre Sujets Var Racisme Meurtre Lire dans l’app


Copier le lien Lien copié Mail Facebook X Linkedin Messenger WhatsApp PORTRAIT - Ce Tunisien de 45 ans a été froidement abattu chez lui samedi. Son voisin, qui a tenu des propos racistes, a


revendiqué les faits. La victime est unanimement décrite comme un homme «au grand cœur.»


Passer la publicité Passer la publicité Publicité «Son rire, c’était quelque chose ! Il avait beaucoup d’humour», se souvient Allan, ami et client d’Hichem M., venu déposer une gerbe de


fleurs avec sa fille devant le salon de la coiffure de la victime, à Puget-sur-Argens. La ville varoise est encore sous le choc après le meurtre de ce coiffeur tunisien de 45 ans samedi, 


abattu de cinq balles à son domicile. Un autre homme, d’origine turque, a également été blessé. Le principal suspect, actuellement en garde à vue, était son voisin. Il a ensuite revendiqué


son acte sur les réseaux sociaux, appelant à «tirer» sur des personnes d’origine étrangère. La victime, elle, n’avait jusqu’à présent jamais fait parler d’elle. Hichem M. était unanimement


décrit comme travailleur et généreux.


Hichem M. a été tué de cinq balles à son domicile à Puget-sur-Argens (Var). Facebook personnel «Il avait un grand cœur» Quand Allan est allé se faire couper les cheveux vendredi dernier, il


est resté une bonne heure au salon «Facekoop coiffure» à échanger avec son coiffeur, devenu, au fil du temps, un ami. «Hichem a pris son temps, comme d’habitude. Il avait un grand cœur. Il


m’a offert une brosse spéciale, et je lui disais que je voulais en acheter une. Il m’a dit allez, garde-la !» Toufik, gérant d’une supérette à proximité, abonde : «Il coiffait parfois les


enfants gratuitement. Quand il manquait un euro il s’en fichait, il vous coiffait quand même», ajoute-t-il, saluant un «bon commerçant, gentil, poli.»


Originaire de Kairouan, en Tunisie où résident ses parents et ses sept frères et sœurs, Hichem M. a quitté son pays natal pour «trouver en France un avenir meilleur», selon Maître Mourad


Battikh, qui représente la famille de la victime. «C’était quelqu’un de super, avec une belle aura, belle lumière. Un rayon de soleil», confie à son tour Ahmed. Il s’était d’abord installé


dans le vieux village de Puget-sur-Argens avant d’emménager il y a environ un an dans cette zone commerciale où résidait également le suspect, Christophe B., connu dans le quartier pour


proférer des insultes racistes.


«Il n’aimait pas les musulmans, il avait déjà dit à une dame ’sale arabe, vous puez’», rapporte Sylvia, une habitante de Puget-sur-Argens contactée par Le Figaro. De nationalité française et


adepte du tir sportif, le mis en cause avait «diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux», selon le procureur


de Draguignan, dont le parquet s’est dessaisi au profit du parquet national antiterroriste.


Un malaise latent lié aux propos racistes du suspect ? Certains témoins affirment qu’Hichem ne se sentait pas bien dans ce nouveau logement en raison des invectives du voisin. «Il m’avait


demandé si je connaissais un autre appartement plus proche», indique Toufik. «Hichem était installé à Puget-sur-Argens depuis plusieurs années, et tout se passait bien avec tout le monde…


Sauf avec ce voisin, dans cette résidence où il vivait depuis moins d’un an, après avoir longtemps habité dans un studio au centre du village», a également confié la cousine de la victime à


nos confrères de Var Matin .


En pleurs, Sylvia tient à souligner que le coiffeur était un homme «d’une extrême politesse, parfaitement intégré et bien éduqué». Travaillant du lundi au dimanche, il s’était toujours tenu


à l’écart des «magouilles» et consacrait tout son temps au travail. Il était célibataire et avait pour unique compagnon un chat. «Il était inconnu des services de police», a d’ailleurs tenu


à faire savoir maître Mourad Battikh. «La mort d’Hichem est la conséquence directe d’une atmosphère alimentée par la stigmatisation, les amalgames et la banalisation de la violence raciste»,


estime le pénaliste. Une marche blanche silencieuse est organisée à Puget-sur-Argens, pour lui rendre un dernier hommage.