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Publicité La fabrication de passeports est actuellement à l'arrêt aux Comores dans la foulée de l'inculpation de cinq personnes, dont le chef de la police nationale, dans une
affaire relative à une fraude de passeports, a constaté l'AFP. _«Depuis jeudi, je viens ici en espérant y récupérer mon passeport»_, fulmine un commerçant qui a dû reporter un voyage,
rencontré à quelques pas du ministère de l'Intérieur. L'agent de police devant le portail du service d'immigration confirme: _«La confection des passeports est à l'arrêt
jusqu'à nouvel ordre»_. La semaine dernière, le directeur de la police nationale et le secrétaire général du ministère de l'Intérieur ont été placés sous contrôle judiciaire pour
_«faux et usage de faux et complicité»_ avec assignation à domicile et interdiction de quitter l'île de la Grande-Comore, selon une source judiciaire citée par l’AFP. Dimanche soir, le
ministre de l'Intérieur Fakridine Mahamoud a confirmé dans un communiqué que _«cinq personnes sont inculpées et placées sous contrôle judiciaire du chef de faux et usage de faux de
documents administratifs relatifs à la confection de passeports de l’Union des Comores_», précisant que cette affaire «_a provoqué l'arrêt de la production des passeports»_ Outre les
deux hauts responsables, trois agents de l'opérateur technique Semlex ont aussi été inculpés. Interrogé par l'AFP sur l'ampleur du trafic et son mode opératoire, le ministre
de ce petit archipel de l'océan Indien n'a pas donné suite. «_Un lot de passeports comoriens frauduleux a été découvert dans un pays ami»,_ explique son communiqué, sans préciser
de date, ce qui a suscité l'ouverture d'une enquête dans les services concernés. Il évoque aussi «_une deuxième affaire non connexe»_ concernant_ «des passeports en dehors de toute
base ou procédure requise» _qui fait l'objet d'investigations. Le procureur de la République, Abdou Ismaïl, n'a pas souhaité commenter cette affaire. «_Les fraudeurs
gardaient le numéro d'identification national présent sur le passeport et changeaient le nom, la date de naissance au profit de celui à qui était destiné le document de voyage»_,
explique une source judiciaire.