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NOUVELLE-CALÉDONIE : UNE MILITANTE INDÉPENDANTISTE KANAK AUTORISÉE À QUITTER L'HEXAGONE Publicité Une juge d'instruction a modifié vendredi le contrôle judiciaire de la militante
indépendantiste kanak Frédérique Muliava, poursuivie pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie, lui permettant de quitter l'Hexagone et de rentrer à Nouméa, a
appris samedi l'AFP de sources proches du dossier. Contactés par l'AFP, deux de ses avocats, François Roux et François Saint-Pierre, n'ont pas souhaité s'exprimer à ce
stade. Le second a toutefois confirmé cette modification. Frédérique Muliava est directrice de cabinet du président du congrès de Nouvelle-Calédonie et militante de la Cellule de
coordination des actions de terrain (CCAT). Cette organisation est accusée par le gouvernement d'être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant
14 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts. INTERDICTION DE «PARTICIPER À UNE MANIFESTATION PUBLIQUE» Comme dix autres militants de la CCAT, Frédérique Muliava a été mise en
examen dans la foulée, dans une enquête d'abord instruite à Nouméa. Les investigations ont alors été ouvertes sur des soupçons de complicité de tentatives de meurtres, association de
malfaiteurs, participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens, vols avec arme et destructions, en
bande organisée. Et comme six autres militants indépendantistes, dont le président du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) Christian Tein, Frédérique Muliava avait été
transférée en détention en métropole, à 17.000 km de ses proches. Elle y avait été incarcérée, puis assignée à résidence sous surveillance électronique, avant d'être placée sous
contrôle judiciaire. En janvier 2025, l'information judiciaire a été dépaysée de Nouméa pour être confiée à des juges d'instruction parisiens. C'était le souhait de huit
militants du CCAT, qui dénonçaient des violations répétées de la présomption d'innocence. Vendredi, une juge d'instruction parisienne a estimé qu'il apparaissait
_«disproportionné»_ de contraindre Frédérique Muliava à rester en métropole, loin de ses proches, et de l'empêcher de travailler comme enseignante, selon l'une des sources proches
du dossier. Cette décision fait suite à une demande de ses avocats de lever son contrôle judiciaire. Ils ont finalement obtenu des obligations moindres. Frédérique Muliava est notamment
tenue de ne pas être en contact avec les autres personnes mises en examen du dossier, et de ne pas participer à une manifestation publique en Nouvelle-Calédonie, a-t-on précisé de source
proche. Cette décision peut faire l'objet d'un appel.