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La Cour des comptes alerte sur l’absence de solution de stockage pour 280.000 mètres cubes de déchets. Publicité La Cour des comptes a passé au peigne fin le fonctionnement de l’Agence
nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). En dépit d’un bilan globalement positif sur son fonctionnement, elle tire la sonnette d’alarme à propos d’une catégorie de déchets
bien précise, dits « de faible activité à vie longe » (FAVL). _«_ _À ce jour, aucune solution de stockage n’existe_ _»_, note le rapport, précisant que cela concerne près de 280 000 mètres
cubes de déchets, radioactifs pendant cent mille ans. Concrètement, 210.000 mètres cubes de ces déchets ont déjà été produits et sont entreposés sur les sites des producteurs (EDF, Orano, le
CEA et Framatome). Or, il est urgent de trouver une solution. Ils posent un problème de sûreté nucléaire, déjà pointé par les autorités compétentes (IRSN), ce qui fragilise la crédibilité
de la filière quant à sa capacité à stocker ses déchets et bloque des financements européens. En effet, la taxonomie européenne implique que des solutions de stockage (qui se fait sur des
milliers d’années quand l’entreposage court sur deux décennies) pour tous les déchets. Faute de quoi, l’accès à des financements privés durables pour de nouveaux réacteurs nucléaires ou pour
le prolongement d’installations existantes _« pourrait être contraint »_. Le rapport note, en outre, un _« retard de vingt ans »_ pour le projet Cigéo, destiné au stockage profond (500
mètres sous terre) des déchets hautement radioactifs. Un retard à relativiser au vu des 150 ans de durée de vie de ce projet, qui « avance prudemment », selon la cour.