Conflits au proche-orient : israël accuse emmanuel macron d'être en «croisade contre l'état juif»

Conflits au proche-orient : israël accuse emmanuel macron d'être en «croisade contre l'état juif»

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CONFLITS AU PROCHE-ORIENT : ISRAËL ACCUSE EMMANUEL MACRON D'ÊTRE EN «CROISADE CONTRE L'ÉTAT JUIF» Le ministère israélien des Affaires étrangères a étrillé vendredi le président


français, tandis qu’au même moment le ministère de la Défense critiquait «Macron et ses amis» qui veulent reconnaître un État palestinien. Publicité _Correspondant à Jérusalem_ Engagé dans


la plus longue guerre de son histoire, Israël a ouvert un nouveau front, sur le plan diplomatique cette fois. Sur ce champ de bataille, la France fait figure d’ennemi numéro 1. La dernière


déclaration du ministère israélien des affaires étrangères en offre une nouvelle illustration. _« La croisade du président Macron contre l’État juif continue. Les faits n’intéressent pas


Macron. Il n’y a pas de blocus humanitaire »_, affirme ce communiqué, publié vendredi. Une réponse au président de la République qui fait actuellement une tournée en Asie. Vendredi, à


Singapour, il a insisté sur le fait que les Occidentaux ne doivent pas _« abandonner Gaza _» ni _« laisser faire Israël »_, au risque de perdre _« toute crédibilité à l’égard du reste du


monde. »_ Il a également dénoncé_ « un blocus humanitaire créant une situation insupportable sur le terrain. Sans réponse appropriée dans les jours qui viennent, _a-t-il insisté, _nous


devrons renforcer notre position collective »._ Il aurait évoqué, selon l’agence de presse Reuters, la possibilité de sanctions contre les colons israéliens de Cisjordanie. POLÉMIQUE AUTOUR


DE L’AIDE HUMANITAIRE Catastrophique depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque terroriste du Hamas, la situation humanitaire de la bande de Gaza s’est aggravée


ces derniers mois. Entre le 2 mars et le 19 mai, aucune aide n’est entrée dans le territoire palestinien. Avec la guerre, les 2,1 millions d’habitants de la bande de Gaza sont devenus


dépendants de l’aide humanitaire. Leur situation s’est détériorée au point que les organisations internationales ont alerté sur un risque immédiat de famine généralisée. Israël, qui accuse


le Hamas de détourner l’aide humanitaire à son profit, tente de l’encadrer via une ONG créée de toutes pièces, la Gaza Humanitarian Foundation. Elle est active depuis le début de la semaine


et affirme avoir déjà distribué plus de 2,1 millions de repas, mais seulement dans le sud de la bande de Gaza. Simultanément, des camions d’aide humanitaire sont autorisés à entrer. Mais les


ONG et les Nations Unies dénoncent ce nouveau système. Le communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères se fonde toutefois sur ce bilan pour dénoncer les dernières déclarations


d’Emmanuel Macron. _« Cette aide directe à la population de Gaza – contournant le Hamas – modifie déjà la situation sur le terrain et risque de nuire gravement aux terroristes et d’écourter


la guerre,_ affirme-t-il. _Mais au lieu de faire pression sur les terroristes djihadistes, Macron veut les récompenser en leur offrant un État palestinien. Sa fête nationale sera sans doute


le 7 octobre. Et c’est contre Israël – attaqué sur plusieurs fronts pour le détruire – que Macron cherche à imposer des sanctions. Le Hamas, pour sa part, a déjà salué ses déclarations. Il


sait pourquoi. »_ NETANYAHOU CONTRE MACRON Israël hausse le ton depuis plusieurs semaines contre le président français. Mi-mai, c’est le premier ministre Benyamin Netanyahou qui avait accusé


Emmanuel Macron de _« choisir, une fois de plus, de se tenir aux côtés d’une organisation islamiste terroriste meurtrière. »_ Un communiqué publié par son cabinet regrettait qu’« au_ lieu


de soutenir le camp démocratique occidental qui combat les organisations terroristes islamistes et d’appeler à la libération des otages, Macron exige une fois de plus qu’Israël se rende et


récompense le terrorisme. »_ C’était une réaction à une interview donnée par le président français de retour d’El Arish, une ville égyptienne proche de la bande de Gaza. Il s’y était dit


favorable à une solution à deux États, une position classique du gouvernement français, mais avait avancé l’idée que la reconnaissance d’un État de Palestine pourrait se faire bientôt. _« Je


ne le ferai pas pour faire plaisir à tel ou tel, je le ferai parce qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective qui doit permettre à


tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître Israël »_, avait-il expliqué. UNE CONFÉRENCE À NEW YORK AVEC L’ARABIE SAOUDITE Mi-juin, à New York, la France organisera conjointement


avec l’Arabie Saoudite une conférence sur la Palestine. _« L’objectif, _explique un diplomate, _est la mise en œuvre de la solution à deux États. Mais ce ne sera pas une conférence qui lance


un nouveau processus de paix dont on sait qu’il n’aboutira jamais. Cette fois, il s’agira de poser des actions concrètes permettant l’émergence d’un État palestinien. »_ Les grands


principes de cette conférence, précise-t-il, seront : _«une action rapide et des décisions irréversibles et substantielles, permettant de matérialiser l’existence d’un Etat palestinien»_.


Outre les deux pays organisateurs, 16 États y participeront activement : Japon, Grande-Bretagne, Norvège, Mexique, Turquie… Ainsi que l’Indonésie, où Emmanuel Macron a fait étape au cours de


son voyage en Asie. Il y a rencontré le président du plus grand pays musulman du monde, qui s’est dit favorable à l’ouverture de relations diplomatiques avec Israël à condition que l’État


hébreu reconnaisse un État palestinien. _« Seule une solution politique permettra de restaurer durablement la paix »_, a une fois de plus affirmé Emmanuel Macron. Comme pour mieux parer


cette éventualité sur le terrain, le gouvernement israélien vient d’annoncer la création de 22 nouvelles colonies en _« Judée et Samarie »_, le nom donné à la Cisjordanie en Israël. Dans ce


territoire militairement occupé par Israël depuis 1967, l’installation de population civile est interdite par la loi internationale. Environ 600.000 civils israéliens vivent pourtant dans


des colonies et, depuis le retour au pouvoir de Benyamin Netanyaou, la colonisation a explosé. Avec elle, des mesures allant vers une annexion de facto de zones entières du territoire


palestinien. Des ministres du gouvernement de Netanyahou ne cachent pas leur ambition d’une annexion. > « _nous construirons ici l’Etat juif israélien sur le > terrain »_ > Israel 


Katz, ministre israélien de la Défense, en visite en > Cisjordanie C’est ainsi que, vendredi, Israël Katz, le ministre de la Défense (Likoud), a rendu visite à une colonie illégale aux


yeux du droit israélien, pour annoncer qu’elle allait être élevée au rang de municipalité autonome. _« Il s’agit d’une réponse décisive aux organisations terroristes qui tentent de nuire et


d’affaiblir notre emprise sur cette terre »_, a-t-il déclaré. C’est aussi _« un message clair à Macron et à ses amis: ils reconnaîtront un État palestinien sur le papier, et nous


construirons ici l’État juif israélien sur le terrain. Le papier sera jeté à la poubelle de l’histoire et l’État d’Israël prospérera et fleurira. »_ La veille, c’est Bezalel Smotrich, le


ministre des Finances avec un portefeuille en charge des colonies, qui s’était félicité de ce nouveau pas vers l’annexion de la Cisjordanie. _« L’implantation sur la terre de nos ancêtres


constitue le mur protecteur de l’État d’Israël, et aujourd’hui, nous avons franchi une étape majeure pour le renforcer. Prochaine étape : la souveraineté ! Nous n’avons pas pris une terre


étrangère, mais notre patrie ancestrale »_, a déclaré ce chef du parti Sioniste Religieux, un mouvement suprémaciste juif.