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REPORTAGE - Kherson était devenue la cible quotidienne des frappes russes laissant Mykolaïv, plus éloignée de la ligne de front, dans un calme relatif accueillant même une grande partie des
habitants de Kherson. _Envoyé spécial à Mykolaïv (Ukraine)._ Depuis cinq mois, Mykolaïv, protégée des bombardements russes, se repeuple, voit ses magasins et ses cafés rouvrir. Cette
quiétude a été ébranlée, dans la nuit du 27 avril, par des missiles russes Kalibr tirés depuis la mer Noire, qui ont fait quatre morts et 23 blessés. Quatre énormes explosions en quinze
minutes d’intervalle ont semé un vent de panique. «_Le choc_», résume Irina, employée du chantier de réparations de bateaux, qui a découvert au petit matin l’immeuble de son bureau
totalement détruit, et l’énorme cratère creusé au pied du bâtiment, où repose l’épave du moteur du missile. Ce bâtiment, reconstruit après-guerre et qui abrita, sous le règne de la Grande
Catherine, un siège des forces navales du défunt Empire russe, abritait depuis 1950 l’administration de l’usine, dont Irina et ses collègues évacuent les archives au milieu du fracas. Parmi
elles, des fiches poussiéreuses de gestion du personnel ou des ouvrages consacrés à la «_grandeur de l’Ukraine…_