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En quatre décennies, l’Italien Nerio Alessandri a réussi à imposer ses appareils de musculation, reconnaissables entre mille grâce à leur technologie de pointe et leur design épuré. Retour
sur l’épopée de Technogym aux 70 millions d’adeptes. Publicité _Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher
_», écrivait Saint-Exupéry. Une citation que l’on retrouve dans cet élégant ouvrage qui retrace l’épopée de Technogym. L’histoire de cette marque qui a imposé au monde le concept de wellness
commence en 1983 à Cesena, petite ville d’Émilie-Romagne. Dans le garage familial, Nerio Alessandri, 22 ans, conçoit sa première machine de musculation au design épuré et la fait breveter.
Des débuts qui ne sont pas sans rappeler ceux de Steve Jobs et sa devise «_ simple is elegant_ ». À cette époque, outre-Atlantique, le muscle est synonyme de longues séances de torture dans
des sous-sols mal éclairés. Mais l’Italien prend tout le monde de court avec ses créations dont les courbes n’ont rien à envier à une chaise signée Gio Ponti, autre star du design italien.
Les appareils Technogym s’apparentent à du mobilier de luxe dont découle tout un art de vivre résumé sous l’appellation « wellness ». Rompant avec l’hyperconsumérisme des années 1980,
Technogym conquiert les particuliers fortunés tels les Benetton, les Agnelli ou les Berlusconi, mais aussi des stars comme les acteurs Schwarzenegger et Stallone et les champions Schumacher,
Nadal et Ronaldo. La marque équipe les plus grands hôtels et sièges d’entreprises, et noue des partenariats avec des hôpitaux, des écoles, des clubs de football ainsi que le Comité
olympique (depuis neuf éditions). En 2012, Alessandri confie à l’architecte Antonio Citterio la création du Technogym Village, un campus qui héberge ses 1 500 salariés. C’est là que sont
élaborées les nouvelles machines connectées, dans un laboratoire ultrasécurisé digne d’un James Bond. En 2022, la marque développe une gamme exclusive, dont un tapis de course connecté pour
la maison Dior. Cette année, pour les 40 ans de la marque, 40 designers ont été invités à réinterpréter les appareils Technogym dont les Japonais de Nendo ou le designer Julien Sebban. Le
fondateur du studio Uchronia a fait sensation lors de la Paris Design Week avec son banc d’abdominaux paré de soieries lyonnaises. _Technogym. The Art of Wellness, de Joël Stein, Assouline,
254 p., 160 €._