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La nouvelle édition du festival promet une palette de plaisirs très diversifiée. Et prépare une nouvelle formule pour l’été prochain. Publicité Plus ancien des festivals, les Chorégies sont
exposées aux grands coups de mistral. Ceux très concrets qui font que, lorsqu’il se cogne dans la nuit d’Orange contre les chanteurs et les musiciens, le public suit leurs efforts pour
arriver au bout du spectacle avec cette tension familière aux amateurs de corrida. Mais le vent se cogne aussi contre les fondations mêmes du festival. Comment traverser 156 ans d’histoire
sans bouger ? C’est cet effort à déployer pour résister qui a sculpté les chorégies. Dernier coup de boutoir en date : le Covid. Il a obligé les Chorégies ces dernières années à se priver de
spectacles d’opéra avec mise en scène. _« Cela reviendra l’an prochain »,_ assure Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies, où il a débuté jeune homme avec Raymond Duffaut. _« Il fallait
le temps que nous changions de structure pour pouvoir recevoir du mécénat ce qui sera fait à l’automne. Et les mécènes seront bel et bien là, cela nous permettra de revenir à deux
productions scéniques d’opéra chaque été. Pour autant, dans cet intervalle, le public n’a pas déserté. »_ Ce qui est un must ! Le Théâtre antique a une jauge considérable de 8000
spectateurs. « AVEC LE SOLEIL, LES ÉTOILES, LES PIERRES, C’EST SPLENDIDE : UN ENDROIT QUI PARLE » Le public d’Orange est fidèle comme les chanteurs d’Orange sont fidèles :_ « Pirozzi dans
_La Force du destin_, Eyvazov et __Netrebko_ _ qu’on retrouvera cette année dans _Il Trovatore_ : tous les artistes aiment venir aux Chorégies parce qu’ils ont un certain sens de l’histoire.
Au Théâtre antique, on se produit dans un lieu dédié au théâtre depuis 2000 ans. En outre, avec le soleil, les étoiles, les pierres, c’est splendide : un endroit qui parle »_, dit encore
Grinda, qui s’en avoue très amoureux. L’homme a su depuis dix ans redorer l’image de la manifestation : « _J’ai pensé qu’il fallait diversifier davantage l’offre culturelle du festival et
offrir plus de rencontres avec le public dans ce lieu magique, même si la voix reste la plus importante. »_ Dont acte : cette édition répète les bonnes idées : _Fantasia_ en ciné-concert
pour les familles, _Le Lac des cygnes_ d’Angelin Preljocaj, car le public se bouscule pour voir de la danse, l’ouverture aux grands instrumentistes avec l’invitation à Renaud Capuçon, et
dans un autre programme le harpiste Xavier de Maistre en première partie de la _Symphonie fantastique._ PAUL MCCARTNEY AU PROGRAMME DES CHORÉGIES S’ajoute à cela un concert qui regarde vers
les autres musiques, _Johnny symphonique_, et cette année une rareté : le _Liverpool Oratorio,_ de Paul McCartney, ovni dans la carrière du Beatles, qui s’est risqué à écrire pour orchestre
symphonique et voix lyriques, les ambiances et les souvenirs de la ville où il est né. L’orchestre sera celui de Monte-Carlo, dirigé par Kazuki Yamada. Mais les voix restent : les voix
lyriques présentes aussi bien dans les deux opéras que dans le _Liverpool Oratorio_, le _Requiem,_ ou le concert _Scène émergente._ Est-ce le cadeau d’un directeur amoureux du Théâtre
antique, soucieux de planter sa passion au cœur de chacun ? Grinda a eu l’idée, en prenant la direction des Chorégies, de créer _Pop the Opera_. Mille collégiens ouvrent le festival le 13
juin en chantant des standards de l’opéra et de la chanson sur la scène. S’y ajoute cette année une première partie avec 180 danseurs amateurs de la région, qui viennent danser une création
chorégraphique, _Breathe, Breathe !,_ d’Eugénie Andrin. ------------------------- Chorégies d’Orange du 13 juin au 25 juillet.