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Après une heure et demie de discours, les oppositions ont critiqué la feuille de route du nouveau premier ministre, dévoilée ce mardi lors de sa déclaration de politique générale à
l’Assemblée nationale. Publicité Plusieurs fois lors de son discours d'une heure et demie, Gabriel Attal a dû s'interrompre, la voix couverte par le brouhaha des oppositions. Trois
semaines jour pour jour après sa promotion à Matignon, le premier ministre a présenté ce mardi sa feuille de route devant un Hémicycle très indiscipliné. Jean-Luc Mélenchon n'a
d’ailleurs pas attendu la fin de la déclaration pour étriller _«le discours le plus réactionnaire depuis un siècle»_. _«Attal est très mécontent car le peuple refuse d'admettre
qu'il vit au paradis. Il punit durement les ingrats : suppression du SMIC, travail gratuit obligatoire pour le RSA etc.»_, a-t-il tonné sur X, en plein milieu de l’intervention du
premier ministre. _«Attal veut généraliser de force le libéralisme économique qui a déjà détruit l'industrie, l'agriculture, la santé, l'éducation. Et 25 milliards de moins
dans le budget pour le pays»_, a-t-il ajouté dans une seconde publication sur la plateforme, quelques minutes plus tard. NOTRE ÉDITORIAL EN PODCAST Depuis la salle des Quatre-Colonnes, la
patronne des députés LFI, Mathilde Panot, s’en est également prise à un_ «discours de souffrance générale»_ qui prend des airs de _«déclaration de guerre»_ à la gauche. Dans la foulée, le
communiste Fabien Roussel a à son tour ironisé sur l’intervention _«très libérale»_ du premier ministre : _«Ce n'est pas Gabriel Attal qu'on a entendu, c'est Gabriel
Thatcher»_. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a quant à lui dénoncé le_ «comble du cynisme»_, regrettant que _«rien ne sera demandé aux grandes fortunes, aux grandes entreprises,
aux prédateurs de la nature_». Même son de cloche pour la patronne des Verts, Marine Tondelier, qui a dénoncé_ «la chasse aux pauvres» _lancée par le gouvernement, loin du _«en même temps»
_originel du macronisme. «UNE CATALOGUE D’ANNONCES» Malgré les appels du pied répétés à la droite, Gabriel Attal n’a pas davantage séduit les bancs des Républicains. Alors qu’une partie des
LR laisse encore planer la menace d’une motion de défiance, le patron du parti, Éric Ciotti, a déploré _«une addition de petites mesures»_ qui ne font pas _«l’addition de grandes réformes»_.
_«Je n'ai pas trouvé une vision à la hauteur de la gravité de la situation de notre pays»_, a déclaré le député LR, pour lequel le premier ministre n’est pas_ «engagé dans une vaste
réforme, portant une grande vision du pays»_. D’autant qu’Éric Ciotti et les siens gardent en travers de la gorge _«une forme de trahison de parole» _du premier ministre sur l’aide médicale
d’État (AME). Ce dernier ayant annoncé une réforme du dispositif par _«voie réglementaire»_, et non _«législatif» _comme le souhaitait pourtant la droite. Depuis la tribune de l’Assemblée
nationale, Marine Le Pen n’a pas retenu ses coups contre le nouveau premier ministre. La double finaliste de l’élection présidentielle a raillé un _«catalogue»_ d’annonces, sans _«aucun
souffle»_. Avant de pointer du doigt Gabriel Attal, qui _«accommode le pire de la droite et le pire de la gauche»_. La patronne des députés RN a également ciblé le «modèle endogamique et
oligarchique» porté par l’hôte de Matignon, et dont Amélie Oudéa-Castéra (Éducation, Sports et Jeux Olympiques), enlisée dans les polémiques, serait l’illustration.