L’Assemblée nationale adopte une résolution d’abrogation de la réforme des retraites

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L’Assemblée nationale adopte une résolution d’abrogation de la réforme des retraites Par Wally Bordas Il y a 5 jours Suivre Sujets Assemblée nationale Réforme des retraites Lire dans l’app


Copier le lien Lien copié Mail Facebook X Linkedin Messenger WhatsApp À deux semaines de la fin du conclave sur les retraites, les députés ont mis la pression sur l’exécutif en adoptant très


largement, ce jeudi un texte non contraignant défendu par le Parti communiste.


Passer la publicité Passer la publicité Publicité C’est un vote très symbolique qui a eu lieu ce jeudi matin. Mais qui vise à mettre la pression sur l’exécutif en lui envoyant un message


clair : l’Assemblée nationale est majoritairement favorable à l’abrogation de la réforme des retraites. Après plusieurs tentatives ces derniers mois, avec des propositions de loi du groupe


Liot, du RN, ou encore des Insoumis, toutes écartées d’une manière ou d’une autre - irrecevabilité, obstruction parlementaire - par les macronistes, les communistes avaient aujourd’hui


changé de stratégie.


À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Figaro Politique avec Yves Thréard Leur président de groupe, Stéphane Peu, avait décidé de mettre à l’ordre du jour une proposition de résolution


enjoignant au gouvernement d’abroger la réforme des retraites. Un texte non contraignant mais permettant à l’Assemblée nationale de se prononcer pour la première fois depuis 2023 et la


non-adoption, à neuf petites voix près, de la motion de censure du groupe Liot contre le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui avait dégainé le 49-3 pour faire adopter sa réforme. Un pari


réussi pour les communistes, puisque leur texte a été adopté, à 198 voix pour, 35 contre.


«À quoi bon ce simulacre ?» Dans un Hémicycle complètement déserté par les troupes d’Emmanuel Macron, le communiste Stéphane Peu a regretté que «ce gouvernement refuse obstinément de revenir


sur cette réforme (...) brutale et injuste (...), la plus grande blessure démocratique depuis le référendum de 2005», selon lui. Avant de déplorer «les manœuvres d’obstruction ou


d’irrecevabilité» des macronistes «pour ne pas que la réforme soit abrogée». Et de prévenir, sous forme de menace : «Soit le gouvernement opte pour la sagesse et la concorde et abroge cette


réforme, soit il opte pour saisir les Français par référendum».


L’initiative a largement été soutenue par la gauche. «La réforme à 64 ans aurait dû être abrogée depuis longtemps», a critiqué la patronne du groupe LFI, Mathilde Panot. Avant que François


Ruffin, du groupe écologiste et social, ne peste contre la majorité : «Avec vous, pas de vote jamais : des 49-3, de l’obstruction, des conclaves. Vous êtes le gouvernement de l’enlisement».


Le Rassemblement national, qui a voté pour cette résolution, l’a toutefois largement critiquée. «Nous sommes les spectateurs contraints d’une pièce de théâtre avec un scénario lassant. À


quoi bon ce simulacre ? Le Parlement n’est pas là pour mendier une abrogation. Il est là pour la voter et une majorité absolue existe dans cet Hémicycle», a tancé le député RN Théo


Bernhardt.


Une «mascarade» «Votre proposition est séduisante mais son adoption ne serait que symbolique alors que nos concitoyens attendent des mesures concrètes et des actes», a de son côté regretté


le député Liot Stéphane Viry. Le député LR Jean-Didier Berger a moqué «une véritable mascarade», avant que la ministre du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Pouvet, ne prenne à son tour


la parole. «La question des retraites continue à tarauder le pays», a-t-elle admis, paraphrasant le premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, en janvier dernier.


«Aucun choix n’est simple», a-t-elle ensuite admis. «Il me semble plus important de regarder le travail à faire que d’organiser une machine arrière. Depuis les premières réformes du


gouvernement Balladur en 1993, personne n’est jamais revenu en arrière. (...)», a ensuite argumenté Astrid Panosyan-Bouvet, estimant que le débat ne se pose plus «dans les mêmes termes»


aujourd’hui qu’hier.


Regrettant un «procès à charge» ainsi que «les excès, la polarisation et le blocage de l’Assemblée» organisé par la gauche pendant les débats en 2023. Et de rappeler le résultat négatif de


la motion de censure déposée à l’époque : «Ce vote a eu lieu et il n’était pas acquis». Faisant ainsi crier de colère des Insoumis très remontés. «Tout n’était pas parfait, je suis la


première à le reconnaître. Il y a notamment la question de la pénibilité», a-t-elle toutefois admis. Avant de conclure, sous les attaques des bancs de la gauche : «Une adoption de cette


résolution constituerait un mépris pour les partenaires sociaux».


À deux semaines de la fin du conclave des partenaires sociaux sur les retraites lancé par le premier ministre, François Bayrou, les députés viennent en tout cas d’envoyer un signal au


gouvernement : après son adoption contestée en 2023, la réforme des retraites ne fait toujours pas consensus au Palais Bourbon, loin de là.