Reconfinement : les chauffeurs routiers craignent un nouveau cauchemar

Reconfinement : les chauffeurs routiers craignent un nouveau cauchemar

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RECONFINEMENT : LES CHAUFFEURS ROUTIERS CRAIGNENT UN NOUVEAU CAUCHEMAR Marqués par un premier confinement éprouvant, les professionnels du transport espèrent des conditions de travail


décentes ces prochaines semaines. Publicité Difficultés à accéder aux toilettes, à se laver, à se restaurer... Le souvenir des premières semaines éprouvantes du confinement est encore


prégnant chez les professionnels du transport. Cette fois, les nouvelles mesures sanitaires semblent obéir aux leçons du printemps. Les stations-service pourront en effet rester ouvertes


pour permettre un accès aux douches, toilettes et repas à emporter. «_Les inquiétudes sont présentes mais c'est sans commune mesure avec l'avalanche de mails et d'appels au


mois de mars_», observe Alexis Degouy, délégué général de l'Union des entreprises transport et logistique de France (Union-TLF). «_Les chefs d’entreprise nous font remonter une très


grande inquiétude, _confirme Jean-Marc Rivera, délégué général de l'Organisation des PME du transport routier (OTRE)_. Nous avons demandé au ministère des Transports des garanties sur


les conditions de travail des conducteurs sur réseau non-concédé (non-autoroutier, _NDLR_)_». Des craintes «_légitimes_», poursuit le délégué général. «_Les 15 premiers jours du premier


confinement ont été un véritable enfer. Tout avait fermé, y compris les stations-service. Certains routiers faisaient 800km sans accès aux sanitaires et sans manger_», se souvient-il. «_Il


était impossible de se laver et d'accéder à des toilettes. Je faisais mes besoins dans les bois. J'ai passé quatre jours sans me laver_», confie Jean-Pierre, routier. Toutefois, ce


vendredi, premier jour de confinement, «_il était très compliqué d'accéder aux douches et de déjeuner_», témoigne Fabrice, routier lui aussi. «_Apparemment les choses devraient se


mettre en place lundi_», croit-il savoir. POUR LA RÉOUVERTURE DES «RESTOROUTES» Si les stations-service restent ouvertes, les restaurants devront, eux, fermer leurs portes ou servir des


repas à emporter. «_Ces établissements devraient rester ouverts pour permettre aux routiers d'exercer leur profession de façon décente. De plus, cette fois, les conditions


météorologiques ne seront pas favorables pour dîner dehors ou dans son camion_», plaide la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR). «_On s'adapte avec les repas à emporter.


Mais conserver les restoroutes serait un minimum. En général nous grignotons le midi par manque de temps et dînons le soir. C'est notre moment de détente _», indique Jean-Pierre.


D'autant que certains restaurants proposent, eux aussi, un accès aux douches. À Barbentane, dans les Bouches-du-Rhône, l'Escapade servira des repas chauds midi et soir sur son


parking et, surtout, autorisera l'accès à ses douches. «_Au premier confinement, nous avions servi des repas à emporter le midi, après autorisation, mais nous avons été contraints


d'interdire l'accès aux sanitaires. Humainement parlant ça a été compliqué pour les chauffeurs_», racontent les gérants du restaurant qui ont mis en place un chemin «_balisé_» pour


se rendre aux toilettes et douches, à l'entrée de l'établissement. «_Du gel hydroalcoolique est à disposition. Une seule personne pourra entrer à la fois_», précisent les gérants.


Des initiatives saluées par plusieurs chauffeurs mais encore trop isolées pour les rassurer. «_On nous demande de rouler, de réapprovisionner, de livrer. Par contre on ne mange pas, on ne


se lave pas_», déplore Fabrice. «_Notre métier est essentiel et pourtant nous sommes bien souvent oubliés_», acquiesce Jean-Pierre. «_L'autorisation des stations-service est le signe


d'une prise en compte des difficultés précédentes_, tempère Alexis Degouy. _En revanche si les chauffeurs ont fait preuve de patience face à la situation inédite du premier confinement,


cette fois, le degré d'acceptabilité de conditions de travail dégradées sera proche de zéro_».