Play all audios:
Le sélectionneur des Bleus, vainqueur de la Ligue des champions avec l’OM en 1993, a longuement évoqué la finale PSG-Inter Milan vendredi. Publicité _À Clairefontaine _ L’avantage d’une
conférence de presse à Clairefontaine en veille de finale de Ligue des champions PSG-Inter permet aux suiveurs des Bleus de multiplier les questions. Et forcément, le sujet de la C1 est
revenu à de nombreuses reprises dans les discussions avec le patron des Bleus ce vendredi pour le début de préparation de la sélection à la demi-finale de Ligue des nations contre l’Espagne.
Didier Deschamps en a même souri, se prêtant volontiers au jeu de la question-réponse sur les clés de la finale, son regard sur les deux équipes ou encore le parcours de Luis Enrique.
Morceaux choisis. UNE FINALE DE LIGUE DES CHAMPIONS EST-ELLE UN TOURNANT DANS UNE CARRIÈRE DE JOUEUR ? «Un tournant dans une carrière ? Je ne sais pas, mais en club, elle représente le
trophée le plus important que l’on peut gagner. C’est la plus belle des compétitions européennes. Les finales ont toujours un contexte particulier. On joue tout sur un match. La partie la
plus difficile, et on ne sait jamais comment l’individu réagit, c’est la gestion émotionnelle. Cette gestion est difficile. On peut faire des choses qui marchent et après cela peut moins
marcher. Plus on en joue, mieux c’est. Le fait de vivre plusieurs finales, cela aide à mieux gérer, mais l’inverse n’empêche pas de gagner aussi.» AVEZ-VOUS UN MESSAGE À ENVOYER À SEPT
(HERNANDEZ, ZAÏRE-EMERY, BARCOLA, DOUÉ, DEMBÉLÉ, PAVARD, THURAM) DE VOS JOUEURS FINALISTES SAMEDI SOIR ? «Je n’ai pas de message à envoyer aux finalistes. Quand ils sont dans leur club, je
les laisse tranquille, je ne m’immisce pas dans la vie des clubs. Il n’y a rien de prévu, et aucune obligation par rapport à cela. Ils peuvent regarder ensemble ou dans leur chambre.»
COMMENT ALLEZ-VOUS GÉRER LE FAIT DE RÉCUPÉRER LES SEPT FINALISTES LUNDI SOIR ? «Il n’y a pas une règle, même si gagner est toujours plus positif psychologiquement. J’ai connu les deux (en
tant que joueur), en gagnant et perdant, avant de retrouver la sélection. Il faut être capable de basculer, même s’il n’y a pas beaucoup de temps derrière car le match arrive jeudi. Je veux
que tout se passe bien et qu’il n’y ait pas de blessure car on est déjà pas mal touché (Upamecano, Saliba, Koundé forfaits). Certains auront le sourire et d’autres moins samedi soir. Je leur
laisse deux jours (off) et mardi (à l’entraînement) il faudra basculer sur ce qui nous attend et ce n’est pas n’importe quel match.» UN DÉBAT S’INSTALLE SUR LA POSITION DES ANCIENS
MARSEILLAIS VAINQUEURS EN 1993 QUANT À LEUR SOUTIEN OU NON AU PSG… «Vous allez me reposer la question ? (Il y avait déjà répondu mercredi dernier) Je vais supporter le PSG oui,
heureusement, c’est ma fonction qui veut ça, même si vous connaissez mon passé. Je veux que le PSG gagne cette finale, non pas que je veuille le malheur de Benjamin et Marcus, vous m’avez
compris.» EN TANT QUE TECHNICIEN, QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT DANS CE QUE PROPOSENT PSG ET INTER ? «Ce sont deux animations différentes qui leur ont permis d’arriver là où ils sont. On a vu
que cela se jouait à peu de choses dans les matches couperets, comme toujours. Mais pour gagner une finale, il faut tout faire bien. Avec ou sans ballon.» QU’APPRÉCIEZ-VOUS SUR LE PLAN DU
JEU ? «Une animation est différente au PSG avec la possession, un positionnement spécifique dans les sorties de balle, le milieu qui a la capacité de garder le ballon. Ils ont répété ça et
aujourd’hui ils le font tous bien, voire très bien. Il y a aussi cette capacité de harceler à la perte l’adversaire et ça laisse peu de temps à l’équipe adverse de trouver des solutions et
circuits de passe. L’Inter est différent, l’opposition de système amène à des modifications. L’Inter est capable d’avoir le ballon mais aussi de moins l’avoir (contrairement au PSG), fait
très mal sur les récupérations, le jeu vertical, les coups de pied arrêtés, avec plus d’expérience. 8 joueurs ont déjà joué la finale il y a deux ans, c’est un plus pour eux. Paris est une
équipe beaucoup plus jeune, avec des qualités et aujourd’hui, ils savent tous ce qu’ils doivent faire. Tout dépendra ce que fait l’adversaire. Cela promet une belle finale.» LE TRAVAIL DE
LUIS ENRIQUE EST LOUÉ, APRÈS DE NOMBREUSES CRITIQUES CET HIVER. QU’EST-CE QUI VOUS RAPPROCHE ET VOUS ÉLOIGNE DU TECHNICIEN ESPAGNOL DU PSG ? «J’ai beaucoup de respect pour lui, ce qu’il
fait. Bravo à lui d’avoir été au bout de ses idées. Quand vous avez l’opportunité de gagner un grand titre, vous pouvez y arriver de différentes façons, le tout c’est de s’adapter aux
joueurs que vous avez. Tirer le maximum de son groupe, c’est l’objectif de tout technicien. La seule différence (avec la sélection), c’est qu’il a du temps à passer avec ses joueurs pour
travailler. En tant que sélectionneur, c’est plus compliqué, il y a peu de séances, pas les mêmes joueurs… Avec cinq rendez-vous dans l’année… C’est sa réussite, même si cela passe aussi par
le travail de ses joueurs. En 3-4 mois, il est passé des critiques aux louanges, c’est ça le football. Quad vous gagnez c’est magnifique, quand vous perdez, c’est une autre histoire
(sourire)…»