EXPO, APÉRO, DODO : À FLERS, UN WEEK-END AU CŒUR DE L’INATTENDUE SUISSE NORMANDE GUIDE - Au milieu d’un paradis vert aux massifs escarpés, propices à la randonnée, la cité ornaise met aussi

l’art à l’honneur dans son château-musée. Visite entre bocage et patrimoine. Publicité Sommaire * Visites * Où dormir ? * À table ! * À rapporter * Expériences * Excursions Afficher plus Les

deux chaînes de montagnes de plus de 560 millions d’années du massif armoricain finissent leur course en Suisse normande. Un relief inhabituel dans la région, plus enclin à offrir une carte

postale parfaite de plaines verdoyantes, si chères à David Hockney. Alors qu’ici, les montagnes de granite façonnent un paysage accidenté, de gorges et d’eaux vives hors du commun, en

château du XVIe siècle, agrandi au XVIIIe et doté d’un perron monumental. Il fut la demeure des comtes de Flers jusqu’à la Révolution. Les Schnetz, dernière famille qui l’occupa, étaient des

amateurs d’art avertis. Ils ont légué leur collection à la ville qui a racheté le château en 1901. Il sera classé monument historique en 1907, puis transformé en musée. La vie ordinaire du

château y est habilement reconstituée. On visite les anciennes cuisines, les appartements meublés des comtes. Des objets et documents témoignent également de la tradition du tissage et de la

poterie dans la vie paysanne. La visite assez pédagogique nous conduit à découvrir la collection de peintures des écoles françaises et hollandaises essentiellement des XVIIIe et XIXe 

siècles. Avec quelques trésors, comme un petit paysage de Corot et un superbe Caillebotte (_Boulevard Haussmann sous la neige_, 1860). Chaque année le musée accueille une exposition

temporaire. La thématique choisie cette saison est « Farniente, tout un art », à voir jusqu’au 9 novembre. Un programme, comme une invitation à la détente (des transats sont disposés dans

les salles), qui permet de flâner à travers une cinquantaine d’œuvres évoquant sérénité et méditation. Défilent des scènes de fête, de communion familiale comme cet étonnant grand format

orientaliste de Charles Landelle _Femme de Tlemcen avec son enfant_ (1893). Ou encore l’affiche de Raymond Savignac du film _Alexandre le bienheureux_ (1967). Pour ajouter à cette

déambulation « slow », deux jeunes artistes contemporaines abordent leur vision du rêve. La dessinatrice Laura Daniel interprète avec ses couleurs et ses formes des rêves qu’on lui raconte,

entre onirisme et bande dessinée. Tandis que la photographe Julie Lagier accroche des grands tirages aux accents surréalistes dans tous les espaces du château. Y compris dans les vastes

jardins. Musée du château de Flers, av. du Château, 61100 Flers. Tél. : 02 33 64 66 49. flers-agglo.fr VISITES 1. DES ÉGLISES AUX VILLAS BOURGEOISES Dans les deux églises de Flers,

Saint-Germain et Saint-Jean, qui ont sur vécu aux bombardements, orgue et vitraux méritent le détour. À voir également les belles architectures du XIXe siècle des maisons de maîtres cachées

au fond de jardins verdoyants. Rue Saint-Germain, 61100 Flers. 2. LE JARDIN INTÉRIEUR À CIEL OUVERT Dominique et Benoît Delomez, tous deux artistes, ont façonné un jardin extraordinaire,

telle une œuvre d’art végétale. Entre les 1 200 variétés de plantes et les ruisseaux, on zigzague dans ce havre de verdure inédit. Ouvert les ven. sam. et dim. de 11 h à 18 h. Entrée : 6 €;

gratuit jusqu’à 18 ans. Rue du Capitaine-Martin (6, chemin du Lavoir), 61430 Athis-de-l’Orne. Tél.: 02 33 65 70 38. jardin-interieuracielouvert.com OÙ DORMIR ? 3. CHAMBRE D’HÔTE CÔTÉ JARDIN

Le Moulin du Pont Grat est un site immergé dans la nature. L’absolue tranquillité, le chant des oiseaux et de la rivière (la Vère)… c’est tout ce qui a séduit les deux ex-citadins Karine et

Stéphane, lorsqu’ils ont découvert en 2021 cet ancien moulin à blé qu’ils ont restauré. Ils proposent un gîte indépendant pour six personnes, et depuis un an, une chambre d’hôte. Vaste (45 

m2) et confortable, elle est sobrement décorée (95 € pour 2 pers. pdj inclus). Par la fenêtre on aperçoit ânes, poneys et chevaux venus finir paisiblement leurs jours dans le pré de 7 

hectares, car l’endroit est aussi famille d’accueil d’équidés. À seulement 10 minutes de Flers, la déconnexion est totale (pas de télévision, réseau téléphonique très faible mais bon Wi-Fi).

Pas de restauration non plus. À noter que le petit déjeuner (produits délicieux faits maison) est servi en chambre. Un petit luxe ! 212, chemin du Moulin-du-Pont-Grat - Lieu-dit Le Pont

Grat, 61430 Athis-de- L’Orne. 4. PAVILLON JAPONAIS Marie et Daniel, respectivement ancienne comédienne et ex-maître d’aïkido, - leur fils, le coureur cycliste Guillaume Martin-Guyonnet, a

rejoint également l’affaire familiale - ont racheté ce domaine du XVIe siècle, pour y aménager quatre grands hébergements. Depuis peu, ils ont bâti un insolite pavillon japonais en bois,

au-dessus de l’étang. La nuit pour 2 personnes : 219 € avec pdj servi en chambre. Des bentos peuvent également être servis aux repas. Domaine de la Boderie. Tél. : 06 13 82 37 21. 61430

Sainte-Honorine-la-Chardonne. [email protected] À TABLE ! 5. BOUILLON À quelques pas de la gare de Flers, la façade rouge vermillon de Bouillon ne passe pas inaperçue. En 2020, le

très doué Yohan Lelaizant a su prendre le virage post-Covid, en transformant cet ancien semi-gastro en bouillon à la mode normande. Le chef (un ancien de chez Guy Savoy), connaît ses

classiques. La carte jongle entre les codes du genre et les spécialités du terroir. L’assortiment de tomates anciennes du marché au pesto de coriandre (4 €) : fondant. Et le tartare de bœuf

(17,50 €) au couteau préparé devant vous par un serveur en tenue de garçon de café, qui le relève avec un doigt de vodka, est accompagné comme il se doit de frites maison, régale par sa

fraîcheur et son assaisonnement au cordeau. Escargots et tripes à la mode de Caen sont bien sûr de la partie. Pas de menu. Du mar. au sam. midi et soir. Immanquable. 60, rue de la Gare,

61100 Flers. Tél. : 02 33 65 31 53. bouillonflers.fr 6. LE CAILLOU C’est la bonne surprise sur le chemin du site naturel de La Roche d’Oêtre. Le café du Caillou réjouit par son esprit de

guinguette en pleine verdure. On prend place dans la salle très animée, ou plus au calme sous les jeunes chênes (50 000 individus ont été replantés après la tempête de 1999). Pas de service

à table, mais une carte sans prétention riche en produits locaux, dont les plats portent des noms facétieux. Le « Claclos des vilains » n’est autre qu’un camembert bio rôti dégoulinant servi

avec du pain bio (14,50 €) et le « Croque à maman », un croque-madame revisité avec jambon, légumes, champignons, salade et œuf, escorté de frites maison - existe en version végétarienne -

(13,90 €). Du mer. au dim. midi et soir. Salon de thé l’après-midi. Guettez la programmation de concerts de jazz le samedi à l’apéro. La Roche d’Oëtre, 61430 Saint-Philbert-sur-Orne. Tél. :

07 67 39 82 82. le-caillou.fr À RAPPORTER 7. LA GELÉE DE POMME Dans l’impressionnante architec ture de bois postmoderne signée par l’agence Inca, qui se fond dans la nature, la maison de La

Roche d’Oëtre est à la fois un lieu culturel (auditorium, point d’information touristique, librairie) et une boutique où l’on trouve de nombreux produits locaux comme la gelée de

pomme/verveine (de 3,70 € à 4,20 €). Boutique de La Roche d’Oëtre, 61430 Saint-Philbert-sur-Orne. Tél. : 02 31 59 13 13. 8. LE CAMEMBERT AU LAIT CRU En dehors des jours de marché, on trouve

un bon camembert au lait cru fabriqué artisanalement (4,90 €), à Epi Service. 17, rue des Marchands, La Carneille, 61100 Athis-Val-de-Rouvre. EXPÉRIENCES 9. ATELIER CÉRAMIQUE Philippe Loizé,

ancien sculpteur sur pierre, s’est converti à la terre et a appris le raku (technique japonaise) avant d’ouvrir son atelier. Il réalise de superbes objets utilitaires et de décoration sur

commande, et donne aussi des cours. La session de 2 à 3 h : 40 €/h sur réservation. 2, rue de la Fontaine, 61100 Landigou. Tél. : 06 28 59 59 18. loizé-ceramique.fr EXCURSIONS 10. LA

CARNEILLE À 13 km de Flers, Claude et Gine Guibout, retraités actifs et passionnés, font visiter bénévolement, à qui s’inscrit sur le site, leur si charmant village de seulement 610 âmes. De

la place du marché à la rue aux Juifs, ils racontent l’histoire de ce bourg, marqué par la guerre de Cent Ans, qui comptait autrefois huit moulins et des tanneries grâce à la rivière La

Gine qui le traverse. Passionnant ! La Carneille, 61100 Athis-Val-de-Rouvre. Tél. : 06 52 77 12. greeters-orne-normandie.com 11. LA ROCHE D’OËTRE C’est la plus belle curiosité naturelle à

découvrir en Suisse normande. La Roche d’Oëtre est le résultat d’un spectactulaire phénomène géologique. Depuis le belvédère à 200 mètres d’altitude, on se penche pour débusquer le profil

humain à pic d’un précipice de 118 mètres de profondeur. Le point d’observation domine les gorges boisées de la Rouvre, un torrent qui coule en contrebas et que l’on peut rejoindre par un

sentier escarpé. C’est une réserve idéale pour la faune, la flore des landes et des taillis. L’ensemble du site abrite de nombreuses espèces animales et végétales peu communes sur le

territoire : la spergule printanière (petite fleur blanche), le lézard vert et plusieurs espèces de lichens des escarpements. La légende raconte que la grotte de la « Chambre aux fées » a

servi de lieu de refuge aux Chouans et aux brigands. 61430 Saint-Philbert-sur-Orne. 12. LE MARAIS DU GRAND-HAZÉ On y chemine par le sentier du Breuil. Le site majestueux, classé Natura 2000,

est d’une grande sérénité. Du poste d’observation on aperçoit oiseaux, libellules, et autre flore aquatique. On peut y venir à vélo également : le tracé de la Vélo Francette n’est pas loin.

À Briouze, 61220. normandie-tourisme.fr