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Cinq romans, un essai, des carnets, un livre de science-fiction, un polar, des portraits de cinéma, un livre pour enfants et une hagiographie de sainte Wiborade… Voici les brèves critiques
de douze ouvrages notables en cette vingt-deuxième semaine de l’année. ROMAN. « LE DANSEUR ORIENTAL », DE METIN ARDITI Conteur magistral à l’aise dans la fresque d’envergure comme dans le
récit intime, Metin Arditi amorce avec ce _Danseur oriental _une _« trilogie de Constantinople »_ qui s’ouvre aux dernières heures de la splendeur ottomane, quand l’Empire se défait sous des
apparences de magnificence pérenne, le sultan s’abîmant dans la contemplation de miniatures à l’origine douteuse quand tout s’effondre. Lutteur hors pair, aussi vif que vulnérable, le jeune
Gülgül, fils caché d’un calligraphe juif converti à l’islam et d’une chrétienne d’Arménie, est l’incarnation de la complexité bigarrée d’un monde dont la diversité fédérait avant que le
nationalisme gagne, et qu’il ne commence à stigmatiser ces univers, palais, bazar, bordel, jusqu’à en ruiner les grâces. Champion turc malgré sa naissance, Gülgül déjoue les pièges mais doit
fuir la cité devenue Istanbul, désigné comme hybride donc indigne. On a hâte de le voir regagner sa Constantinople. PH.-J. C. JEUNESSE. « IMAGIER DES FORMES », DE CLAIRE DÉ La photographie
peut aussi être utilisée comme une grammaire de l’éveil pour les tout-petits. Ainsi, par exemple, Laurence Le Guen offrait en 2022 un passionnant _Cent cinquante ans de photolittérature pour
les enfants _(MeMo), et signait récemment la postface de la réédition du mémorable _1, 2, 3, 4, 5. Compter en s’amusant_, de Robert Doisneau (1955 ; MeMo, 36 pages, 20 euros)_.
_S’inscrivant dans la même démarche, la maison d’édition Les Grandes Personnes, attentive aux artistes photographes comme François Delebecque ou Ramona Badescu, a créé en 2024 une collection
pour enfants, _« Kids Love Photography »_. En ce printemps, deux artistes emblématiques de la maison, Ianna Andréadis et Claire Dé, s’imposent de nouveau. La première scrute la magie de la
forêt – _Au fil des saisons. Histoires d’arbres et de rochers_ – et joue des ombres pour décaper le regard – _L’Oie et le Chat. Histoires d’ombres_ (24 pages, 11,50 euros chacun). La
seconde, dont on n’a pas oublié les éblouissantes invitations à la découverte et à l’émerveillement (_A toi de jouer !, Ouvre les yeux !_, _Arti Show_ ; 2010, 2011 et 2013), publie
l’enthousiasmant _Imagier des formes_. Issu d’une résidence dans deux crèches de Seine-Saint-Denis, cet imagier raconte la rencontre d’enfants de moins de 3 ans avec des formes géantes et
fait de leur dialogue un irrésistible jeu dynamique et coloré. PH.-J. C. IL VOUS RESTE 84.47% DE CET ARTICLE À LIRE. LA SUITE EST RÉSERVÉE AUX ABONNÉS.